Pour de nombreux pêcheurs, en fin d’année, l’envie d’aller à la pêche s’arrête dès que les températures plongent pour de bon. Étrangement, ces dernières années, j’ai hâte que l’hiver arrive.
Comme il est agréable de marcher le long des berges sans rencontrer d’autres pêcheurs. Je préfère éviter les eaux très fréquentées en été, mais dès que l’hiver est là, c’est un vrai bonheur d’y tremper mes lignes.
En hiver, je modifie à peine ma stratégie par rapport au reste de la saison. Je suis, comme vous le savez peut-être maintenant, quelqu’un qui apprécie l’approche mobile. Amorcer les postes à l’avance puis les pêcher à tour de rôle pendant quelques heures. Cette approche fonctionne également bien en hiver. Les seules choses que j’adapte en hiver sont mon choix de postes, de montages et bien sûr d’appâts.
Le plus gros conseil que je puisse donner à ceux qui souhaitent pêcher l’hiver est de ne pas vous rendre la tâche trop difficile. Choisissez une eau avec une bonne densité de carpes et choisissez des postes facilement et rapidement accessibles.
Pensez surtout à bien vous habiller, en mettant une ou deux couches de vêtements supplémentaires. Rien de mieux que de souffrir du froid pour avoir la morale à zéro et d’abandonner. L’hiver est parfait pour pêcher les eaux habituellement très encombrées d’herbes.
Dès que les jours s’assombrissent et que les nuits se refroidissent, les postes qui en temps normal sont impossibles à pêcher deviennent praticables. Les herbes se fragilisent puis meurent rapidement et cela offre des possibilités sans précédent.
N’utilisez alors pas des plombs trop lourds mais pêchez subtilement. Essayez le célèbre montage Chod ou le Ronnie rig, qui fonctionnent très bien en hiver.
Avec un peu de créativité, vous pouvez également utiliser ces montages avec des asticots, qui sont extrêmement efficaces en hiver. Dans ma région, il y a plusieurs canaux avec de beaux ponts. En hiver, je cherche trois ou quatre ponts que j’amorce légèrement avant de les pêcher les uns après les autres.
Mon expérience est qu’en hiver il y a pas mal de carpes qui se concentrent sous les ponts. En amorçant ces endroits légèrement les touches arrivent rapidement. Si je ne vois plus rien pendant deux heures, je vais au pont suivant. Les phases alimentaires sont souvent courtes en hiver.
Alors pêchez pendant les premières sessions un peu plus longtemps pour savoir quels sont les bonnes heures. Je ne peux pas le dire assez souvent, mais gardez une trace précise de (notez) vos données de captures. Vous en bénéficiez en toutes saisons, et en particulier en hiver.
En hiver, mis à part les appâts alternatifs, je peux aussi utiliser des bouillettes. Je passe à une bouillette riche en fibres, moins dure et à granulométrie plus importante que celles que j’utilise en été. Je ne suis pas en faveur de l’utilisation des arômes.
Si vous les utilisez, prenez un à base d’alcool qui reste bien soluble dans les eaux froides. Par contre, un nappage extérieur avec un booster hydrosoluble peut réellement faire la différence en eau froide. En ce qui concerne les diamètres des billes, je pêche depuis des années avec des diamètres différents, je ne m’en écarte pas en hiver.
De nos jours, beaucoup de carpistes pêchent avec des esches de couleur vive. Je préfère ne pas le faire sur les eaux très pêchées. J’ai de meilleurs résultats avec des couleurs neutres et discrètes.
Outre les appâts alternatifs tels que les asticots, les moules, les crevettes, etc., je tiens à vous donner une recette avec laquelle j’ai de très bons résultats en eaux froides.
Remplissez un Blender avec un peu de chènevis bien germé et de quelques noix tigrées cuites, puis remplissez-le de lait de coco et d’une pointe de couteau de cannelle et mettez le Blender en route à pleine puissance.
Attention toutefois de vous servir d’un Blender puissant afin d’éviter de griller le moteur ! Une fois obtenu un mélange homogène versez le dans des gobelets en plastique en rajoutant dans chaque gobelet quelques bouillettes entières et coupées en deux. Mettez les gobelets au congélateur pour obtenir des portions d’amorce congelées qui une fois lancées ou déposées sur un spot vont créer un nuage attractif auquel peu de carpes peuvent résister !
Le comportement alimentaire de la carpe en hiver n’est pas comparable à celui des mois chauds. Le poisson est lent et prudent à cause du froid. Outre le fait que les carpes sont au ralenti, il existe une autre raison importante pour ajuster mes bas de lignes.
Contrairement à d’autres saisons où j’amorce de façon assez large, je préfère des amorçages très compacts en hiver. Les carpes auront tendance à se fixer sur le spot amorcé et ramassent soigneusement les appâts. Je dois donc modifier la longueur de mes bas de lignes en hiver. Je les fais bien plus court.
Pour le reste, il y a deux types de montage que j’utilise dans neuf cas sur dix. Il n’y a rien d’excitant, ce sont le Ronnie rig et le combi-link. Sur les postes où il reste encore des herbes sur le fond j’opte pour un montage Chod. Normalement j’aime pêcher avec des lignes détendues.
Mais en hiver les touches peuvent être lentes et plus difficiles à détecter. Je pêche alors avec des lignes semi-détendues et je reste très concentré. Parfois il est nécessaire de ferrer sur un seul bip pour pouvoir piquer une carpe !
Enfin, l’hiver est un moment privilégié pour la pêche. Les poissons sont souvent de belle couleur et vous pouvez obtenir d’excellents résultats en peu de temps. Protégez-vous du froid et emportez suffisamment de boissons et repas chauds. Mon planning est déjà fait, que l’hiver arrive ! Rick van de Graaf
