Ecdysone, une hormone qui stimule l’appétit des poissons !
Curieux de nature et partageur, j’aimerais beaucoup attirer votre attention sur un processus naturel qui m’intéresse et ne manque pas de me questionner, celui de l’ecdysis, plus communément appelé la mue (ou exuviation).
Afin de ne pas trop m’égarer de notre passion et d’avoir à approfondir mes propos sur ce vaste sujet, nous nous contenterons de prendre que celle de l’écrevisse pour seul exemple, sans omettre l’importance de préciser que les gammares, daphnies, vers de vase et j’en passe, ne sont également pas épargnés par ce dit phénomène.
Effectivement, bien qu’il existe des différences notoires dans le processus de mue entre ces différents groupes, elles n’en demeurent pas moins inintéressantes, complémentaires, et très significatives.
L’exuviation ou la mue de l’écrevisse
Vous le saviez probablement, l’écrevisse d’eau douce doit muer périodiquement au cours de sa croissance.
En effet, son ancienne carapace étant devenue un peu trop étroite (petite), elle l’abandonne régulièrement au profit d’une nouvelle.
On appelle plus particulièrement le rejet de cette ancienne carapace : l’exuviation.
Lors de cette handicapante période de mue, elle ne peut malheureusement plus se déplacer, devenant par conséquent une proie plus facile pour ses nombreux prédateurs (carpe comprise), mais la chose qui m’intéresse toujours au plus haut point est l’hormone stéroïde que ses organes (Y ou glandes de mue) sécrètent lors de cette métamorphose : l’ecdystérone (ou ecdyson).
L’ecdysone est une hormone stéroïde intervenant dans le processus de mue et le contrôle de leur reproduction : elle a été isolée comme hormone de mue en 1954 par Butenandt et Karlson, puis comme stéroïde par Huber et Hoppe en 1965.
Proche de la testostérone, elle est désormais disponible sous forme d’anabolisant naturel et utilisé par de nombreux athlètes sportifs souhaitant améliorer leurs performances sportives.
Un secret bien gardé
Apparemment gardée sous silence jusqu’aujourd’hui, cette hormone stimulerait naturellement l’intérêt des poissons (carpes), et cela peut se comprendre pour différentes raisons :
Effectivement, en activant leurs récepteurs olfactifs transmembranaires, ceux qu’elles utilisent en temps normal pour détecter les phéromones sexuelles.
Elle augmenterait également leur capacité de chémoréception qui leur permet de détecter leurs proies, donc à fortiori, d’entrer rapidement en activité alimentaire !
D’une manière générale, l’ecdysone est une hormone naturelle sans danger, capable de créer un signal alimentaire important dans le plan d’eau où elle est utilisée.
Dans une moindre mesure, le poisson est intrinsèquement dépendant de la détection de ces signaux qui sont couramment émis par son milieu, car ils lui permettent de trouver sa nourriture.
Conclusion:
Sachant désormais que les écrevisses et d’autres espèces d’arthropodes sécrètent ces hormones et de nombreux autres acides aminés, les poissons étant capables de détecter ces derniers en quantités infinitésimales grâce à leur puissant système de détection.
Ne pourrions-nous pas envisager de générer un signal qui lui indiquerait qu’il y a potentiellement une source de nourriture naturelle dans le secteur, nécessitant par ailleurs de plus larges investigations de sa part…
Donc à priori de l’inciter également à stationner plus longtemps sur notre poste. A méditer…