Interviews

15 questions à Bruno Medou

Pêcheur passionné tout simplement !

Bruno est une éminente personnalité reconnue du monde de la pêche de la carpe en France.

Ambassadeur de la marque Korda, ses articles et ses vidéos ont enchanté plusieurs générations de pêcheurs ces vingt dernières années.

Mais le connaissez-vous vraiment ?

Il se dévoile pour Carp LSD dans une interview passionnante…

INTERVIEW CARP LSD

1-Comment as-tu découvert la pêche de la carpe ?

Tout simplement, comme beaucoup de pêcheurs de carpes aujourd’hui. J’ai été bercé dans la nature par mon père qui me traînait au bord de l’eau dans sa vieille Simca dès qu’il avait du temps libre.

J’avais alors 5/6 ans et chaque week-end, chaque vacance, je me retrouvais avec une canne en bambou, à attendre que mon flotteur toulousain ou mon Versailles s’enfonce à la lisière des nénuphars.

Je me souviens de mon émerveillement pour les perches soleil et de ma fascination devant la beauté d’une tanche. Puis, comme tous gamin, j’ai commencé à en vouloir plus et plus gros.

J’ai commencé à pêcher avec des vers de terre ou du maïs doux afin de tenter de prendre uniquement des tanches, des grosses brèmes ou des carpeaux.

J’étais un précurseur dans le spécimen hunting ! C’est à ce moment que les premiers démontages en règle et les sentiments d’impuissance sont apparus.

La fascination pour les gros poissons et les carpes en particulier a alors grandi. En tant que gamin, c’était tellement impressionnant et en même temps intriguant de casser sur des poissons que l’on ne pouvait voir.

Aux alentours des 13/14 ans, âge où j’ai eu le droit de commencer à sortir seul proche de mon domicile, je me remémore mes vadrouilles avec mon compère de l’époque et toujours ami aujourd’hui.

Nous avions chacun un vélo BMX et seulement un petit kilomètre et une forêt à traverser nous séparait d’un lac de 4/5 hectares au milieu de cette dernière. L’affaire était très bien rodée.

A l’aide de scotch marron, deux cannes avec leur moulinet étaient scotchées sur le cadre du vélo. Un gros sac à dos et un seau rempli de graines sur le guidon complétaient le matériel.

C’était tout un périple, une aventure différente à chaque fois. Entre les seaux de graines qui se renversaient en chemin, les crevaisons et les chutes rocambolesques, c’était plutôt folklo. Il faut dire qu’à 4 heures du matin dans une nuit noire, il n’était pas évident d’éviter les racines et trous des chemins des sous-bois…

Puis un jour, sur notre petit lac, nous avons rencontré un ovni qui pêchait avec trois cannes identiques posées sur un trépied avec des détecteurs électroniques ! Ce jour fût celui de notre infection définitive. A ce jour, à l’instar du Covid-19, même ma femme n’a jamais trouvé de vaccin !

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2-Quelle est ta situation professionnelle ?

Je cumule aujourd’hui deux emplois, ce qui en plus de ma vie de famille mériterait que je puisse avoir une dérogation afin d’obtenir des journées de 72 heures !!!

Je suis responsable du service enfance de la commune où je vis. Une commune de 28000 habitants comprenant 12 écoles et autant de centre de loisirs.

J’y effectue des missions managériales d’environ 120 agents sous ma responsabilité chaque jour.

Depuis ma majorité, je travaille dans le milieu éducatif et social lié à l’enfance. En parallèle, je suis également salarié de la marque Korda en qualité de manager et responsable Marketing.

J’ai la charge de la communication de la marque et des marques affiliées. Je suis également en charge des membres de l’équipe Korda France. Gestion de l’équipe, des réseaux sociaux, relation média, coordination marketing et autres missions diverses me sont confiées.

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3-As-tu des sponsors ?

En tant que salarié Korda, je suis bien sûr affilié à cette marque, mais également aux marques partenaires Mainline et Delkim distribuées par Korda.

Je participe et aide également au développement de la marque de Carplounge en France.

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4-Plutôt pêcheur de longues sessions ou adepte de pêches rapides ?

Avant 2016 et que je ne devienne papa, je passais quasiment autant de temps au bord de l’eau que chez moi dans une année. Depuis, je pratique toujours autant, mais de façon plus fractionnée.

Pour résumé, je pêche donc plus souvent mais moins longtemps. Mes approches ont donc changé. Pendant près de 20 ans à pêcher quasiment que des semaines entières, j’ai compris qu’une longue session se construisait avec une stratégie où l’on pouvait espérer faire rentrer des poissons en amorçant copieusement une zone. Lorsque l’on pêche de plus courtes sessions entre 48 et 72h c’est un peu différent.

Chaque minute compte et il faut mettre une stratégie en place pour séduire le plus rapidement des poissons. Cela implique également de pêcher des zones où les poissons sont présents et/ou ils passent régulièrement.

C’est donc une pêche plus active ou l’on cherche en permanence le bon spot, on stalk, on switch les types de montages ou appâts afin de trouver le truc le plus efficace et sur lequel les poissons réagissent le plus rapidement. C’est passionnant également.

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5-Niveau destination, tu es plutôt privé ou public ?

Je suis passionné de pêche tout simplement. Cependant, comme tout pêcheur, j’ai aussi des préférences, mais qui se construisent sur des critères personnels.

Ces derniers sont la tranquillité, la grande liberté de pêche en matière de réglementation et d’espace, la beauté des lieux et des poissons.

Je ne supporte pas ne pas pouvoir changer de poste si je ne sens pas le mien, je ne supporte pas d’être enfermé entre plusieurs pêcheurs, j’aime la nature, la quiétude, le calme, le silence, photographier, etc.

Je déteste être enfermé dans un style de pêche. J’ai toujours considéré que l’on reconnaît un « bon » pêcheur par sa polyvalence et sa capacité à prendre des carpes dans tout type d’eau.

Je prends du plaisir partout, même si j’ai toujours eu une attirance particulière pour la pêche en rivière. Je pêche donc partout où je me sens bien et libre.

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6-Tu es du style à benner lourd ou préfères-tu des amorçages légers et ciblés ?

Je n’ai jamais été quelqu’un qui a la main lourde. Il est bien plus simple d’en ajouter si les poissons sont actifs que d’en enlever si les poissons sont peu mordeurs.

Cependant, les carpes étant des poissons curieux et opportunistes, parfois de gros amorçages déclenchent une activité et une concurrence alimentaire qui peut faire basculer des situations.

Je l’ai d’ailleurs observé à de nombreuses reprises en fleuve et rivière, mais aussi en lac. Les expériences observées lors de déposes en bateau dans des eaux claires sont parfois riches d’enseignements.

Lorsque l’on redépose des montages à vue sur des zones où tout l’amorçage de la veille a disparu, on peut tirer certaines conclusions.

Les blancs ont tout lessivé avant l’arrivée des carpes, les écrevisses ou autres indésirables ont tout ruiné, etc.

Dans ces cas, j’ai parfois doublé voire tripler les rations et obtenu beaucoup de touches alors que je capotais avec trois poignées.

Les années passées sur les berges sont toujours bien plus riches que n’importe quelle lecture ou discussions.

En conclusion, j’ai plutôt tendance à être un peu radin et en rajouter si les poissons sont coopérants. Cependant, je m’interdis toujours toutes généralités et remets régulièrement mes approches en question.

7-Côtés présentations, tu es plutôt dense ou flottante ?

Interview 15 questions à Bruno Medou Pêcheur passionné tout simplement !Hormis dans des situations précises, je pêche quasi exclusivement avec des esches équilibrées.

L’arrivée des bouillettes allégées, il y a une dizaine d’années, a pour moi révolutionné ma pêche.

8-Quel est ton montage de prédilection ?

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Même si je dois reconnaître la terrible efficacité et parfaite présentation du Spinner-rig, je pêche dans énormément de situation avec un Combi-rig.

En effet, pour que la présentation optimale d’un Wafter se fasse, j’ai tendance à croire qu’il faut une terminaison ultra souple.

Le Wafter doit juste se décoller du fond de quelques millimètres et s’agiter ou moindre mouvement de babines d’un poisson qui se nourrirait à côté.

La souplesse de la tresse lui permet donc de le faire de la façon la plus naturelle.

9-Ton appât préféré ?

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Une seule noix tigrée équilibrée est à toutes les saisons de l’année extrêmement prenante.

Malgré cela, je trouve cet appât très intéressant sur le plan nutritionnel. Mais finalement, je suis plutôt bouillette, à la fois très digeste mais également très bien construite sur le plan de l’apport nutritionnel.

Ce qui n’apporte rien aux poissons n’est pour ma part pas intéressant sur le long terme. C’est pour cette raison que je pêche depuis maintenant près de 15 ans avec les appâts Mainline Baits qui ont construit leur réputation sur le triptyque Attraction, apport nutritionnel, digestibilité.

Les mêmes valeurs sûres de cette gamme prennent et reprennent les mêmes poissons dans de tout petits lacs depuis des décennies.

Cela veut probablement dire que les poissons assimilent parfaitement ces appâts et qu’ils les considèrent bons pour leur organisme.

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10-Quel matériel emploies-tu ?

Comme n’importe quel passionné dans n’importe quel domaine, lorsque l’on pratique assidûment sa passion on devient exigeant sur les matériaux utilisés.

La pêche de la carpe n’est pas une exception et les évolutions permanentes permettent d’être toujours plus performant.

Si j’ai choisi la marque Korda et m’y sens bien depuis 15 ans désormais, c’est que j’ai la chance de travailler pour une firme qui met beaucoup de moyens dans le développement des produits. Les produits sont de très grande qualité et c’est aussi le cas des marques partenaires distribuées par Korda.

Je pense donc avoir la chance de pêcher avec les produits les plus hauts de gamme sur le marché et j’en suis ravi.

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11-D’après toi, quelles sont les qualités essentielles pour être un bon pêcheur de carpe ?

La polyvalence. Comme je l’ai écrit plus haut, il faudrait d’abord se mettre d’accord sur la définition d’un « bon » pêcheur.

J’ai la mienne, mais qui m’est propre et personnelle.

Elle pourrait ressembler à ça : Un bon pêcheur est un pêcheur qui n’excelle pas que dans un domaine ou une technique, mais qui a une grande faculté d’adaptation et une grande polyvalence.

Quel que soit le lieu ou le type d’eau, un « bon » pêcheur ne se sentira pas perdu et trouvera toujours le moyen de prendre un poisson.

Je considère que toutes les carpes du monde ont des similitudes dans leur façon de vivre et de s’alimenter.

Partant de ce constat, il est donc possible de s’adapter à toutes les situations pour tenter de prendre un poisson.

Une autre qualité pourrait également être le souci du détail.

Parfois un simple détail comme un hameçon très bien affûté, un changement de présentation de l’esche, un changement de montage, une ligne détendue au lieu d’être tendue etc., peut rapporter un poisson alors que tout était sur OFF.

C’est un peu ça aussi être un « bon » pêcheur.

C’est se creuser la tête, essayer, tenter, bouger, pour justement ne pas attendre que ça se passe et se dire que si ça ne mord pas c’est que le poisson n’a pas faim.

12-As-tu un mentor, un pêcheur qui t’a fortement influencé ?

Interview 15 questions à Bruno Medou Pêcheur passionné tout simplement !Très honnêtement non. Tout comme je n’ai jamais idolâtré un chanteur, un sportif ou une autre personnalité publique.

Je n’ai jamais eu un pêcheur de référence.

Cependant, oui, j’ai de l’admiration et du respect pour des personnages que je trouve réfléchis, posés et différents.

Terry Hearn pour sa simplicité, sa façon de raconter et faire vivre ses histoires et Darrell Peck pour sa faculté d’atteindre ses objectifs, notamment dans la recherche des plus grosses carpes sur des eaux toutes très différentes.

13-Quel est ton regard sur les réseaux sociaux ?

Interview 15 questions à Bruno Medou Pêcheur passionné tout simplement !

J’ai un regard plutôt positif sur les réseaux, car il me fait prendre conscience du nombre de jeunes en perpétuelle augmentation qui pratiquent notre passion.

Et ça, de par ma vocation d’éducateur sociale, c’est quelque chose qui me fait extrêmement plaisir. Que les réseaux sociaux, extrêmement populaires chez les jeunes, contribuent à la promotion d’une passion aussi seine que la pêche est une très bonne chose.

Du fait de mes fonctions chez Korda, je passe énormément de temps sur les réseaux sociaux. Hormis le fait qu’ils m’ont fait connaître un nombre incalculable de belles personnes, ils permettent aussi d’y voir de très belles réalisations.

Bien évidemment, comme tout média libre d’accès, c’est un peu la porte ouverte à tout, mais avec quelques configurations des paramètres, quelques filtres et « dislike » on peut très bien épurer pour ne garder que le meilleur.

Un petit point négatif est l’accès à tout type d’information sur n’importe quel lieu de pêche. Je trouve que cela casse un peu la part de mystère. Aujourd’hui, dans quasi toutes les eaux de France on connaît les poids des plus gros poissons, les spots, etc.

14-Comment envisages-tu l’avenir de la pêche de la carpe en France ?

Interview 15 questions à Bruno Medou Pêcheur passionné tout simplement !

Je me prends à rêver d’un plan massif de rempoissonnement carpes de nos fleuves et rivières en France qui sont pour moi les endroits les plus majestueux et mystérieux.

Pour différentes raisons, je trouve que les populations de carpes sur nos eaux courantes se dépeuplent au fil des années.

On n’y prend plus de carpeaux ou à de trop rares occasions.

J’aimerais aussi voir de nouvelles frayères réalisées à une époque où l’on bétonne les berges pour en faire des promenades ou des pistes cyclables.

J’espère aussi de mon vivant voire une généralisation de la pêche de nuit sur le Domaine Public afin que tous les pêcheurs de France ne soient pas obligés de se diriger vers le privé pour pêcher en sécurité avec femme et enfants.

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15-Des projets ?

Toujours un tas bien sûr. Malheureusement, le temps manque pour tous les réaliser.

 

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