Techniques & Stratégies

Bien gérer son corps de ligne en action de pêche

de Cédric Dziadek

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J’essaie toujours d’avoir une vision logique des choses dans la pêche. Il ne faut pas oublier que nous nous adressons à des poissons équipés d’un tout petit cerveau et répondant avant tout à des réflexes de survie.

Il y a forcément une grande part de logique dans leurs comportements et dans les choses à mettre en place pour les attraper.

Seule une pression de pêche très intense peut modifier le comportement d’un poisson, et mis à part quelques destinations, la pêche est relativement simple dans notre pays.

Je ne connais que très peu d’endroits ayant une pression de pêche 24h/24 toute l’année, en tout cas bien loin de ce que nos amis anglais et du Benelux (dans une moindre mesure) connaissent.

Je ne dis pas qu’ils n’existent pas en France, je dis simplement qu’ils sont rares. En tout cas, beaucoup plus rares que ce qu’on entend.

Mauvaise analyse…

Bien trop de pêcheurs mettent un capot sur le dos de la méfiance des poissons. J’estime que je taule 9 fois sur 10 pour la simple et bonne raison que je n’étais pas au bon endroit. Il n’y a qu’à de rares occasions où je suis certain que le problème venait du montage ou de l’amorçage par exemple.

Simple raccourci pour me dédouaner ?

Pas du tout, je ne suis pas au bon endroit parce que j’ai manqué une étape dans le repérage, et c’est entièrement ma faute. Par manque de temps, par excès de certitude, je pense connaître le plan d’eau, je recoupe les résultats des années précédentes, je fonce sur un poste et… pas de bol, les carpes ne sont pas là où elles devaient être.

J’ai la bougeotte…

La monotonie aussi est source d’erreurs. Je suis quelqu’un qui s’ennuie très vite, et si je ne bouge pas régulièrement d’une eau à une autre, ou alors si je ne trouve pas un challenge, alors la routine s’installe et je ne fais pas les choses bien.

Il faut aussi que je me sente bien sûr les berges, si l’endroit ne me plaît pas je ne vais pas au bout. J’ai dans ma région un plan d’eau vraiment laid avec quelques beaux poissons.

Je n’y vais qu’une à deux fois par an pour accompagner un ami en traînant les pieds, mes lignes ne sont pas placées suffisamment précisément, bref, je suis là pour assister mon pote et faire des photos (pas belles non plus d’ailleurs).

Cependant, je l’ai déjà rejoint en faisant 3 heures de route juste pour deux nuits, devoir traverser le lac en Zodiac et essayer de tout faire pour un poisson.

La différence entre les deux ?

Juste la motivation.

Croyez-moi, il n’y a rien de pire que la routine. Si vous sentez une certaine lassitude, que vous avez du mal à vous lever le matin pour être au bord de l’eau au lever du soleil, qu’une petite pluie vous fait réfléchir au fait de vous déplacer ou pas, alors faites un break, passez à autre chose. 

Je connais très peu de pêcheurs capables d’être au top une année complète à chacune de leurs pêches. Personnellement, et depuis quelques années, c’est dans le feeder que je me réfugie ; c’est une pêche magique et très intéressante.

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Pour prendre régulièrement des carpes, il convient d’être au top dans ses choix stratégiques !

Discrétion du montage

Dans cette volonté de logique, je vous ai expliqué, il y a quelque temps déjà, l’interaction des bannières entre-elles et la meilleure façon d’exploiter un poste en fonction du nombre de lignes qu’il va supporter et non pas du nombre que vous voulez y mettre.

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Bref, revenons à ce qui nous intéresse, le positionnement des lignes par rapport aux autres est une base qu’il faut consolider par d’autres aménagements qui entraînent malheureusement d’autres soucis.

Je ne suis pas un fanatique du camouflage par les couleurs en dehors des eaux très claires. J’ai assisté à quelques scènes en eaux transparentes dans un tout petit canal qui m’ont convaincu de la nécessité du camouflage.

Comme par exemple une carpe qui freine toutes nageoires en arrière en arrivant près du montage posé sur une tache de gravier.

Que s’est-il passé à ce moment-là ?

À part un élément ressortant trop avec la couleur du gravier, je ne vois pas. Comme toujours tout était parfaitement plaqué sur le fond et vraiment, je ne vois pas d’autre explication.

Donc oui, la couleur des matériaux composants vos montages à une importance dans une eau claire ou peu profonde.

Quand est-il dans une eau colorée ou alors sur un poste profond ?

À mon avis, il n’y a plus aucun intérêt. La seule certitude qu’il me reste est d’avoir un montage et les quelques mètres de bannières qui le précèdent parfaitement plaquées sur le fond.

Il est difficile de croire qu’un poisson qui touche, frôle quelque chose en permanence quand il nage puisse s’alarmer d’une bannière, d’un bas de ligne, mais les faits sont là, et même sur des poissons sauvages.

C’est peut-être simplement une texture différente ou alors une association de la bannière à un poste particulier qui les effraie.

Franchement, je n’ai pas la réponse, mais encore une fois les résultats démontrent l’efficacité.

Concernant les montages, les matériaux très denses sont connus depuis très longtemps et pas mal de progrès ont été faits sur la souplesse, permettant de gagner encore en discrétion.

Le leader Cling-On par exemple remplace avantageusement le leadcore puisque dépourvu de l’âme plombée, il épouse bien mieux le fond.

Les tresses gainées Sinklink associées à la pâte Kling-On sont bien plus discrètes que les anciennes versions et les aficionados des tresses souples préféreront l’Armourlink à toute autre référence.

Une petite astuce : différenciez les différentes résistances grâce aux différentes couleurs ; du plus clair au plus foncé pour définir la plus faible résistance à la plus forte. Abstenez-vous peut-être en eau claire.

Avantage et inconvénient du fluorocarbone

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Quelle tension pour nos lignes ?

J’en arrive vraiment au fond de cet article. Ma première idée était d’amener à une réflexion sur la détection des touches et la façon dont vous utilisez votre bannière.

La volonté de discrétion a amené la mode du « slack-line » ou bannière complètement détendue ; comprenez un corps de ligne en fluorocarbone avec une boucle de 1 mètre entre chaque anneau et un hanger ultra-léger parfois posé à même le sol.

J’avoue avoir moi-même cédé à la tentation avant un revirement quasi complet quelques mois plus tard. Bah ouais… j’ai tout de même un minimum de réflexion couplé à pas mal d’expériences mais surtout d’analyse des événements.

Tout d’abord, le fluorocarbone a plus d’inconvénients que de points positifs. Il a une meilleure résistance à l’abrasion qu’un nylon à diamètre égal pourvu que le fluorocarbone soit de bonne qualité (donc beaucoup plus cher). Il est moins visible qu’un nylon même si cet avantage s’estompe vite à moins de le nettoyer régulièrement. Il est aussi beaucoup plus dense, donc coule mieux que n’importe quel autre corps de ligne, même si cela se transforme en inconvénient (j’y reviens plus loin).

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En revanche, sa texture plus dure et rigide le rend trop compliqué à l’usage pour lancer à longue distance.

Pour une meilleure détection, la bannière doit être la plus courte possible. C’est logique moins il y a de fils à l’eau plus vite la touche est détectée.

Une ligne plaquée sur le fond augmente la longueur de fil à l’eau (pour aller d’un point A un point B la ligne droite est la plus courte). Plus votre bannière est lourde plus il est difficile de détecter les mouvements de celle-ci. C’est le cas du nylon et encore plus du fluorocarbone.

Plus celle-ci est rigide, plus il est difficile encore une fois de détecter ses mouvements. C’est encore le cas du fluorocarbone. Plus votre hanger est léger, moins il est efficace pour détecter les mouvements retours et latéraux.

Dans ma réalité, cela s’est traduit par exemple en plein hiver par un poisson que je retrouve à mes pieds alors que je pêche à 70 mètres sans un seul bip.

Un autre qui s’est déplacé d’au moins 50 mètres sur la droite toujours sans le moindre bip. Mais dans tous les cas, quasiment plus aucune touche franche, mais simplement quelques timides bips pendant que la bannière se tend lentement.

Ce n’est pas une façon efficace de pêcher en général et encore moins en hiver ou proche d’obstacles dangereux.

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Plus votre hanger est léger, moins il est efficace pour détecter les mouvements retours et latéraux !

Les backleads

En quelques mois, je suis revenu à une façon plus conventionnelle, mais améliorée à ma sauce pour avoir toujours un maximum de discrétion.

Tout d’abord, les backleads positionnés sous les scions ou dans la première dizaine de mètres ne sont pas la meilleure des réponses, car ils provoquent un point de pivot très gênant en cas de touche latérale.

De plus rien ne garantis qu’en pêchant loin, la bannière soit plaquée sur le fond près du montage alors que c’est bien ce que l’on recherche.

Un autre gros inconvénient, si vous n’utilisez pas un modèle lourd, est sa fâcheuse tendance à rejoindre le montage trop lentement lors de la bagarre avec une carpe. Je leur préfère de loin les plombs volants qui vont reculer de quelques mètres au lancer et redescendre au montage plus rapidement même s’il est léger.

Je lance toujours avec le fil clippé peu importe la distance (cela surprend toujours les autres pêcheurs quand je pêche le canal à 3 tours de distance de Wraping Sticks).

D’une part, parce que je veux être le plus précis possible, mais aussi pour avoir un minimum de bannières à rembobiner après le lancer.

Je garde le fil tendu jusqu’au moment de poser la canne sur son support et seulement ensuite, je lâche du fil petit à petit jusqu’à voir le fil se détendre très légèrement, signe que le plomb volant est posé.

Dans l’absolu, seuls les derniers mètres de ma bannière sont plaqués grâce au plomb volant, mais tout le reste est tendu jusqu’au scion. Un mélange de discrétion parfaitement fonctionnel pour une détection optimale des touches.

J’ajoute un hanger suffisamment lourd pour tendre ce qu’il reste à tendre sans tirer sur le plomb volant, et évidemment le poids de ce hanger est adapté à la distance et pourra peser jusqu’à 40 grammes, au-dessus, je passe à un autre système.

Il est impératif d’avoir un contrepoids suffisamment lourd pour retranscrire tous les mouvements.

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Il existe plusieurs outils pour plaquer son corps de ligne.

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Corps de ligne : La tresse a ma préférence…

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La tresse en corps de ligne a toute ma confiance !

La limite de ce système arrive quand je dois utiliser une tête de ligne pour la sécurité du poisson. Plomb volant et tête de ligne ne sont pas compatibles.

Seulement dans ce cas, j’utilise un backlead classique en parfaite connaissance de cause des inconvénients.

J’ajoute que j’utilise un corps de ligne en tresse partout où je suis autorisé à l’utiliser (beaucoup d’AAPPMA de ma région l’interdisent).

Un corps de ligne en tresse regroupe toutes les qualités nécessaires : densité plus faible qu’un nylon, bien plus souple et surtout élasticité quasi inexistante.

La tresse n’est en aucun cas plus dangereuse qu’un nylon si elle est bien utilisée. Je l’utilise quasi exclusivement depuis 2003 et pour moi le débat n’existe pas.

De tout ceci, retenez que dans tous les cas un maximum de discrétion sera toujours un avantage et vous rapportera plus de poissons même sur un lieu sauvage.

Ne prenez pas pour argent comptant les nouveautés et nouvelles modes. Les plombs volants en sont un bon exemple. Ils étaient très utilisés à leurs sorties et presque toutes les marques en ont ajouté à leur gamme.

Par la suite, les corps de lignes en fluorocarbone se sont démocratisés envoyant les plombs volants au placard, alors qu’ils apportaient plus de soucis que d’avantages.

Une prochaine fois, j’aborderai les hameçons et quelques idées sur les montages en général.

Bien gérer son corps de ligne en action de pêche
Résultat d’une bonne approche !

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