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de Jean Rémy Moniot
Le mois de septembre marque le début d’une période plus propice à la pêche de la carpe.
Les températures vont commencer à diminuer progressivement avec des journées plus courtes et l’activité de nos chers cyprinidés va s’accentuer au fil de l’automne qui approche.
La nature va changer de couleur, le brame du cerf se fait entendre, cela annonce pour nous pêcheurs, le commencement de belles sessions en perspectives et de pouvoir traquer quelques beaux spécimens de fin de saison.
Lac du domaine public
Pour ce début de mois de septembre, j’ai prévu avec Anthony une petite session de 6 jours sur un lac de plaine que je connais très bien.
D’après mes infos, le niveau du lac commence à bien baisser et comme à l’accoutumer, les postes de nuits commencent à être occupés par une communauté « carpiste internationale. »
Même si je recherche de plus en plus une certaine tranquillité, je m’oriente tout de même 2 à 3 fois dans l’année sur ce genre de destination pour pouvoir y pratiquer une pêche de jour comme de nuit.
Le cadre reste assez sauvage et le cheptel carpes est des plus intéressants !
Mettre en place la bonne stratégie !
Ce lac subit une pression de pêche depuis plus de 30 ans et au niveau appâts, les carpes en ont consommé de toute sorte.
La pêche peut s’avérer difficile, voire très difficile ! Il faut dire que le lac regorge de nourriture naturelle en tout genre : vers de vases, anodontes, limnées, corbicules, dreissènes, portes bois, larves…
Et quand les carpes sont fixées sur l’une de ces nourritures, il est très difficile de les détourner de leur assiette du jour !
De plus, les fonds sont monotones avec un substrat relativement vaseux, très peu de spots marqués, pas de cassure, pas de hauts fonds, pas d’obstacles, c’est là que réside tout le problème…
Ou poser ces montages ?
Pour réussir sur ce lac, et encore rien n’est jamais gagné à l’avance, il faut trouver la bonne profondeur du moment, là où les poissons sont susceptibles de s’alimenter. Une pêche au spot en tête chercheuse est pour moi le plus indiquée.
Le premier départ donne généralement un indice de la bonne profondeur à pêcher, surtout à cette période de l’année ou le niveau d’eau baisse régulièrement.
Sur des sessions plus longues, de 15 jours, voire plus, un amorçage plus conséquent sur une grande surface peut s’avérer payant, mais sur ce genre de lac, cela peut être tout ou rien !
Car les postes ne cessent d’être repris et tu ne sais jamais ce que l’équipe d’avant a mise dans l’eau…
Dès que la bonne profondeur est trouvée et que l’on observe une activité croissante, on peut commencer à élargir sa zone d’amorçage pour intéresser un maximum de poissons.
Si je pêche à quatre cannes, je laisse toujours deux lignes en dehors des amorçages les plus conséquents. Cette tactique, m’a souvent permis de prendre les plus gros poissons de la session !
Varier le menu avec des appâts de qualités !
Pour cette petite semaine, je vais opter pour deux sortes d’appâts de la gamme Performance Concept, la Garlic Fish, qui fait déjà beaucoup parler d’elle et l’incontournable « Signal ».
Pour augmenter l’attraction de mes spots, j’ajouterai également des « Feedz Tigers » et des pellets « Donuts » plus des graines tiger nuts.
Un menu varié que j’affectionne particulièrement et qui me donne de bons résultats.
En route pour une nouvelle aventure !
Samedi soir, je consulte une dernière fois la météo, les températures vont être encore élevées pour demain et lundi, puis plus frais à partir de mardi, avec du vent modéré en journée.
Un petit changement climatique qui est toujours bon à prendre ! Dimanche matin, auto et boat sur remorque sont prêts, le chat également !
En route pour 2h de trajet. J’ai déjà ma petite idée ou je souhaiterais m’installer, à condition que le poste soit libre… A 12h 30, j’emprunte le chemin qui va me permettre d’avoir une vue générale des postes de nuits.
Arrivé en bas, je suis soulagé, toute la zone convoitée est libre, mais il ne faut pas traîner car à tout moment une équipe peut arriver !
Trente minutes plus tard, le boat est chargé, je traverse et au même moment une équipe se met en place sur la pointe à droite du poste où je veux m’installer.
Mais bon, pas de souci, au moins 400 mètres nous séparent, on va pouvoir pêcher correctement et exploiter la zone au mieux.
Anthony, doit me rejoindre demain matin, cela me laisse du temps pour mettre en place ma stratégie et prendre ainsi la température pour ce premier 24h.
Campement installé, je casse une petite croûte vite fait bien fait.
Stratégie payante en 10mn…
Rassasié, me voilà parti pour une petite heure sur l’eau pour la mise en place de 4 repères dans différentes profondeurs, comprises entre 3 et 4,80m, le plus profond que je puisse trouver sur ce secteur.
Mes lignes seront eschées de snowman Garlic Fish et Signal, soigneusement protégés avec du Boilie Guard car à cette période, les poissons blancs et les écrevisses sont encore hyperactifs !
Ça serait dommage de pêcher une partie de la journée ou de la nuit à la goutte d’eau, et de passer à côté d’une de ces dames…
A 17h, une première ligne est tendue à l’aile gauche, je passe à la suivante et soudain, il me semble entendre un son de détecteur…
Ma canne que je viens de tendre est en train de dérouler ! Pas le temps de déposer ma deuxième ligne, moteur électrique à fond, les secondes me paraissent longues avant d’arriver sur ma canne.
Je prends contact, mais le poisson continue sa course folle, le combat se fait en pleine eau et j’épuise une jolie commune. Cela fait 10mn qu’une de mes cannes pêche et déjà un poisson… Incroyable sur ce lieu ! Comme quoi à la pêche tout peut arriver !
Une petite séance photo avant de continuer la mise en place de mes lignes.
Cette première nuit est surprenante, puisque j’enregistre 4 départs, difficile de trouver le sommeil, surtout après le dernier de 5h du mat…
Jeune padawan en approche… Très motivé au vu des premiers résultats !
Début de matinée, Anthony arrive enfin et me rejoint avec un grand sourire à la vue des Monster weight Sling qui baignent !
La première séance photo s’annonce déjà très musclée !!!
J’explique à mon jeune padawan, le dispositif mis en place et de la façon que nous allons opérer pour une bonne répartition des cannes sur les repères déjà mis en place la veille.
Il faut être organisé, surtout quand on pêche à deux sur le même secteur. Une stratégie de pêche en triangle pour intercepter des poissons de passages afin qu’ils puissent se faire piéger rapidement sur nos minis spots avec un menu varié très attractif.
Anthony, prépare son matériel et au même moment, j’enregistre un autre départ, je décide de ne pas prendre le boat et de ramener le fish depuis le bord, le vent s’est bien levé, ce sera moins la galère.
Encore une jolie miroir ! Ça fait plaisir car d’habitude les communes sont majoritaires.
Motivations !
Après de telles émotions, nous sommes vraiment confiants pour cette seconde nuit en duo et nous ne serons pas déçues, avec 4 prises supplémentaires, dont une magnifique miroir à l’écaillure sublime !
Motivés comme jamais, nous en profitons pour faire quelques bas de lignes d’avance, car ces derniers sont bien sollicités par des poissons très en forme !
Anthony, opte pour un bas de ligne en tresse gainée Xwrap Soft Coated Braid 35lb, qu’il dénude sur 3cm, relié à un hameçon Power Hook Power Snag n°4.
Pour ma part, une tresse gainée légèrement plus rigide, la Xwrap Stiff Coated Braid. Hameçon idem, très solide qui reste bien en place lors des combats.
Changement climatique…
Mardi, le temps s’est bien rafraîchi, mais les poissons restent toujours bien actifs de jour, comme de nuit.
La moyenne de poids dépasse les 15kg dont 4 de plus de 19kg ! Pour une fois, les carpes miroirs sont bien représentées.
Ces dernières années, elles se faisaient plutôt rares, ça fait plaisir ! Ils nous restent 72h de pêche, vu l’activité sur le secteur, nous décidons d’amorcer un peu plus les spots, pour mieux fidéliser les carpes.
Pour la première fois de la semaine, le vent a changé de sens et pas le moindre départ de journée…
Le fruit du hasard, je ne pense pas ! La nuit approche, ils nous tardent de vérifier ce changement, mais dès que le soleil se couche, le lac devient une mer d’huile.
A 22h30, un départ foudroyant sans le moindre bip sur la canne d’Anthony, placé à l’aile gauche nous sort de notre torpeur.
Il part seul combattre en boat car un autre départ peut arriver dans les minutes qui suivent, cela nous est déjà arrivé ! Et notamment sur cette session.
La nuit est bien noire, 30mn se sont écoulées et toujours pas de jeune padawan en vue… Je commence à m’inquiéter, quand soudain, je vois sa frontale qui éclaire au milieu du lac.
Au vu de la durée du combat, je m’attends à voir un beau spécimen sur le matelas gonflable Cam Concept Inflatable Mat !
Anthony arrive, mais pas très enthousiasme… La main dans l’eau, gant enfilé, traînant une énorme masse le long du « Partner ». Je comprends vite, un silure avoisinant les 1,80m a fini par se rendre. Un sacré coup de ligne sur une canne de 10 pieds !
Nous espérons, qu’il n’y est pas d’autres perturbateurs sur la zone, car l’amorçage risque de disparaître très vite !
Il n’en sera rien puisque nous enregistrerons 3 départs en deuxième partie de nuit.
Le jour se lève, encore une belle séance photo en perspective…
48h de folie !
Les départs de journée se sont bien calmés, mais peu importe, si les nuits restent productives, on s’en contentera largement.
La pêche est faite, ce n’est que du bonus maintenant. Et nous ne sommes pas au bout de nos surprises…
En ce début de nuit, des sauts et marsouinages se manifestent, c’est la première fois que nous avons autant d’activités.
Cela laisse présager de bonnes choses. Au lever du jour, les deux compères sont encore dans les bras de Morphée. La nuit a été courte avec 6 poissons aux sacs, dont une belle commune qui sort du lot !
Anthony et moi sommes sur un petit nuage, le lac est vraiment très généreux en ce début de mois de septembre.
La dernière nuit, sera encore une nuit folle à 4 départs, une nouvelle big commune et une sublime linéaire qui vient clôturer cette session.
La carpe à la mémoire d’un poisson rouge… Pas si sûr !
Le lac a été généreux, il faut savoir apprécier ces moments-là ! Le plus de cette session, c’est le nombre de miroir que nous avons prise, d’habitude c’est à 90% des communes !
La grande satisfaction aussi, est de constater que nos prises étaient en parfaite santé, des bouches parfaitement saines comme si la plupart de nos poissons ne s’étaient pas fait piquer une seule fois depuis le début de l’année !
J’avais déjà constaté cela sur le lac de St Cassien, particulièrement sur les poissons d’un poids moyen, alors que les plus gros spécimens arrivaient à se faire prendre plusieurs fois dans la même année.
Complètement addict aux bouillettes, alors que les plus petites étaient plus axées sur une nourriture naturelle de leur environnement.
Aujourd’hui, je suis persuadé que certains poissons ne se font prendre qu’une année sur deux, voire une année sur trois.
Je pense qu’elles peuvent se préserver comme le fait le sandre, quand ses troupes diminuent, il se met en mode « fantôme » pendant des périodes plus ou moins longues.
Les carpes n’ont pas encore dévoilé tous leurs secrets…
A bientôt les amis pour de prochaines aventures.
