Techniques & Stratégies

Optimiser son temps de pêche

Cyprien Chambon

Notre passion nous prend beaucoup de temps, du moins c’est ce que j’entends souvent sortir de la bouche de mes amis carpistes. Ce fameux temps qui manque cruellement à beaucoup d’entre nous…

Il est vrai que plus les années passent et plus mon temps de pêche se réduit. Entre les enfants, le travail, la restauration de la maison et j’en passe, le temps file et les espoirs de faire des sessions comme dans le temps s’amenuisent. Néanmoins la passion, elle, reste intacte.

L’idée de me retrouver au bord de l’eau hante mes journées, et je sais que beaucoup d’entre vous sont dans le même cas, alors que faut-il faire ? Une croix sur la pêche ? Non ! Impossible ! Mais plutôt optimiser son temps de pêche.

De ma petite expérience en la matière, je vous laisse me suivre afin de découvrir comment, à l’heure actuelle, j’allie vie de famille et ma passion pour la pêche, et j’espère que vous aussi pourrez trouver un bon compromis grâce à mes petites astuces.

Comme je le disais préalablement, mon temps libre se réduit au fur et à mesure des années, mais la pêche reste pour moi essentielle, j’en ai besoin pour me ressourcer, réfléchir et me projeter. Aujourd’hui, j’arrive à trouver un compromis entre vie quotidienne et pêche, en optimisant mon temps, et aussi bizarre que cela va vous sembler, optimiser mon temps de pêche commence par moins pêcher. Vous allez vous dire, celui-là, il est tombé sur la tête !

Oui ! Mais non ! Je m’explique : quand je m’installe au bord de l’eau, mon but premier est quand même de prendre des carpes. Étant plus jeune, je passais tout mon temps à la pêche, mes vacances, mes week-ends et ça toute l’année. Malheureusement j’ai vu ce temps se réduire, ainsi que le nombre de fish dans la boîte à souvenirs… Je fonçais tête baissée à la pêche pour quelques heures, ou pour une nuit express, mais les résultats n’étaient plus au rendez-vous.

Dès lors une remise en question s’est imposée, finit de pêcher au pif, tant pis si je pêche moins, mais il me faut des carpes !

Alors comment faire ?

Tout simplement mettre en place une stratégie de repérage et d’amorçage régulier. J’ai la chance d’avoir pas mal de rivières et plans d’eau autour de chez moi, et de plus, certains se trouvent sur le trajet du travail ou non loin.

C’est décidé, je vais amorcer régulièrement plusieurs zones sur différents plans d’eau et rivières, au moins j’optimiserai mes chances de faire du poisson !
J’en viens au premier point qui est la sélection des spots : trouvez des zones peu accessibles et peu fréquentées, il serait dommage que des pêcheurs récoltent le fruit de votre labeur à votre insu.

Personnellement, je sélectionne des zones de bordures susceptibles d’être visitées régulièrement par les carpes, arbres dans l’eau, grosse cassure, substrat différent, herbiers, bref l’important pour moi c’est que mes zones se situent vraiment en bordure, c’est très important et je reviendrai sur ce point un peu plus loin.

Optimiser son temps de pêche
Mes heures de pêche sont comptées, alors il me faut rapidement de l’action !

J’essaie également de ne pas trop avoir à marcher pour me rendre sur mes spots, toujours en rapport avec la perte de temps, et comme je le disais plus haut, mes zones se situent non loin de mes trajets quotidiens de façon à pouvoir les visiter régulièrement.

Pour ma part, partir 30 minutes avant mon heure habituelle au travail et rentrer 30 minutes après me suffit à couvrir la plupart de mes zones, et vous noterez que j’ai bien utilisé le mot visiter et non amorcer !

Ce qui m’amène au deuxième point essentiel, qui est le repérage et l’observation. Je passe maintenant le plus clair de mon temps libre à repérer et observer. Profitez d’un dimanche à glandouiller sur votre canapé pour vous dégourdir les jambes en famille.

Une balade au bord de l’eau c’est agréable pour tout le monde et vous alliez l’utile à l’agréable.
J’ai la chance d’avoir des eaux cristallines, ce qui me facilite beaucoup la tâche. Le fait de voir rôder les fishs sur son amorçage ou de les voir s’alimenter, quel pied ! Et que de confiance pour la suite !

Optimiser son temps de pêche
Parfois, une seule canne suffit…

Et quand bien même les eaux ne sont pas claires, les carpes laissent souvent trahir leur présence sur les lieux, méfiantes mais pas discrètes ! Marsouinage, sauts, fouilles, tout est bon à prendre pour préparer votre future pêche, d’où l’importance pour moi que mes zones se situent en bordures comme je l’ai mentionné plus haut. Il est toujours plus facile de constater une présence de poissons à nos pieds que sur la berge d’en face ! Alors ok, on a choisi son lieu, ou ses lieux, mais alors maintenant comment procéder ? Comment amorcer ? Comment pêcher ? Je vais tenter de répondre à toutes ces questions.

En pratique

Sur un plan d’eau ou sur un secteur de rivière, j’amorce toujours plusieurs zones, généralement 2 et quelquefois 3, pourquoi ? Tout simplement car au fil des jours, des semaines, des mois, les poissons ne vont pas s’alimenter au même endroit et de la même manière et tout ça, vous allez le déduire d’une manière naturelle en observant vos spots. Vous l’aurez bien compris, on parle ici d’amorçage à l’année ! Mais ça, nous y reviendrons un peu plus tard.

Abordons d’abord le troisième point qui est la stratégie à mettre en place. Sans parler pour le moment d’amorçage, il va falloir savoir sur quels spots les poissons s’alimentent mais également savoir s’ils s’alimentent plus de journée ou de nuit.

Optimiser son temps de pêche
Une organisation sans failles s’impose !

Pour ce faire, je procède de la manière suivante (et vous allez voir qu’amorcer plusieurs zones de bordure est déterminant) : j’essaie toujours d’amorcer le matin car en procédant ainsi, je peux déterminer à ma visite du soir si mes appâts sont mangés, ou si les eaux sont troubles et chercher tout signe d’activité. S’il n’y a aucun signe d’activité où aucun appât mangé, je vais observer mes autres spots et ainsi de suite.

De cette façon vous allez déterminer si des poissons s’alimentent de journée, plutôt intéressant à savoir pour préparer un coup rapide d’une demi-journée ou même de quelques heures.
Le matin c’est rebelote, je retourne visiter mes spots et là je peux savoir si des carpes sont venues se remplir la panse pendant la nuit. Ça y-est la mayonnaise commence à prendre. On a de la matière à se mettre sous les dents.

On peut déterminer s’il y a eu ou non du passage, et on va pouvoir tranquillement se programmer des sessions éclair, de jour ou de nuit selon notre planning serré. J’attire votre attention sur l’importance de faire votre stratégie sur différents lieux, car il arrive qu’un secteur ou plan d’eau reste sur off quelque temps. Malgré tout, vous verrez très vite qu’il y a en général toujours un spot de nettoyé, ou alors de l’activité dans les eaux troubles. C’est bien beau toutes ces paroles mais comment amorcer maintenant ?

L’amorçage

En ce qui concerne ce dernier, je le pratique 1 à 2 fois par semaine, toute l’année, le but étant de sédentariser les poissons et de les mettre en confiance. Comme dirait mon ami Carnix : « une carpe c’est comme une poule, si tu lui donnes toujours à manger au même endroit elle reviendra », et c’est la juste vérité !

Optimiser son temps de pêche
Deux heures de pêche pour un beau poisson !

Pas besoin de quantité astronomique, 2 ou 3 kilos par spot suffisent. Alors oui, mis bout-à-bout, ça fait de la quantité, d’où l’intérêt de trouver de bons appâts rapport qualité/prix, mais pour les plus petits budgets les graines ne sont pas à négliger, bien au contraire !

C’est assez régulièrement que je mélange bouillettes et graines de type maïs, noix tigrées, chènevis, etc. J’en profite au passage pour faire un petit clin d’œil à l’entreprise The Boilie Service qui me suit depuis plusieurs années déjà, et qui grâce à ses petits prix me rend tout ça possible. Avec ces 4 points, toutes les cartes sont entre vos mains. Reste encore à aborder sa pêche correctement et efficacement.

Je pêche toujours sur mes spots un minimum de 48h après avoir amorcé pour la dernière fois, je trouve que c’est comme ça que les résultats sont les meilleurs. Quant à l’amorçage, le jour J je ne mets pas grand-chose, quelques poignées de billes avec de la farine pour déclencher les touches le plus rapidement possible, un appât boosté sur l’esche peut également accélérer les choses.

Une organisation bien pensée

Optimiser son temps de pêche
J’en avais marre de ne pas avoir suffisamment de temps de pêche et que mes détecteurs restent muets, il fallait que je change ma façon de pêcher…

Il me reste encore un point à aborder et pas des moindres, qui va vous faire gagner un temps précieux, c’est l’organisation. Chaque chose à sa place et chaque place à sa chose, j’entends par là que si j’arrive sur mon poste pour une pêche de 2h, que je n’ai aucun bas de ligne de prêt, que je ne trouve plus mon aiguille à bouillette car elle s’est cachée entre 2 plombs, etc., cela devient vite ingérable, ça bouffe du temps, et en plus de ça vous allez faire du bruit inutilement. Pour pallier ça, j’ai une organisation millimétrée, je voyage ultra light du fait de l’accessibilité difficile à mes spots.

J’emporte un petit sac à dos où j’ai tout mon nécessaire dedans : bas de lignes d’avance déjà eschés, leadcore d’avance, plombs préparés, etc., un tapis de réception, mon épuisette et 2 cannes, éventuellement le bed chair pour la nuit. Le but étant de me déployer rapidement et en silence. Et là encore une fois, l’importance du spot en bordure est essentielle : il me permet de déposer mes lignes rapidement et sans aucun bruit.

J’utilise des bas de lignes assez longs d’une trentaine de centimètres en fluorocarbone afin d’avoir le maximum de discrétion et je détends mes bannières au maximum, afin d’éviter toute vibration.

Malgré tout ça, la pêche reste une science inexacte, et je ne vous garantis pas le zéro capot, mais vous verrez tout de même votre nombre de prises augmenter considérablement par rapport à celui qui fonce tête baissée en voulant à tout prix tremper ses lignes.

Optimiser son temps de pêche
Pour des pêches de plus d’une journée, je n’hésite pas à me servir de mon bateau.

J’espère que par ces quelques lignes je pourrai redonner l’étincelle et l’envie à certains pêcheurs pris par le temps, de se faire plaisir comme à l’époque !

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