Pêcheur connu et reconnu sur le sol français pour être un spécialiste des grosses carpes, Raphaël a quitté sa terre natale, il y a quelques années maintenant pour vivre aux Etats-Unis.
Une nouvelle expérience qui enrichit son savoir acquis après plusieurs décennies à traquer les belles dorées.
Original et décalé, il a toujours suivi son chemin sans trop se soucier des modes pour définir une façon de pêcher bien à lui, qui, en France, comme de l’autre côté de l’atlantique, lui réussit plutôt pas mal !
Rencontre avec un pêcheur au caractère bien trempé et qui ne finira jamais de nous étonner !
1-Comment as-tu découvert la pêche de la carpe ?
Hello David, hello tout le monde,
J’ai découvert la carpe en 1992, alors que j’essayais d’attraper des perches. Je pêchais avec des gros vers, je n’avais pas la moindre touche, et c’est après avoir laissé mon montage posé sur le fond pendant quelques dizaines de minutes que ma canne s’est littéralement envolée.
Malheureusement, et suite à un gros combat, la belle s’est décrochée devant mes yeux. Enfant, et surexcité par la taille de ma capture, j’ai tenté de la hisser hors de l’eau en force, et je l’ai perdue.
C’était une petite miroir, je m’en souviens encore bien, 30 ans plus tard !
Concernant la pêche de la carpe, je la découvre toujours. Les choses évoluent avec le temps, moi aussi, et j’apprends.
2-Quelle est ta situation professionnelle ?
Je suis responsable qualité (Quality Manager) pour une boite qui produit des composants pour des armes à feu et des robots utilisés pour faire de la microchirurgie aux Etats-Unis.
Je suis également auditeur pour les standards ISO 9001, ISO IATF, et ISO AS9100.
3-As-tu des sponsors ?
Oui, je pêche pour les marques Carp Spirit, et Dynamite Baits.
4-Plutôt pêcheur de longues sessions ou adepte de pêches rapides ?
A la base, j’aime les longues sessions. Malheureusement, depuis que je suis aux Etats-Unis, je n’ai pas vraiment l’opportunité d’en faire.
De ce fait, depuis quelques années, je dirais : « Pêches rapides ».
5-Niveau destination, tu es plutôt privé ou public ?
Je suis un pêcheur d’eaux publiques. Je n’ai jamais été attiré par le privé.
Je ne dis pas : « fontaine, je ne boirai jamais de ton eau », mais ce n’est pas mon truc.
6-Tu es du style à benner lourd ou préfères-tu des amorçages légers et ciblés ?
Je dirai que j’ai plutôt la main lourde. Du moins, c’est ce que j’ai cru pendant longtemps.
J’ai rencontré un pêcheur, ici, aux Etats-Unis, qui m’a fait reconsidérer la chose !
En fait, je ne sais plus vraiment. Je pensais que de benner 10-15kg d’appâts par jour était beaucoup, mais quand je vois quelqu’un mettre 100 à 200kg, je me dis que tout est relatif.
Le mec fait des ALT à coup de 100-200kg de maïs 2 fois par semaine en grand lac. Résultat : des pêches hallucinantes !!!
7-Côtés présentations, tu es plutôt dense ou flottante ?
J’opte pour ce qui me permet d’avoir des touches !
Je pêche généralement avec des appâts posés sur le fond, puisque c’est la présentation naturelle des appâts qui entourent mes montages, mais je n’ai rien contre une esche décollée si besoin est.
8-Quel est ton montage de prédilection ?
Disons, pour faire simple, que je n’utilise pas de montages « chiadés ».
Un bas de ligne tout simple, et si je mets une pop-up, je rajoute un petit plomb…
Désolé, de ce côté-là, je ne suis pas très captivant ! Lol
En fait, pour être très honnête, je ne crois pas en tout ça.
Tout du moins, je ne pêche généralement pas pour « un » poisson, j’utilise des stratégies qui visent à attraper un grand nombre de poissons, et lorsque ça fonctionne, le montage n’a généralement que peu d’importance.
9-Ton appât préféré ?
Aux US, j’utilise beaucoup de graines, étant donné qu’il n’y a pas ou peu de nuisibles, et des petites bouillettes en plastique jaune fluo.
En France, des bouillettes, évidemment ! Lors de ma dernière visite dans l’hexagone, je me suis tourné directement vers les The Source de chez Dynamite Baits, un classique, tout simplement !
10-Quel matériel emploies-tu ?
Une fois encore, cela dépend. En France, j’utilisais toujours des cannes puissantes, du style Carp Spirit Magnum X5 13 pieds 3.5lbs.
Mais ici, c’est différent.
La majorité des fish dans les endroits que je pêche ont la bouche très fragile, et l’utilisation de matos puissant finit généralement par un grand nombre de décroches.
Je me tourne alors vers des cannes beaucoup plus légères, des Magnum X1 en 2.75lbs, du petit matos standard, et ce que je pense être les meilleurs hameçons disponibles sur le marché : Les V-Curve XS de chez Carp Spirit… C’est vraiment ce qu’il se fait de mieux !
11-D’après toi, quelles sont les qualités essentielles pour être un bon pêcheur de carpe ?
C’est une très bonne question, et plus j’y pense, plus je me demande ce que veut dire : « être un bon pêcheur » !
Je ne sais pas trop en fait, mais dans tous les cas, ça commence par respecter la nature et respecter les autres.
Pour le reste, je pense que la passion, l’envie d’apprendre et de comprendre, la polyvalence, l’ouverture d’esprit, et avoir la faculté de s’adapter sont des ingrédients indispensables si on veut avoir des résultats.
Enfin, je crois que comme dans toutes disciplines, il faut avoir un petit truc en plus, ce petit quelque chose qui permet à certaines personnes d’être différentes et d’avoir accès à des « sensations » que les autres n’ont pas.
12-As-tu un mentor, un pêcheur qui t’a fortement influencé ?
Comme beaucoup de gens qui se sont mis à pêcher la carpe dans les années 90, je pense que j’ai une petite part de Léon en moi.
Carpe Révélation, quel événement ! Et pour ajouter la cerise sur le gâteau, faire partie des gens qu’il a choisi à l’époque pour représenter sa marque, quelle reconnaissance !
Rends-toi compte, il y a presque 20 ans, j’avais 24 ans, je suis profondément persuadé que je suis né pour pêcher la carpe, et Léon me dis qu’avec Didier Moine, son ami, et Patrice Maharibatcha (qui avec moi représentait la toute nouvelle génération de pêcheur de carpes), je vais porter ses couleurs, représenter sa marque, parce qu’il pense que je suis le « futur » de la pêche de la carpe.
Avec ça, tu ne dors plus la nuit mon pote !!! Lol
Franck Hiribarne est également quelqu’un que j’apprécie beaucoup. Les raisons sont différentes, je ne dirais pas qu’il m’a influencé, je pense tout simplement qu’il est le meilleur pêcheur que je n’ai jamais rencontré dans ma vie.
J’ai rencontré énormément de très bons pêcheurs, mais Franck, c’est autre chose. Être un excellent pêcheur de carpes, ce n’est pas rien, mais être un excellent pêcheur de tout, c’est unique.
Franck est un excellent pêcheur de tout, un Léon dans toutes les catégories, et pour toutes les espèces… Unique !
13-Quel est ton regard sur les réseaux sociaux ?
C’est comme tout, il y a du bon, et du mauvais. En fait, tout dépend de ce que tu y recherches, et de ce que tu en fais.
Je ne discute pas vraiment avec les gens et je ne fais pas attention à ce qu’il se raconte.
Je pense que les réseaux sociaux sont des nids à problèmes, je pense que c’est un peu la foire au tout et n’importe quoi, et ça ne m’attire pas vraiment.
Je prends plaisir à partager un peu ce que je fais, pas beaucoup malheureusement puisque trop en montrer n’apporte rien de bénéfique, et ça s’arrête là.
14-Comment envisages-tu l’avenir de la pêche de la carpe en France ?
Je pense que ça ne devrait plus beaucoup changer.
Je ne vis plus en France, donc je peux être un peu à côté de la plaque, mais si tout se passe comme je l’imagine, peu de choses devraient évoluer.
De meilleurs bateaux amorceurs, moins cher parce que la Chine va venir bousculer tout le monde, peut-être des drones à la place des bateaux amorceurs, des caméras que l’on accrochera aux clip plomb à la place des plombs pour voir ce qu’il se passe en direct, et d’autres trucs du genre.
Niveau fish, le public restera le public, avec une belle surprise de temps en temps, et les privés offriront bientôt des Koïs de 30kg, et tous les autres poissons dont vous rêvez et que vous n’attrapez pas dans le public.
15-Des projets ?
J’ai évidemment quelques idées en tête, étant un Français vivant aux US, il pourrait y avoir de belles choses à faire, mais je vous en ferai part au moment opportun.
