Interviews

15 questions à Thierry Raimondo

Une retraite au bord de l’eau…

Pêcheur de carpe de la première génération, Thierry a, au fil du temps, accumulé une immense expérience au bord de l’eau.

Plusieurs décennies à traquer son poisson fétiche avec comme toute personne active, une frustration de ne pouvoir exercer sa passion aussi souvent qu’il l’entend.

Mais depuis quelque temps, la retraite ayant sonné, il peut enfin se consacrer à temps plein à la traque des carpes du domaine public et ainsi profiter pleinement de la vie…

Rencontre avec un retraité heureux qui arpente au gré de ses envies les lieux magiques de notre incroyable domaine halieutique français avec une réussite qui ne doit rien au hasard !

INTERVIEW CARP LSD

1-Comment as-tu découvert la pêche de la carpe ?

Mon père pêchait dans le canal de Jonage (69) près de chez nous. Je l’accompagnais souvent.

C’est comme ça que j’ai découvert la pêche.

Ayant pêché un peu toutes les techniques de pêches depuis mon plus jeune âge, je m’étais un peu éloigné de ma passion pour diverses raisons comme les études, la vie professionnelle, mais aussi les copines.

Toutefois, je me promenais toujours au bord de l’eau, discutais avec les pêcheurs jusqu’au jour où je croisais mon ami Alain Petelle qui rentrait de la pêche.

Il me parlait de la pêche de la carpe et ses nouvelles techniques anglo-saxonnes.

C’est là que tout a commencé.

Il me fit découvrir cet univers, nous avons partagé nos premières sessions et je suis vite devenu addict. J’ai délaissé les autres techniques pour ne me consacrer qu’à cette pêche.

Il m’arrive encore de pêcher au coup ou au feeder.

2-Quelle est ta situation professionnelle ?

Je suis à la retraite. J’ai fait le choix d’arrêter le plus tôt possible pour profiter de la vie.

La vie est faite de choix, il faut faire les bons. Je ne regrette rien, je suis un homme heureux.

3-As-tu des sponsors ?

J’ai un sponsor et 2 partenaires.

Mon sponsor est FUN FISHING, fabricant français d’appâts pour la carpe depuis 1994, mes 2 partenaires sont BOATSOLUTIONFRANCE (GOLDBAITS) pour la partie bateau et CARPSOUNDER pour la partie détecteurs.

4-Plutôt pêcheur de longues sessions ou adepte de pêches rapides ?

Je pratique des sessions de 4 à 6 jours régulièrement, quasiment une semaine sur deux.

Il est rare pour moi de faire moins.

J’ai la chance de pouvoir pratiquer ma passion à ce rythme. De plus passer de nombreux jours consécutifs vous permet de vous adapter aux conditions du moment et de voir rentrer les carpes sur le spot.

5-Niveau destination, tu es plutôt privé ou public ?

100% public, tout ce qui est sauvage où les surprises sont permanentes.

Ce qui me procure des sensations sont les endroits où le cheptel est peu connu, où tout est possible, les postes peu pêchés ou pas pêchés et les endroits peu fréquentés.

Plus c’est sauvage, plus cela me procure du plaisir.

Je préfère mille fois un seul poisson dans un public que 30 dans un endroit où on connaît chaque poisson, son poids, qu’il a été attrapé x fois cette année… Rien ne me procure plus de plaisirs que les eaux sauvages.

 

6-Tu es du style à benner lourd ou préfères-tu des amorçages légers et ciblés ?

Plutôt léger. J’amorce toujours avec parcimonie, mais régulièrement.

Je m’adapte à la situation du moment, comme la présence de courant, de péniches qui remuent les fonds et dispersent très vite votre amorce.

La présence de nombreux « blancs » va également influencer mon amorçage.

Il m’arrive de pêcher à la bille « perdue » quand je connais les lieux où les carpes passent régulièrement. Il n’y a pas de règles, il faut toujours s’adapter.

7-Côtés présentations, tu es plutôt dense ou flottante ?

Réponse politique, j’utilise les deux, mais aussi des montages avec appâts équilibrés (que j’équilibre moi-même), pas de wafter. Le bonhomme de neige est une de mes présentations préférées.

Sur 3 ou 4 cannes, il est rare que je ne pêche pas avec une flottante.

Je pêche également avec de la noix tigrée présentée sur le fond, équilibré ou en flottante.

Cela dépend des fonds et des situations rencontrées. Encore une fois, il faut s’adapter. Il serait très réducteur de ne pêcher qu’avec un seul type d’appât dense ou décollé.

8-Quel est ton montage de prédilection ?

Je vais en décevoir beaucoup, je pêche très souvent avec le montage du nœud sans nœud, souple ou rigide, parfois en combo.

C’est un montage qui s’adapte à toutes les situations, dense, flottante, équilibré…

Un montage Blow Back Rig également qui permet de modifier la longueur du cheveu en fonction de la taille de votre appât grâce à l’anneau.

Il m’arrive de faire des montages bien plus techniques (Spinner rig, D rig, German rig) et bien d’autres, mais uniquement par pur plaisir et non pour une efficacité accrue.

Bien évidemment, certains montages sont mieux adaptés pour des situations spécifiques ou pour une meilleure présentation.

9-Ton appât préféré ?

J’utilise fréquemment des bouillettes qui tiennent bien à l’hameçon comme la gamme RBH ou Extasy de chez Fun Fishing et de la noix tigrée.

Il m’arrive de les coupler sur un même montage.

10-Quel matériel emploies-tu ?

Je possède 2 jeux de canne, un jeu Xtrem 3 de 12 pieds 3,25lbs équipé de Shimano débrayables Big Baitrunner XTB pour les grandes étendues comme les lacs et un jeu en 10 pieds Nash Pursuit en 3,5lbs équipé des Shimano Big Baitrunner débrayables « première génération », un ensemble puissant et solide pour les rivières pour contrer les départs et rushs puissants des poissons.

Pour le matériel, j’utilise les produits des marques que je représente comme le tackle de chez Fun Fishing, les bateaux et accessoires Goldbaits ou encore les détecteurs Carpsounder.

Pour le reste, je m’équipe dans les autres marques en fonction de mes besoins.

11-D’après toi, quelles sont les qualités essentielles pour être un bon pêcheur de carpe ?

Voilà une question dont il est bien difficile de répondre. Qu’entend t’on par-là ?

Je vais essayer de répondre. Il s’agit d’un ensemble, plusieurs critères réunis pourraient définir un bon pêcheur de carpe.

Tout d’abord, il doit respecter la charte du pêcheur de carpe, respect de la nature, discrétion, propreté au bord de l’eau, respect du poisson, no-kill.

Ensuite, sur un aspect plus technique un bon pêcheur de carpes va forcément régulièrement à la pêche dans des lieux bien différents, c’est un pêcheur polyvalent.

Vous ne verrez jamais un bon sportif ne pratiquer qu’une fois par mois son activité. S’il veut être bon et progressé, il va s’entraîner régulièrement.

C’est un peu pareil pour la pêche. Plus vous irez à la pêche, plus vous aurez des connaissances, des automatismes techniques mais aussi en matière d’analyses générales.

Un bon pêcheur de carpe comprend ce qu’il fait et pourquoi il le fait. Il ne fait pas que reproduire ce qu’il a vu ou entendu.

Il connaît aussi les différentes techniques et le matériel.

Il est capable de s’adapter à de nombreuses situations et sait se remettre en question.

 

12-As-tu un mentor, un pêcheur qui t’a fortement influencé ?

Un ami de longue date, Alain Petelle m’a beaucoup apporté lors de mes débuts. Il était très en avance sur les techniques modernes.

Il m’a transmis la réflexion sur divers thèmes, de la recherche des spots en passant par les montages.

Bien évident, ça le fait sourire quand je lui parle de cela, car j’ai depuis fait mon expérience au bord de l’eau.

Cela remonte à environ une trentaine d’années. Je me suis aussi inspiré des divers magazines de l’époque pour parfaire mes connaissances, donc beaucoup d’auteurs de ces articles m’ont apporté forcément quelque chose à un moment ou un autre.

13-Quel est ton regard sur les réseaux sociaux ?

Les réseaux sociaux sont indispensables et inévitables aujourd’hui.

Il y a de bonnes comme de mauvaises choses, de bons articles et du n’importe quoi. Il faut s’inspirer de cette source importante d’informations et faire le tri.

C’est d’autant plus difficile pour les novices. C’est pour cela que j’insiste souvent qu’il faut comprendre ce qu’on fait et pourquoi on le fait.

14-Comment envisages-tu l’avenir de la pêche de la carpe en France ?

Plus on est nombreux plus la qualité se perd, et plus il y a de problèmes.

De plus avec les écologistes, les animalistes et toutes les autres associations qui ne comprennent rien à la pêche et aux différentes activités liées à la nature qui militent contre nous, ma vision sur l’avenir de la pêche est plutôt pessimiste.

Il va falloir mener des combats pour maintenir nos droits et pratiquer notre activité encore longtemps dans de bonnes conditions.

 

15-Des projets ?

Des tas bien sûr, certains me font rêver, mais pas toujours facile de les mettre en place.

Actuellement, je n’ai pas de projets « grandioses » programmés. Les projets se greffent au fur et à mesure de mes envies.

Toutefois, chaque année, je me déplace dans de nouveaux lieux. Le seul projet que j’ai actuellement, c’est celui d’aller à la pêche le plus souvent possible, car j’aime ça et tant que j’aurais ce plaisir d’être au bord de l’eau, je continuerais tant que je pourrais.

Vous ne me connaissez qu’à travers la pêche, toutefois, j’ai une femme formidable, des enfants et des petits-enfants, j’ai aussi des projets avec eux.

Je partage mon temps libre entre tous. Des projets oui, mais pas que pour la pêche ! Je suis toujours à l’écoute quand on me parle de nouveaux projets et j’étudie chaque proposition.

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