Le Sommaire | Carp Lsd Article
Le matériel de pêche n’a cessé d’évoluer depuis que j’ai commencé à pêcher. Les méthodes pour prendre des carpes sont les mêmes ; mais ce qui s’offre aux pêcheurs est beaucoup plus précis et parfois totalement spécialisé.
Certaines techniques très pointues sont dès lors des spécialisations. Nous sommes parfois bien loin de ce qui se passait dans les années 90…
Chaque pêche permet de présenter le plus efficacement possible l’esche pour que le montage pique au mieux, même si dans la réalité ça se passe encore autrement ! Côté matériel, certaines marques se creusent les méninges pour proposer des choses vraiment novatrices, qui touchent des domaines propres.
Les collections défilent et s’affinent… Nous nous égarons alors dans le flux du commerce plutôt que d’atteindre l’essentiel. La bonne question à se poser reste « De quoi nous avons besoin pour être efficace et prendre une carpe ? ».
Je pêche essentiellement les grands espaces, mais il m’arrive de pêcher un peu partout où les carpes peuvent vivre et grandir naturellement.
Mon matériel est assez complet et avec les années de recul, mes avis sont parfois assez tranchés tant je suis pointilleux. La question qui me revient le plus aux oreilles est : c’est quoi ton matos ?
Interrogation bien légitime entre pêcheurs ! Si la question reste ouverte, alors je réponds généralement par la première source de mon plaisir : les cannes.
Les cannes
Dans mes débuts, j’ai pêché avec ce qui dirons-nous « faisait l’affaire ». Les Noëls et anniversaires se succédant, j’ai réussi à obtenir des 12 pieds 2,5lb sans m’en plaindre.
Des Décathlon, des Garbolino. Et puis un mauvais coup de mode est arrivé là-dessus et m’a poussé à acheter des 13 pieds 3,5lb.
Des triques Shimano entrées de gamme, pas trop chères, certes, mais j’étais fier de pêcher avec la même chose que tous les autres grands pêcheurs à mes 16 ans, sans en avoir l’utilité.
Je n’étais pas contraint à lancer au milieu de mes lacs pour prendre des carpes ! J’ai toutefois gardé ces triques pendant sept ans pour acquérir enfin de vrais bons roseaux : des ORIENT POWER PLUS MILLENIUM du même gabarit que mes anciennes.
Avec le recul que j’ai aujourd’hui, la puissance n’était pas forcément nécessaire pour faire régulièrement de la dépose en bateau.
En revanche, la version en Power Distance des Leon, bonnes lanceuses, était moelleuse lors des combats, un régal. Je garde encore ces cannes de légendes, usées esthétiquement, mais dont l’action ne vieillit pas.
Plus tard, j’ai découvert d’autres cannes haut de gamme, les Nash NRD, absolument géniales et indestructibles, en 12 pieds 3lb. Une action souple et agréable sur toutes les pêches.
Quelques années après, Nash a lancé sur le marché un vrai nouveau concept de cannes, les SCOPES. Ce nom conceptuel provient d’une volonté à s’alléger, à réduire l’encombrement de notre matériel sans perdre en efficacité.
En effet, la grande particularité de ces bijoux est d’être rétractable sur leur première partie. L’encombrement total s’en trouve plus réduit qu’une canne en deux brins.
Très attaché à mes grandes cannes, j’étais très sceptique sur cette idée venue d’Outre-Manche, même si j’utilisais parfois ma canne à poisson manié de même longueur… J’aimais, et aime toujours ressentir le long blank d’une canne se cintrer.
J’aime voir le scion parfois s’enfoncer dans l’eau, c’est une chose magnifique lors des vrais bons duels entre nous et le poisson. Patrick qui pêche en bateau bien plus régulièrement que moi ne voyait que des avantages avec ces cannes courtes.
J’ai craqué un an ou deux après leur sortie, pour finalement ne plus pêcher qu’avec des SCOPES. J’utilise les versions d’une longueur de 10 pieds et de 3 livres de puissance.
C’est amplement suffisant pour faire de la dépose et contrer n’importe quelle carpe, même celles de fleuves, plus puissantes, ou celles de barrage qui sondent vers les profondeurs.
La magie de ces cannes m’a été dévoilée lors des combats, quel plaisir et quelle robustesse ! J’ai testé pas moins de 5 modèles SCOPES différents depuis toutes ces années. Pas une seule n’a bronché.
Je suis plutôt soigneux, mais quand il est nécessaire d’être un peu plus « bourrin » je le suis aussi. Par exemple, lors des sessions en lacs au printemps où il faut plonger la canne dans l’eau pour passer sous des branches, à travers des roseaux, des ronces, les confronter à la boue…
Elles me suivent absolument partout, sauf lorsque je pêche du bord à longue distance, car elles n’ont pas suffisamment l’effet ressort pour propulser des montages à très loin, ni des gros plombs. Pour cela il faut s’orienter vers les solides 3,5lb.
Je possède également un jeu de SCOPES SAWNOFF de 6 pieds 3lb. Elles sont très courtes, ridiculement courtes même une fois repliées.
Mais les apparences sont trompeuses, car elles sont suffisamment puissantes pour faire le travail demandé. La réserve de puissance plutôt élastique à la butée convient pour contrer fortement.
Équipées de mes vieux moulinets, mes SAWNOFF me permettent de capturer des carpes partout depuis deux ans. Et parfois, j’attrape de vrais trophées avec. Mon record est à quasiment 25 kilos avec un combat digne de ce nom.
Comme ces tiges sont courtes et puissantes, le pêcheur doit savoir doser lors des combats, car la marge d’erreur est plus faible qu’avec les 9/10 pieds, tout est plus direct, c’est logique. Elles sont si petites qu’on peut les emmener partout sans qu’elles nous encombrent.
Les moulinets
On ne me sépare plus de mes moulinets depuis 2004… Ils sont identiques pour toutes les cannes que j’ai eues, ils traversent les modes sans peine.
Je me satisfais d’eux amplement et leurs défauts en sont pour ceux qui en cherchent. Mes Shimano Big Baitrunner Long Cast m’accompagnent depuis plus de 15 années.
C’est parfait pour ceux qui recherchent un moulinet de grande capacité qui ne craint pas vraiment les petits chocs, rayures… C’est un tank.
Les versions plus récentes sont plus légères, plus douces et mieux équilibrées, mais elles y ont à mon goût perdu pas mal de choses.
Les Big Bait ont été développés à la grande époque des cannes 13 pieds 3,5lb. L’alliance était plutôt bonne. La nouvelle ère des cannes 9/10 pieds est plus propice aux moulinets légers pour équilibrer les ensembles.
Qu’à cela ne tienne, mes vieux moulinets sont toujours scellés à mes Scopes puisque je n’ai toujours pas trouvé d’équivalent.
Alors certes, il est vrai que pour être dans le « mouv’ », j’aurais pu faire l’effort ! J’ai déjà essayé des moulinets totalement hors budget de quelques centaines de grammes au prix de l’or et il est vrai que les sensations sont radicalement différentes. Le prix du plaisir à tout de même ses limites.
Je fais exception quand je pêche de la bordure ou pour des pêches plus fines et subtiles. Les moulinets à très large bobine sur les petites cannes ont tendance à freiner les lancers, même avec un premier anneau de 50mm bien placé.
J’ai gardé des vieux (oui encore des vieux !) Shimano Baitrunner 4500 que j’ai garni de tresse ou de nylon suivant ce que je veux faire. Je lance plus loin malgré un enroulement basique et je retrouve de bonnes sensations.
Les moulinets Nash Scopes ont été développés pour les cannes courtes et pour satisfaire le plus grand nombre de pêcheurs européens.
Ils sont compacts, mais de bonne contenance (je peux tendre des lignes très loin) et leur mécanique est robuste. En retrait des modes, sa bobine n’est pas une « long cast », mais elle est très large et je lance encore plus loin qu’avec mes autres moulinets.
J’ai opté pour des Scopes GT 6000. Ce sont des petits treuils plutôt haut de gamme, vous vous en apercevrez en le sous-pesant et en combattant avec.
La tresse
Pour un novice, c’est très compliqué de trouver son bonheur devant autant de tresses différentes. Il m’arrive même de m’y perdre et de me remettre « à flot » quand je dois la changer.
Je vais être assez bref. J’ai pêché avec des 100% Dyneema qui en étaient, et d’autres qui n’en étaient pas. La différence se ressent généralement à la fin d’une année de pêche. Elle ne doit pas être râpeuse ni casser aux nœuds et nœuds de raccord.
Les spires des nœuds que vous faites doivent glisser toutes seules. Pour un œil averti, il n’y a pas photo. Le prix n’a rien à voir avec la qualité des produits. Une vraie 100% Dyneema peut se garder très longtemps sur un moulinet.
J’ai des fonds de bobine depuis 2006 qui sont encore hypers résistants pour ne pas dire comme à l’achat. J’utilisais aussi une tresse très peu onéreuse qui a durée 8/9 ans que j’ai dû changer à cause du vrillage, mais pas de sa faiblesse.
Donc si à la fin de votre année de pêche, votre ligne est sensibilisée, ou qu’elle casse, c’est que votre tresse a été fabriquée avec du carton recyclé. Quel gâchis !
J’ai laissé tomber les tresses dites techniques, car elles sont souvent constituées de fibres différentes pour les rendre coulantes.
Si au départ tout se passe bien, au bout de quelques mois il y a toujours un composant qui s’use plus vite que l’autre. Les conséquences sont variables ; souvent, la tresse s’effiloche ou les nœuds de raccords cassent, puis on finit par perdre des poissons.
Les couleurs des tresses passent avec le temps, c’est normal et cela ne me gêne pas. Elles se gorgent d’autant mieux en eau pour « couler » plus rapidement.
Conseil pour ceux qui tendent en bateau : Pour éviter de vriller vos lignes, prenez l’habitude d’ouvrir le pick-up plutôt que d’utiliser le frein ou le débrayage lors de votre retour vers la berge. Vous verrez la différence dans quelques années ! Vous pourrez encore lancer vos montages sans risquer une perruque.
L’équipement du « marin d’eau douce »
Évidemment, je ne peux commencer ce chapitre sans évoquer notre sécurité. La toute première chose à emporter et à porter, c’est le gilet de sauvetage.
Il est OBLIGATOIRE d’en avoir un dans l’embarcation dans la plupart des eaux, c’est aussi indispensable qu’un tapis de réception !
Peu importe la couleur et votre budget, il en faut un ! Il y a encore deux ans, je n’avais que des gilets « blocs de mousse » orange avec le sifflet et le carré réfléchissant ; ils coûtent seulement une dizaine d’euros.
Ils sont aux normes CE, peu commodes à mettre mais totalement sécurisés pour les avoir testés.
Il existe des gilets autogonflants, plus pratiques et qu’on oublie même sur soi. Ils se portent comme un tee-shirt et nous laissent libres de tout mouvement.
Ils se déclenchent par pression de l’eau ou par la solubilité instantanée d’une pastille.
L’autre notion de sécurité reste aussi la prudence, mais elle est très différente d’une personne à une autre. Ne dépassez pas vos limites ! Le choix du bateau doit se faire en fonction de vos besoins et de votre côté confort/sécurité.
Les bateaux
J’en ai possédé pas mal, et testé autant d’autres. J’ai tout d’abord commencé avec le Tabur Yak III de ma famille. Vert kaki, la classe !
Le bateau était assez stable, on pouvait bien le chargé, mais surtout, il me permettait de tendre rapidement mes lignes grâce à sa bonne glisse et ses grands avirons.
Ce bateau qui appartient au passé et qui coule des jours paisibles au paradis des coques fissurées irréparables, a laissé place à quelques bateaux pneumatiques.
Mon premier fut une vieille occasion Bombard en néoprène (le top par rapport à un PVC) gris et bleu qui malheureusement prit le fluide par le fond aussitôt mis à l’eau !
Heureusement Patrick m’a très généreusement dépanné d’un Zodiac noir Série 1 pendant un moment. J’ai bricolé quelques autres Zodiacs entre-temps et surtout appris à réparer ces petites embarcations.
Puis, j’ai investi dans mon premier pneumatique neuf, un ULIZ de 3,40m. Mais j’ai rapidement déchanté. Le plancher commençait à prendre l’eau en seulement trois mois.
En plein soleil, la toile gonflait et ressemblait davantage à une chambre à air qu’à une toile PVC tissée. Un désastre ! J’ai alors opté pour un Quick Silver de 3,40m, puis trois ans plus tard pour un 3,20m.
Tout était parfait, les colles, les PVC, les plastiques et les planchers en bois et résine n’ont jamais bougé. C’est Mercury qui a racheté la marque et produit ses propres bateaux. Je crois que cette gamme a disparu depuis longtemps… Mais les bateaux sont toujours sur l’eau !
Et puis j’ai souhaité tester la nouvelle gamme de bateaux pneumatiques plus large pour avoir plus de place et emmener du monde.
J’ai eu un I-boat en 3,20m et gagné en espace intérieur. Mes bed-chairs tenaient à plat dedans. Cet espace est un plus pour les longues sessions, les ballades, mais après coup, c’est aussi une grosse contrainte.
Personne n’en parle vraiment, mais je me suis vite aperçu que je perdais en vitesse et donc en autonomie de batterie. Effectivement, la prise d’eau plus large freine beaucoup plus que celle de mes anciens bateaux. Dans les vagues ça peut être galère. Avant votre achat, ne négligez pas ce détail très important.
Aujourd’hui, j’ai deux bateaux Raptor. Un 3m à fond dur en aluminium pour les grosses sessions ou lorsque le temps est mauvais et un 2,30m à fond gonflable pour les petites sorties.
Les planchers gonflables sont désormais très aboutis et on se tient debout sans « trop » frémir, car ce n’est quand même pas un fond dur.
Un plancher gonflable vous fera gagner en poids, en rapidité de mise en place, mais il vous fera aussi perdre de la profondeur de rangement dû à son épaisseur.
Depuis cinq ans environ, nous avons vu l’apparition des coques de noix légères et facilement transportables. C’est vraiment bien pour les petits plans d’eau, mais toujours à la condition de porter un gilet de sauvetage.
Techniquement, je ne peux pas pêcher avec, car j’aime que mon bateau soit organisé et que je puisse tenir debout pour naviguer. Mon 2,30m est pour moi le minimum pour mettre les appâts, le tapis, l’épuisette, les batteries et le chien quand il le souhaite.
Il existe désormais une multitude de marques qui proposent des produits plutôt semblables, mais dont certains détails peuvent faire la différence.
Certaines marques nous proposent depuis peu des bateaux aux toiles nettement plus résistantes et moins sensibles aux UV et frottements, comparable aux toiles des raftings… Il est souhaitable de bien faire le tour et de prendre son temps avant d’arrêter son choix.
Les batteries
C’est un grand business aujourd’hui ! Les énergies renouvelables, solaires, électriques… Mais nos batteries polluent et ne sont que très peu recyclables.
Au départ, j’ai fait comme tout le monde, j’avais quelques batteries acides à décharge lente qui se vidaient tout de même rapidement. Mais c’était bien suffisant, car toutes mes cannes à cette époque n’étaient pas déposées à grande distance.
Un jour, je suis tombé sur une magnifique affaire et j’ai acheté deux batteries GEL 100 ampères de la marque LEOCH, fabriquées au Japon.
Je les déchargeais toujours à fond (ce qu’il ne faudrait pas faire) et les rechargeais avec un chargeur de voiture (ce qu’il ne faut pas faire non plus il paraît).
Mais je les ai gardés 8 ans. C’est incroyable vu le nombre de décharges qu’elles ont subies. Il s’agissait de la première grosse émergence de ce type de batterie.
Il est tout de même conseillé de ne pas décharger trop profondément une batterie pour accentuer sa longévité et son nombre de cycles (de recharges).
Il est aussi conseillé d’utiliser des chargeurs adaptés aux batteries que vous avez.
Différences entre batterie GEL et GEL AGM
Une batterie GEL AGM a plus de patate et tient plus longtemps la décharge qu’une GEL. La première fois que j’en ai eue, je faisais 8 kilomètres sur un lac lisse le moteur à fond (avec des 100 ampères). Je tendais les cannes avec le sourire !
Mais une particularité de ces batteries est qu’elles doivent être rechargées tout de suite après la décharge. A la pêche, c’est impossible à moins d’avoir des panneaux solaires et de pêcher uniquement quand il fait beau, vous le savez bien.
Ces batteries étaient à bout de souffle au bout de deux ans. Je ne les conseille donc pas.
Elles seront plus adaptées pour réaliser des circuits électriques reliés en permanence à un panneau solaire ou un système éolien, électrique.
Les batteries GEL quant à elles, acceptent d’être rechargées plus tard. Neuve et à ampérage identique, elles sont un peu moins performantes, mais vos meilleures alliées pour la pêche dans la longévité.
Nous sommes témoins de l’arrivée de batterie lithium. La première chose qui marque, c’est leur prix, forcément. Pour l’achat d’une de ces batteries, je peux m’offrir non pas deux, non pas trois, mais bien quatre batteries gel de 100, voire 120 ampères.
Pour mes sessions, mon choix est fait. Alors oui, c’est vrai, une GEL c’est lourd (35 kilos en moyenne) et c’est long à recharger, mais je m’en accommode en attendant que le prix d’une batterie lithium baisse un jour.
Les batteries lithium sont ultra rapides à charger et très légères. Attention cependant car elles ne sont pas étanches et souvent vendues avec une valise.
La puissance qu’elles délivrent n’est pas toujours adaptée et est généralement trop puissante pour nos moteurs électriques ; risque de surmenage et de tout cramer ! Soyez vigilant avant investissement, ce qui va arriver sera toujours plus abouti et adapté.
Les moteurs électriques
Le choix du moteur doit s’effectuer en fonction de vos destinations. J’ai toujours utilisé des MINN KOTA. J’ai possédé un 36lb Turbo qui était pas mal et adapté à mon budget de collégien.
Il m’a duré une éternité jusqu’au jour où je lui ai rendu des funérailles vikings. Je partais tendre une ligne et arrivé à mi-chemin, je sentais une odeur de fumée.
Pourtant, rien ne fumait aux alentours, le vent était dans mon dos. Je me suis retourné une nouvelle fois et c’est au moment de baisser la tête que j’ai compris en voyant la fumée s’échapper du couvercle que c’était la fin de vie de mon précieux allié.
J’ai investi plus tard dans un Traxxis 55lb qui m’a duré une bonne décennie, des centaines de kilomètres dans l’hexagone, et même un peu à l’étranger. 100 pour 100 satisfait, j’en ai racheté un pour le remplacer.
Je ne jure que par cela pour leur fiabilité et parce qu’ils ont deux pales qui ne craignent pas les herbes, les roseaux secs…
Elles sont faites pour couper et évacuer l’herbe à haute vitesse, sans exagérer non plus. Et pour traîner dans mes coins et aller chercher mes carpes, si je n’ai pas ce type de moteur, je suis « dead ».
Les moteurs de même puissance à 3 pales sont plus rapides. Les dernières générations sans charbons (brushless) sont même plus économes.
Mais rien pour le moment ne peut remplacer la machine. C’est dommage, car un 3 pales s’associerait parfaitement avec la nouvelle génération de pneumatiques plus larges.
J’hésite aussi à acquérir un moteur de 24 volts pour la balade et les longs trajets. Mais on passe alors à un autre système à deux batteries et c’est encore une autre organisation…
Les bottes et waders
Ma première paire de Waders m’a été offerte à mes 18 ans. Une paire en néoprène. C’était magique de pouvoir accéder à des endroits où je ne pouvais pas aller ou des distances que je ne pouvais pas atteindre.
Malheureusement, je n’ai jamais réussi à en garder une paire plus de deux saisons. Leur défaut provient très généralement du caoutchouc ou du plastique de la chaussure qui cuit et finit par percer.
Il m’est arrivé d’en changer au bout de six mois, et même de prendre l’eau le jour même sur un modèle. Après vraiment des galères et du temps et de l’argent parfois perdu, j’ai investi dans des waders en véritable caoutchouc de la marque
Le Chameau verte. Etre bien chaussé et habillé est pour moi une nécessité au bord de l’eau. Ces waders font partie de ce qui existe de mieux, il s’agit de matériels professionnels.
J’ai gardé ma première paire plus de dix ans pour la pêche et participer aux vidanges d’étangs avec un pisciculteur.
Ma deuxième paire de Chameau (marrons) est renforcée aux cuisses et s’adresse aux professionnels de la pêche, ostréiculteurs… Elle a une dizaine d’années et va me suivre quelques années supplémentaires.
Bon à savoir : tous les chaussants en bon caoutchouc percés peuvent être réparés (suivant la taille du trou) avec de la colle Stormsure. Cette colle est flexible et comparable à une couche de caoutchouc.
Les appâts
Depuis toutes ces années, avec quoi n’ai-je pas pêché ? Avec quoi n’ai-je pas piqué une carpe ? La question des appâts taraude beaucoup trop l’esprit des pêcheurs qui devraient avant tout se préoccuper de leur technique de pêche avant de penser « avec quoi ».
Etre placé au bon endroit, il n’y a que ça qui compte. L’appât passe au second plan, tout comme le matériel.
Mais je ne suis pas en train de vous dire que ce n’est pas important, évidemment. C’est avec l’expérience qu’on s’équipe en conséquence.
J’ai eu la chance de vraiment pêcher avec des bouillettes différentes et de qualité.
Il est important d’écouter les conseils et retours d’expérience des pêcheurs sur les bouillettes qu’ils utilisent.
Je pense également qu’il est primordial de se faire sa propre idée puisque nous pêchons presque tous différemment. Ne nous laissons pas forcément influencer.
Je les déclinerais en 4 catégories simples, qu’elles soient sous vide, fraîches ou fabriquées à la maison.
1 Les bouillettes « pas bonnes ».
Celles qui sont très pauvres, sans date de péremption et remplies de produits. Tarif souvent premier prix.
Pour que cela parle aux débutants comme aux plus aguerris, on peut les comparer aux croquettes pour chien et chat qui contiennent de tout, sauf de la viande pour des animaux qui rappelons le tout de même, sont carnivores et s’alimentent de viande crue !
Ces croquettes se basent sur toutes les tranches de prix, même pour les grandes marques parfois les plus connues. On peut prendre des carpes avec ce type de bouillette à très court terme, mais je ne les recommande pas.
2 Les bouillettes pauvres, économiques.
Elles prennent des carpes sans abuser sur la quantité déversée au risque d’être vite délaissées, ou de ne plus avoir de touches si les pêcheurs à côté en déversent des meilleures (ça arrive !).
3 Les bouillettes « suffisantes ».
Elles sont équilibrées, parfois riches, complètes et souvent milieux de gamme. On peut prendre des carpes partout avec et on peut entretenir un coup, constituer un amorçage de zone, un ALT…
4 Les bouillettes haut de gamme.
Il s’agit de bouillettes souvent fabriquées par des professionnels de l’alimentation animale. Elles répondent à tous les critères de l’hygiène, testées parfois pendant plusieurs années et sont les plus abouties des produits.
Le prix est souvent élevé mais pas forcément dans la tranche la plus onéreuse.
J’ai commencé la pêche avec la catégorie 2.
Avec mon oncle nous fabriquions nos billes avec des paquets prêts à l’emploi en ajoutant un parfum et des poudres « magiques ».
Puis j’ai réalisé mes premières bouillettes à base végétale avec quelques parfums peu chers et des produits laitiers. Toutes ces billes prenaient, car elles étaient amorcées à petites doses aux bons endroits (pensions nous !).
C’était bien et ce n’est encore « pas trop mal » pour apprendre à pêcher ou cibler sa pêche sans en mettre trop dans l’eau. Ce n’est que bien des années plus tard que j’ai découvert les pêches sur amorçage en utilisant de bons appâts des catégories 3 et 4.
Le tarif n’était pas le même, mais le résultat absolument incomparable. Il y avait de quoi se poser des questions sur ce qu’on bricolait avant…
J’utilise la gamme CC MOORE depuis quelques années déjà avec la plus grande satisfaction. J’ai eu le bonheur d’observer des carpes et autres poissons se nourrir de ces bouillettes dans une multitude de contextes différents et j’ai toujours réussi à voir les poissons s’en nourrir même lorsqu’il y a de la pression de pêche.
Chez CC MOORE, les tests sont vraiment poussés et garantis par des pêcheurs de renom parfois effacés du grand public, les secrets sont bien gardés. Savoir, connaître, différencier, analyser sont leurs maîtres mots.
Les compositions des appâts ne sont pas abouties, ils sont ultimes. La fraîcheur des composants est garantie, tous les appâts ont une date limite d’utilisation.
Une production de bouillette peut être définitivement arrêtées si par exemple un composant n’est plus disponible, ou que l’équivalent n’est pas à la hauteur.
Les pêcheurs très expérimentés qui pratiquent toute l’année, dans toutes les eaux, en full time savent reconnaître ce genre de bouillettes.
Elles sont opérantes dans toutes les situations. Tous les appâts et amorces envoient des signaux dans l’eau pour tenter de capter l’attention et mettre en appétit les poissons.
N’oubliez pas que nos appâts sont « inertes » contrairement à la grande majorité de l’alimentation des poissons.
Protection du poisson
Pour bien protéger les poissons, il ne faut pas lésiner sur la qualité et la taille des produits et bannir les tapis ou cradles trop minces.
A ce titre, il est bon de rappeler que les cradles ne sont pas des piscines. Je plains les poissons qui baignent dans le peu d’eau à l’intérieur.
Cette eau est saturée en mucus qui se balade dans les branchies et rien que cela ne me convient pas. Certains font des trous au fond pour que l’eau s’évacue.
Même si l’idée est très bonne, je préfère les tapis plats ou les tapis/bassines rectangulaires pour protéger nos poissons. Et c’est aussi moins encombrant.
D’ailleurs, les pêcheurs de lacs n’ont pas de cradle rigide, ils utilisent plutôt les Air Cradle gonflables qui pour le coup sont plus adaptés d’un point de vue encombrement et situation de pêche (boue).
J’ai deux tapis de réception. Un plat pour le bateau et la bordure type Scope OPS Flat Mat, et un bac pour les sessions plus longues ou les gros poissons.
Celui en forme de bac type Carp Corral est très pratique pour les remises à l’eau ou pour faire des photos quand je suis seul car le poisson est beaucoup plus en sécurité.
Lorsque cela est possible, j’utilise toujours des sacs de conservation. Je ne trouve rien à redire sur ces sacs dans lesquels les carpes peuvent descendre ou monter vers la surface.
Je laisse toujours plusieurs mètres de corde si c’est possible. Je n’ai jamais rencontré de problème avec depuis que je pêche. J’ai essayé les sacs de conservation flottants, mais j’ai rapidement laissé tomber.
Tout d’abord, ils sont peu discrets et je ne souhaite pas que tout le monde sache si j’ai pris du poisson. Ces sacs ne laissent pas le choix aux carpes que d’être en surface et je ne sais pas si c’est une bonne idée.
La plupart de ces sacs sont construits avec des matériaux plus abrasifs que les sacs traditionnels, ce qui occasionne parfois des blessures à certains poissons plus fragiles que d’autres (selon la dureté de l’eau également).
Il arrive que des carpes nagent longtemps à l’intérieur alors que c’est moins le cas avec un sac traditionnel.
Je possède un de ces sacs uniquement pour peser mes captures ou me permettre de prendre le temps de me retourner lors d’une capture en journée ; le poisson patiente alors quelques minutes à l’intérieur.
A l’origine, Nash avait développé ce concept uniquement dans ce but.
Le tackle
Une histoire de goût, d’expérience, de technique. Ce chapitre est sans fin. Combien de montages à la carpe ont été inventés depuis le début ?
Des centaines je pense ! Je ne vais donc pas rentrer dans les détails, car ce n’est pas vraiment le sujet, mais je vais parler des matériaux qui les composent.
Les matériaux qui peuvent composer les bas de ligne sont assez variés. Ils permettent d’obtenir une souplesse totale à une rigidité extrême. 90% de ma pêche se fait en tresse pour la résistance.
Je garde néanmoins quelques bobines de fluorocarbone pour des pêches depuis la bordure pour éviter les emmêlages. Mais ils restent fragiles et vrilles trop à mon goût.
Je préfère employer des tresses combi pour réaliser les montages articulés ou des D-Rig. La tresse souple, je la réserve pour la dépose et les pêches d’obstacles dans des résistances de 35lb.
Les nouvelles générations d’hameçons de type Nash PINPOINT sont plus piquantes que jamais.
Mais ce piquant qui est un vrai plus, ne résiste pas longtemps dans certaines eaux et il faut penser à passer un coup de lime pour l’entretenir.
Aux visionnages de vidéos aquatiques, on réalise que nos montages sont parfois totalement inadaptés. Il faut parfois avoir recours à des réglages ou changer les matériaux.
Mais je pense qu’une pointe plus piquante que les autres augmentent aussi le nombre de touches dans un petit pourcentage. Chaque hameçon a ses spécificités. Les vidéos nombreuses vous guideront dans vos choix.
Par la suite, il faut savoir « maîtriser » chacun des éléments dont vous disposez. Les règles s’appliquent selon les sites, mais aussi en fonction du pêcheur : on n’utilise pas forcément les mêmes hameçons quand on pêche en nylon ou en tresse.
Il ne sert à rien de descendre en diamètre de corps ou de bas de ligne dans des eaux encombrées. On place des buldos dans certaines eaux encombrées, encaissées.
Une tête de ligne n’est pas obligatoire… Tout cela s’apprend avec le temps et l’expérience et nous devons disposer d’assez de petit matériel pour être paré à toutes les éventualités.
C’est pour ces raisons que j’ai toujours la même boîte à pêche pour toutes mes destinations. Ainsi, sur un grand lac, il peut m’arriver de descendre de diamètre de bas de ligne, d’hameçons pour une seule canne s’il le faut.
Adaptons la ligne à la situation rencontrée !
Le petit matériel joue un rôle capital et vous devez avoir confiance en lui. Quand je trouve ce qu’il faut, j’arrête de tous tester sans arrêt au risque de casses, de décroches, etc.
Je préfère alors jouer sur les présentations avec ces matériaux pour tenter d’avoir plus de touches. C’est con à dire, mais je préfère aussi attendre les premiers retours de mes amis sur certaines nouveautés avant de pêcher avec (rires !).
Et surtout, ne vous découragez pas. Il arrive à tout le monde d’avoir des échecs. Les carpes sont redoutables. Il arrive que ce qui fonctionne pendant des mois, des années, ne marche plus lors d’une session.
Les décrochages se multiplient parce que les carpes, à ce moment-là, sont plus méfiantes ou s’alimentent autrement. Parfois, il n’y a rien à faire, on a beau présenter les choses différemment, c’est la catastrophe et c’est le jeu !
Disposer du plus beau matériel ne fera pas le pêcheur, cela contribue juste au plaisir. Je pense que l’important pour être un bon pêcheur, c’est d’emporter avec soi, l’essentiel pour être prêt à tout, selon ses codes et sa personnalité.
Certains sont capables de réaliser des sessions réussies avec trois fois rien !
Il est aussi important d’arrêter de se figer sur ce matériel et de revenir aux essences de notre passion : la ressource, l’observation, la nature, la vie, le respect… et de savoir mettre de côté l’image et les tensions qu’elle génère.
Savoir faire la différence entre toutes les cannes et les moulinets ne fera pas un meilleur pêcheur que celui qui sait distinguer une couleuvre d’une vipère, un saule d’un aulne, une foulque d’un grèbe, la fouille d’une brème à celle d’une carpe !