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Quand notre temps de pêche est compté…

de Charles Souilhol

Une règle est manifeste, plus nous avons du temps libre à consacrer à notre passion, plus nos chances de prendre des carpes sont décuplées !

Mais hélas, avoir beaucoup de temps à consacrer à son loisir est loin d’être le cas pour tout le monde.

Avec des rythmes de vie à 200km/h entre travail, enfant, maison et autres, difficile de trouver le temps nécessaire pour assouvir sa soif de pêche… 

Il faut arriver à tout coordonner pour optimiser à fond le peu de temps passé au bord de l’eau.

A travers ce petit article, je vous dévoile ma vision de la pêche en quelque ligne, afin d’être le plus efficace possible avec un temps de pêche restreint, comme c’est souvent le cas pour moi, et j’imagine pour une grande majorité d’entre vous aussi !

Mais même avec un minimum de temps de pêche, rien n’empêche d’avoir les bonnes clés, pour ouvrir les portes de la réussite ! Il faut avant tout se fixer des objectifs et surtout être parfaitement organisé et discipliné.  

Quand notre temps de pêche est compté... Charles Souilhol

Ne pas confondre vitesse et précipitation ! 

J’arrive avec beaucoup d’énergie à m’octroyer des créneaux de 24 heures, voire 48 heures et quand l’opportunité s’offre à moi, je fais en sorte de mettre toutes les chances de mon côté.

Je fixe à la loupe les prévisions météo et j’essaie dans la mesure du possible de choisir les meilleurs créneaux par rapport à la période de l’année.

Un paramètre essentiel qui va être déterminant pour le choix du poste. Et c’est aussi important en rivière qu’en plan d’eau, en toute saison.

Si je me retrouve avec une météo pluvieuse en hiver, ou à l’inverse avec un soleil de plomb caniculaire à la pleine saison, j’évite de m’investir pour rien, même si la frustration est grande !

Mais mieux vaut attendre de bien meilleures conditions plus prometteuses et ne pas perdre un temps précieux. 

Quand notre temps de pêche est compté... Charles Souilhol
Une bonne organisation pour une bonne efficacité !
Quand notre temps de pêche est compté... Charles Souilhol
Une belle récompense !

Ne pas négliger de simples journées !  

Pour ma part, ayant très peu de temps de pêche, les simples journées valent de l’or à mes yeux !

En plus, j’adore partir pêcher léger, avec un minimum de matériel et mettre tout en œuvre pour leurrer de belles carpes sur une journée.

Je scrute pas à pas tous les détails de ma pêche. Je ne laisse rien au hasard ! 

À la belle saison, je privilégie le cœur de la rivière, le chenal comme on le nomme, avec une bonne moyenne de profondeur comprise souvent entre 5 et 9 mètres.

Une fois mon choix fait sur la zone à pêcher, je réalise au minimum une fois, voire deux, même souvent trois fois, un amorçage préalable.

Et ça, que ce soit la belle saison ou l’hiver, je m’en passe rarement. Seules les quantités d’amorce seront différentes aux rythmes des saisons. 
 

Quand notre temps de pêche est compté... Charles Souilhol
Rien de tel pour réchauffer une journée d’hiver !
Quand notre temps de pêche est compté... Charles Souilhol
Le printemps est une saison magique pour la prise de grosses carpes !
Quand notre temps de pêche est compté... Charles Souilhol
Un jour de grâce en hiver !

Le choix des armes

En ce qui concerne mes amorçages, ils sont principalement constitués de bouillettes.

Je n’utilise que très peu les graines, sauf en cas d’un nombre important d’indésirables, ce qui est souvent la problématique en plan d’eau.

En ce qui concerne ma stratégie d’amorçage, j’opte pour que mes appâts soient distribués le plus largement possible. Un point très important à mon sens, pour deux raisons principales.

La première : limiter le gaspillage et éviter de se faire dévorer l’amorce en un temps record par des poissons blancs ou des indésirables (écrevisse, poisson-chat…), ce qui est fréquent quand celui-ci est étalé sur une trop petite surface.

Si on a affaire à de gros poissons blancs en bancs importants, un amorçage serré peut se volatiliser en un rien de temps !

La deuxième raison : éviter d’intéresser trop de petites carpes ou de taille moyenne et ainsi essayer de séduire les plus beaux sujets du secteur, qui se balades souvent en petits groupes.

Il faut qu’elles puissent se faire plaisir et glaner suffisamment de bouillettes en se baladant sur une grande zone, prendre confiances jusqu’à finir par rencontrer une de mes lignes.

Quand notre temps de pêche est compté... Charles Souilhol Quand notre temps de pêche est compté... Charles Souilhol

Géante, même en pêche rapide !
 
Ne croyiez surtout pas qu’il soit nécessaire de passer une semaine, voire plus, au bord de l’eau pour espérer capturer des grosses carpes.

L’inverse est plus que réalisable. Je vous expose donc mon point de vue. Premièrement, ne pas négliger le repérage, une grande partie de la réussite se trouve souvent là !

Évidemment, si vous avez la chance d’avoir un bon timing, profitez-en un maximum…

Parfois, tout est en ligne, météo au top, poissons hyperactifs, et pression de pêche nul, vous êtes alors le roi du monde. Mais ces moments magiques sont malheureusement assez rares !

En ce qui me concerne, je me concentre particulièrement sur deux saisons bien distinctes : le début et la fin de saison.

J’aime aussi l’hiver pour son charme, ces défis et sa tranquillité. 

Côté amorçage, prenez votre courage à deux mains, amorcez de préférence le matin.

Habituez les poissons à venir se nourrir en journée sur vos spots, c’est le premier gage de réussite !

Pas besoin de déverser des quantités astronomiques ! Quand l’activité des poissons est en phase d’alimentation régulière, une moyenne de 5kg bien éparpillées par amorçage en moyenne deux fois par semaine reste une bonne option… À contrario l’hiver, diviser ces quantités par deux. 

Quand notre temps de pêche est compté... Charles Souilhol
Le bon dosage d’amorçage, une des clés de la réussite en rivière !
Quand notre temps de pêche est compté... Charles Souilhol
Bien organisé, bien préparé, une journée suffit pour prendre une grosse carpe, la preuve !

Le choix du poste est très déterminant quand notre temps de pêche est compté.

Pour ce qui est de la rivière, miser sur des secteurs à fort passage.

Avec un peu d’expérience, sur la rivière, nous arrivons tous à connaître quelques portions bien plus propices que d’autres ou les poissons circulent régulièrement.

En ce qui concerne les plans d’eau, mieux vaut tenter ses chances sur des pièces d’eau assez peuplées pour se donner plus de chance de trouver des poissons actifs. 

Côté matériel, on oublie tout le superflu qui nous maximise le confort au bord de l’eau, on tire au plus simple, au plus efficace, on va droit au but, on emmène le strict nécessaire afin d’être opérationnel le plus rapidement possible. 

Le plaisir ne se compte pas en temps passé au bord de l’eau, mais à la qualité des heures heureuses.

Il ne faut que quelques poignées d’heures, une bonne organisation, une stratégie réfléchie pour sortir son épingle du jeu régulièrement…

En se donnant les moyens, en vivant à fond les choses au bord de l’eau, tout est possible et tout est réalisable… 

Quand notre temps de pêche est compté... Charles Souilhol
Quand tout se déroule comme sur le plan !
Quand notre temps de pêche est compté... Charles Souilhol
Quand c’est encore mieux que le plan !!!

Un rêve d’hiver !

Pour conclure, j’ai une belle anecdote qui me tient à cœur de vous faire part dans cet article.

Sur une journée d’hiver bien froide, en arrivant au petit matin sur mon spot de rivière, tout était calme.

L’air extérieur avait du mal à atteindre les 6 degrés au plus chaud de la journée, tandis que celle de l’eau talonnait à peine à 5 degrés depuis un bon moment.

Chercher une pointe d’activité en surface, à cette période, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin !

J’avais amorcé seulement deux fois la semaine précédente avec deux fois deux kilos de bouillettes en 20mm. 

Quatre heures de pêche se passent et enfin, une touche retentit ! Après un combat musclé, c’est une grosse commune de 22kg qui se présente à l’épuisette, ça commence fort ! 

A peine une heure plus tard, une autre de mes cannes s’emballe. Je glisse dans le triangle une autre splendide commune de 18,500kg ! Là, c’est l’euphorie… Mais c’est loin d’être fini !

Plus une touche pendant plus de trois heures, mais ce n’est pas grave, le contrat de la journée est largement rempli…

Il est à peine 16h, j’ai enfin une nouvelle touche, je saisis la canne, je sens que c’est lourd et puissant !

Ça m’a l’air très sérieux !

Après une bonne vingtaine de minutes de combat, je mets au sec une incroyable et géante miroir de 31kg ! A l’heure où j’écris ces lignes, je ne trouve toujours pas les mots justes, tant ma joie est immense…
Je souhaite à chacun de vivre ce rêve halieutique… 

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