Techniques & Stratégies

Ma vision des pêches rapides

En couchant ce petit article sans prétention sur mon disque dur d’ordinateur, je ne souhaite en aucun cas me poser en donneur de leçons. 

Je désire simplement partager avec vous les quelques années d’expérience que j’ai pu acquérir en pêchant simplement. Je dois avouer que les sorties rapides en journées occupent la majeure partie de mon temps de pêche qui ne connaît pas de répit même au cœur de l’hiver.

Bien entendu, je ne rechigne pas à partir vers des contrées éloignées de ma Vendée adoptive. Ceci me permet entre autres, de découvrir de nouvelles eaux et taquiner des poissons aux habitudes adaptées aux milieux qu’ils fréquentent. Toutefois, ce n’est pas ma pratique de prédilection…

Mon département de résidence est richement doté en lacs de barrages peu profonds érigés sur les parcours empruntés par les rivières ou fleuves côtiers. Leur superficie varie globalement entre 40 et 200 hectares.

Ces étendues d’eaux variables subissent de fortes variations de niveau en fonction des saisons et de la fréquentation touristique estivale.

Cet élément est à prendre en considération au fil de l’année afin de suivre au plus près les déplacements des poissons. En effet, les zones de tenues ainsi que les secteurs d’alimentation évoluant en permanence, l’observation sur le terrain et la consultation sur Internet des cotes bathymétriques des lacs revêt un caractère prépondérant dans mon approche.

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J’emploie presque exclusivement les bouillettes en appâts !

L’autre point que je privilégie est l’absence de secteur de nuit sur la zone retenue. En effet, je pratique essentiellement de jour sur des pêches d’une durée maximale d’une dizaine d’heures.

Le temps m’étant compté, il m’apparaît essentiel de pratiquer des secteurs où les poissons sont moins stressés par la pression de pêche.

Ceci me permet aussi d’être plus discret et isolé au bord de l’eau. Profiter de la nature préservée qui m’entoure fait partie intégrante de ma passion.

Lorsque  tous les éléments propices à ma pêche sont enfin réunis la prospection des fonds et l’amorçage peuvent  débuter.

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Je pratique essentiellement sur des lacs de barrage peu profond !

La mise en place de l’amorçage

C’est un vaste sujet qui a fait l’objet de centaines d’articles qui pour certains se contredisent.

Pour moi, il n’y a  pas de règle clairement établie. Je dirai que tout dépend de la saison, des conditions météorologiques, du cheptel du plan d’eau, de l’activité des indésirables en tous genres et de nombreux autres paramètres qui peuvent nous faire perdre notre Latin.

Toutefois, je m’affranchis déjà d’une des contraintes en m’isolant des secteurs trop pêchés. Ceci me permet d’amorcer joyeusement sur des fonds dénués de nourriture exogène déposée par les autres pêcheurs.

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Bien préparer son poste et gage de réussite quand on ne pêche qu’en journée !

Durant la belle saison

Je pratique en journée, il me paraît donc très important d’amorcer le matin de bonne heure.

Ceci évite que les poissons ne prennent la fâcheuse habitude de se nourrir la nuit. Au fil des années, j’ai tendance à amorcer de plus en plus lourd à la bille pure lorsque les conditions le permettent bien entendu.

Pour exemple, disons que pour le premier amorçage, je dépose rarement moins de 6kg de billes de différents diamètres et compositions.

J’affectionne notamment les mixs carnés qui me semblent plus indiqués pour ce type d’approche. Il m’arrive de mettre des quantités d’appâts plus importantes, mais c’est tout de même assez rare.

Par ailleurs, j’ai la chance de pêcher avec des produits  de qualité et je ne suis pas spécialement inquiet sur la capacité des carpes à se nourrir sur des amorçages conséquents. 

Je privilégie en priorité les amorçages de zones sur une longueur d’environ 150m pour une largeur de 50m. Il est à noter que 6kg de billes sur une zone aussi grande, c’est fort peu.

Toutefois, l’amorçage étendu, évite que les poissons ne se détournent d’une partie du plan d’eau qu’ils pourraient associer à une zone de danger.

D’autre part, il me semble que le principal avantage est de pouvoir intéresser une population plus grande de carpes.

Elles vont prendre pour habitude de fouiller la zone à la recherche d’appâts en toute quiétude.

Pour une pêche prévue le jour J, je commence à amorcer 3 jours avant en respectant le même créneau horaire. Pour moi, il est préférable de respecter une heure fixe afin de favoriser le conditionnement des poissons.

De plus, après la première pêche du poste, je réalimente le coup systématiquement suivant le même rythme. Il est un peu fastidieux, chaque jour, de gonfler le pneumatique souvent avant le lever du soleil pour redéposer quelques offrandes sphériques. Néanmoins, c’est à ce prix que les résultats progressent et que l’on évite la prédation d’une espèce de crabe bipède qui prolifère aux beaux jours.

Ce qui est certain, c’est qu’en mettant en place ce type d’approche, je ne peux prétendre concurrencer la nourriture naturelle.

Il faudrait pour cela déverser des quantités astronomiques d’appâts et ce n’est pas le but recherché. Par ailleurs, je n’ai pas les moyens financiers de déposer à l’eau 15kg de billes par jour.

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J’aime placer un petit lest à quelques centimètres de mon hameçon pour assurer la piqûre de l’hameçon !

Cas particulier : la période hivernale

Comme chacun le sait, la nourriture naturelle diminue fortement et les carpes s’alimentent avec parcimonie.

Dans une eau dont la température descend en deçà de 6°C, les cycles d’alimentation deviennent rares et sont de plus en plus courts.

La durée de digestion est également fortement impactée par les eaux froides. Je privilégie invariablement à cette période une bille équilibrée digeste et assimilable à base de farines carnées.

Elle présente pour moi une solution adaptée au ratio énergie dépensée/gains obtenue par les appâts ingérés.

Je diminue également les quantités introduites et je n’amorce qu’un jour sur deux à moins d’un redoux météorologique notable.

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Mes montages sont réalisés avec des matériaux fiables qui ont fait leurs preuves dans le temps et sans fioritures particulières !

Mon approche le jour J

Comme tout un chacun, c’est le moment privilégié, celui que l’on attend avec impatience qui nous laisse espérer une pluie de départs ou la prise d’un poisson à l’écaillure particulière.

La première sortie doit permettre de lever les doutes qui bien entendu ne vont pas tarder à naître surtout si les heures passent avant le premier départ.

Toutefois, avant d’entendre retentir le premier détecteur, il faut tendre les lignes et piquer efficacement les carpes que j’espère avoir conditionnés.

J’use et j’abuse des montages forts et des hameçons piquants. J’ai appris à mes dépens que le moindre défaut sur le bas de ligne entraîne immanquablement la perte d’un beau poisson.

Un hameçon de taille 2 minimum et une tresse gainée d’au moins 35lbs composent mon montage de base. Depuis quelques mois, j’utilise un poids additionnel sur la partie articulée de mon bas de ligne.

Il présente l’avantage de faciliter la piqûre de l’hameçon dans la lèvre inférieure du poisson. Un ancrage initial optimisé diminue le risque de décrochage lors du combat.

Obtenir des touches est certes un objectif, mais la priorité reste la mise à l’épuisette du poisson ferré.

La majeure partie du temps, je pratique des lacs où la navigation est autorisée. Piètre lanceur, je dépose donc mes montages à l’aide de mon bateau pneumatique.

Ceci me permet d’être précis, de présenter les montages correctement et d’amorcer le spot avec précision.

Comme tout un chacun, je recherche la présence d’obstacles, les variations de substrat, les cassures, ou les hauts-fonds…

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Quand tout se passe comme prévu…

Je présente donc mes trois premiers montages sur des spots qui me paraissent prometteurs. 

Le quatrième est lui placé en périphérie ou hors du coup préparé. Je le déplace régulièrement au fil de la journée en espérant trouver une zone qui me procure des touches.

En règle générale, le fait de pêcher au spot permet de déterminer rapidement si les poissons sont présents et actifs sur la zone de pêche.

Le rythme des départs autorise ou non un amorçage de rappel plus conséquent pour garder les poissons en activité.

Il m’est arrivé plusieurs fois de me retrouver à court d’appâts avant la fin de la journée. Aujourd’hui, je pars régulièrement avec 10kg de bouillettes. Ceci me permet de parer à toute frénésie alimentaire éventuelle des poissons.

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Un boostage le jour J fait parfois merveille !

La réussite ou pas…

Je ne tiens pas de carnet de capture à jour ou de statistiques étayées que je puisse mettre en ligne pour prouver que cette approche fonctionne.

Bien entendu, il m’arrive de connaître des déceptions que je peux attribuer à un ou plusieurs points de mon approche qui n’ont pas été optimisés. 

Toutefois, en procédant de la sorte, j’ai considérablement amélioré mes résultats. L’investissement préalable en temps et appâts est conséquent, mais le jeu en vaut la chandelle.

Je suis d’ailleurs loin d’être le seul à pratiquer de la sorte. Un grand nombre de pêcheurs privilégient ce type d’approche pour favoriser leur réussite au bord de l’eau.

Alors pourquoi ne pas essayer à votre tour et n’hésitez pas à nous partager vos retours d’expériences…

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