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Jungle aquatique, adaptation et « pin-point fishing » !

de Leon Hoogendijk

Retour sur une session mémorable où il fallait s’appliquer pour sortir son épingle du jeu. L’automne 2018 ne ressemblait à aucun autre automne.

Haute pression, ciel bleu, vent du nord dominant et températures quelque fois bien trop basses mais le plus souvent bien plus hautes que les valeurs moyennes pour la saison.., et des carpes assez peu actives.

Jungle aquatique, adaptation et « pin-point fishing »

Pour réussir sa pêche il fallait aborder les choses différemment.

Octobre 2018. Avec mon pote Christophe le boulanger nous avons programmé une session d’une dizaine de jours en réservoir à partir du dimanche 14.

Le mercredi avant nous avions visité les réservoirs où il commençait y avoir pas mal de monde. La question n’était plus vraiment « quels sont les postes qui sont libres ? » mais « quels sont les postes qui vont être libérés ? ».

Nous avions visité 3 réservoirs ce jour-là. Sur le premier (notre choix A) une équipe occupait le poste qui nous intéressait – un poste idéalement situé pour les vents du sud au ouest prévus par Météo France durant la semaine suivante (une bonne dépression avec de la pluie).

Cette équipe devait plier le dimanche. Parfait ! Sur le deuxième réservoir (notre plan B) il y avait déjà deux équipes mais personne n’occupait le poste qui nous intéressait.

Sur le troisième réservoir (notre plan C) le poste de notre choix était occupé par des Belges qui devaient plier le vendredi soir. Dans l’ensemble la pêche était assez dure partout mais nous étions confiants que cela pouvait changer à tout moment.

Finalement j’ai décidé de m’installer deux jours plus tôt que prévu, à partir de vendredi matin. Mon plan était de me rendre sur le premier réservoir et de me décaler par rapport à l’équipe qui était sur le bon poste pour pratiquer une pêche d’extrême bordure en attendant qu’ils nous laissent leur place.

Seulement voilà, en arrivant sur place je constate que cette équipe avait changé d’avis. Par manque de coopération de la part des carpes elle avait décidé d’arrêter la session plus tôt que prévu, et le poste était déjà repris par une autre équipe qui avait l’intention d’y rester un bon moment !

Sur le deuxième réservoir le poste de notre choix était également pris par une nouvelle équipe qui elle était là pour une grande session aussi. Heureusement j’ai mon plan C sur le troisième réservoir, me disais-je.

Seulement voilà, en me rendant sur place je vois que trois nouveaux bivvies sont déjà montés à côté de ceux des Belges ! Purée, c’est une véritable invasion en ce moment !

Que faire ? J’appelle Christophe pour lui informer de la situation. Nous sommes tous les deux déçus.

Maintenant il nous faut un plan D ! Je lui propose de me rendre sur une gravière dans le nord, un plan d’eau qu’on avait déjà pêché un peu en mai-juin. Ce lac n’a rien à voir avec les réservoirs, nous le considérons plus comme plan d’eau de dépannage, mais au moins cela nous permet de pêcher en attendant de trouver un autre plan.

Jungle aquatique, adaptation et « pin-point fishing »

Un lac de dépannage

La gravière dont je vous parle en est une perdue parmi des dizaines d’autres dans cette région. Elle est assez peu fréquentée par les carpistes.

Il y a bien quelques carpistes locaux et durant l’été il y a pas mal de monde au bord de l’eau, mais concernant la carpe la pression de pêche y n’est pas très importante. Il y a même pas mal de carpistes régionaux qui boudent ce plan d’eau.

Trop de petites carpes, pas assez de grosses, disent-ils ! C’est vrai que dans cette région on trouve bien d’autres gravières qui elles produisent des carpes géantes, mais, revers de la médaille, où il y a tout le temps des bivvies partout, collés les uns contre les autres.

Ce n’est pas le cas sur la gravière où je me rends ce matin. En arrivant il n’y a personne, et ça me plaît !

Avec Christophe nous nous sommes déjà rendus sur cette gravière une première fois au mois de mai. C’était déjà en dépannage.

Nous avions initialement programmé 3 jours de pêche en canal, sur un bief où nous avions amorcé plusieurs fois à l’avance.

Dès notre premier jour de pêche nous nous sommes rendu compte que l’amorçage n’avait servi à rien : nos billes étaient dévorées par les chats en un rien de temps. Les esches, même blindées, ne résistaient même pas une heure !

C’était catastrophique.

Je me suis alors rappelé de cette gravière que j’avais visitée un an plus tôt, en allant voir un ami qui pêchait dans une autre gravière juste à côte.

En voyant ce plan d’eau il m’a plu. Déjà à ce moment-là il n’y avait pas un seul carpiste. Alors, au bout d’une journée de désespoir sur le canal nous avons décidé de faire les deux jours suivants sur cette gravière.

Nous avons pêché un poste central avec de bonnes profondeurs (jusqu’à 4m20) et un fond propre en bordure. Sur le reste du plan d’eau les profondeurs variaient plutôt entre 1m50 et 3m et les herbes y étaient déjà abondantes.

Ces deux jours de pêche nous ont apporté 3 bons poissons jusqu’à 23,2 kg dans le profond en bordure et 9 autres poissons plus petits, plus loin de la berge dans 2 à 2m5 d’eau, au plein milieu des herbes.

Cela nous avait donné l’impression que les grosses carpes ne se mélangeaient pas avec les petites.

Jungle aquatique, adaptation et « pin-point fishing »
Déjà lors d’une courte session au mois de mai j’avais touché quelques beaux poissons sur cette gravière…

Peu après nous y sommes retournés, deux fois deux jours, sur deux autres postes, mais les herbes avaient encore gagné du terrain ce qui rendait la pêche plus délicate.

Nous avons alors seulement fait quelques petites carpes de 10 à 12 kg. La dernière fois les carpes se sont mises à frayer dans le fond du lac et nous avons observé une grande quantité de petites carpes.

Les trois grosses carpes de la première session étaient sûrement le résultat d’un gros coup de bol.

Nous n’avons pas repêché la gravière durant l’été car plus de la moitié du lac était complètement bouché par les herbes qui montaient jusqu’en surface.

En me rendant sur la gravière le vendredi 12 octobre je ne constate pas seulement que je suis seul sur le lac mais également qu’une bonne partie des herbes semble avoir disparue.

Il y a encore des massifs de Potamots qui montent en surface à pas mal d’endroits, mais cela n’a rien à voir avec la situation en été.

Le lac semble être bien plus dégagé et bien plus pêchable. Je décide de m’installer sur le poste central depuis lequel il est possible de pêcher à deux sur une grande partie du lac. Mais j’ai surtout encore les trois bons fish du printemps dans la tête.

Le niveau du lac a considérablement baissé et je suis confiant que la zone profonde en bordure doit attirer pas mal de poissons, et notamment les plus beaux sujets.., j’espère… Je vais pratiquer une pêche de courte distance en attendant l’arrivée de Christophe dimanche.

Dimanche 14 octobre. Christophe me rejoint dans l’après-midi. De mon côté le compteur est toujours à zéro, pas un bip, rien !

Je n’ai pratiquement pas vu d’activité d’ailleurs, mis à part deux ou trois petites carpes qui se sont manifestées près de la berge d’en face, dans très peu d’eau.

J’ai l’impression que le lac est sur off. Mais il est bien trop tôt pour tirer des conclusions. Le lac possède une configuration globale et une topographie des fonds assez complexes, et il nous reste de nombreux jokers à jouer.

Tout ce que je sais c’est que droit devant moi, à courte distance dans le profond, c’est mort. Il va falloir s’y prendre autrement.

Malheureusement les prévisions météo ont radicalement changées. Il n’y a plus de dépression et de pluie en vue, maintenant on annonce de la haute pression, du beau temps avec un petit vent du nord et des températures presque estivales !

Pfff… Bon, maintenant qu’on est ici on va faire de notre mieux puis on verra bien ce que cela donne. Les prévisions météo ne nous donnent même pas envie de partir ailleurs.

On va tenter nos chances ici pendant quelques jours et si cela ne va pas on rentre chez nous.

Christophe et moi nous mettons d’accord. Avant d’envisager quoi qu’il soit au niveau de l’amorçage il faut déjà tirer au clair où les carpes se trouvent, où elles sont susceptibles de mordre.

Le mieux dans un premier temps est d’utiliser nos 8 cannes pour pêcher un maximum de spots différents avec un minimum d’amorce.

On place alors les lignes à l’aide de notre bateau amorceur ce qui nous permet de visualiser en même temps l’état des fonds sur l’écran de l’échosondeur.

En fait, il reste bien plus d’herbes sur le fond que je ne le croyais, mais partout où il y a des Potamots qui montent en surface on trouve un peu de fond dur et propre juste autour. Ce dimanche-là, quelques heures de pêche nous apportent 4 carpes jusqu’à 23 kg !

Jungle aquatique, adaptation et « pin-point fishing »
Le dimanche, dès que Christophe m’a rejoint, nous prenons 4 carpes en seulement quelques heures de pêche. Voici la plus grosse.

Quatre poissons à quatre endroits différents, dans quatre directions différentes, à des distances de 40 à 120m du bord, et dans des profondeurs allant de 1m60 à 2m10.

Maintenant cela donne l’impression que finalement il y a des carpes partout.., sauf dans les profondeurs en bordure que j’ai pêché les deux premiers jours !

Bien que lors des combats les fils (et les fish) se prennent régulièrement dans les herbes, ces dernières sont déjà bien fragiles à cette époque et se décrochent ou cassent facilement.

Elles ne posent pas de problème.

Mise en place d’une stratégie

Grâce à ces quatre poissons le dimanche notre confiance passe de « proche du niveau zéro » à « sky-high » !

Puisque ce premier résultat semble indiquer que les carpes, malgré le fait qu’elles ne se montrent pas, sont bien réparties sur l’ensemble du lac et tout de même prêtes à consommer quelques bouillettes, nous allons mettre en place un plan d’amorçage spécifique.

Pas d’amorçage lourd, non, mais un amorçage stratégique visant à cibler un maximum de poissons. Nous allons sur notre côté amorcer la moitié du lac avec seulement quelques kilos de billes par jour, en mettant juste quelques billes par-ci et par-là, un peu partout, dans les profondeurs de 1m60 à 2m20, et juste un peu plus encore autour des massifs de Potamots qui comme nous le savons constituent des aimants à carpes naturels.

Pour cet amorçage nous utilisons deux types de bouillettes, l’un fruité, l’autre carné, là encore pour cibler un maximum de poissons en variant les plaisirs.

Jungle aquatique, adaptation et « pin-point fishing »
Nous optons pour une amorce composée de deux types de bouillettes, une fruitée et une carnée.

Dans les 6 jours suivants notre approche fonctionne plutôt bien. Nous prenons plusieurs carpes chaque jour avec au moins un poisson de plus de 20 kg par jour, et pas mal de poissons autour de 19 kg aussi.

On remarque que les lignes collées contre les Potamots produisent bien plus de touches que les lignes qui pêchent ailleurs. Mais il n’y a pas deux jours qui se ressemblent, la situation évolue et change chaque jour.

D’abord, au tout début, nous faisons les poissons la journée. Cela nous arrange car nous n’avons pas vraiment l’intention (ni vraiment envie) de pêcher la nuit. Mieux vaut laisser les carpes tranquilles après le coucher de soleil en réamorçant légèrement une multitude de spots le soir pour mettre les poissons en confiance.

Mais au bout de quelques jours la tranche horaire d’activité change. Les carpes mordent de plus en plus tard, plutôt en soirée.

Nous décidons donc de pêcher jusqu’en fin de soirée pour quand même pouvoir accumuler plusieurs captures chaque jour.

Cela marche les deux premiers soirs puis ça change encore. La première touche vient maintenant en tout fin de soirée, ce qui nous incite à faire deux nuits de pêche complètes. Les touches se produisent maintenant plutôt entre 3h et 6h du matin !

Il est évident que la pression de pêche est bien ressenti par les carpes, d’autant plus qu’elles ne sont que faiblement actives.

Cette faible activité ne s’explique pas seulement par le fait que la météo n’est pas très favorable (le vent tombe complètement, il faut encore trop chaud la journée et déjà assez froid la nuit) mais aussi par le fait qu’il fait chaud depuis le mois d’avril.

L’été a été long et chaud, ce qui sur bien des eaux a fait que la nourriture naturelle était si abondante que dès le mois de septembre de nombreuses carpes étaient déjà au taquet au niveau des poids.

Les réserves pour l’hiver sont déjà faites depuis un moment, et donc les carpes ne font que picorer un peu. Il n’y aura plus de frénésie. Et les carpes qui sont peu actives sont nettement plus sensibles à la pression de pêche.

Jungle aquatique, adaptation et « pin-point fishing »
L’une des nombreuses belles carpes prises le long des massifs de Potamots.
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Les grosses communes sont bien représentées dans ce lac.
Jungle aquatique, adaptation et « pin-point fishing »
Les massifs de Potamots sont de véritables aimants à carpes !

Durant la semaine nous avons observé un autre phénomène qui montre bien cette sensibilité à notre pression de pêche.

En début de semaine quelques carpes se montraient tout de même un peu dans la matinée et en début de soirée.

D’abord un peu n’importe où devant nous, puis, au fur et à mesure que les jours passaient, de plus en plus en face, sur l’autre côté du lac, derrière le vent, dans de faibles profondeurs et sur une zone où les herbes étaient plus nombreuses et plus denses qu’ailleurs.

Changement de poste

Le samedi nous discutons la possibilité de nous installer en face. Nous allons le faire, dès demain, car nous avons l’impression d’avoir trop épuisé notre zone de pêche actuelle.

Ce soir je vais déjà faire le tour à pied pour y amorcer quelques kilos de billes. Je les lancerai au Cobra autour des massifs de Potamots.

Nous avons donc pris la décision de prolonger notre session de quelques jours pour tenter nos chances en face.

Nous avons vraiment l’impression qu’il y a beaucoup de poissons sur cette zone maintenant, mais nous sommes aussi conscients que le fait de pêcher en plein centre de cette zone risque de « casser » le truc en un rien de temps. Il va falloir s’y prendre autrement.

Il faudra réfléchir un peu avant de faire n’importe quoi.

Jungle aquatique, adaptation et « pin-point fishing »
Nous prenons pas mal de carpes dans le noir.

Une fois installés sur la berge d’en face nous faisons un état des lieux du monde sous-marin. Aie, le fond semble à un grand champ d’herbes.

Devant nous les profondeurs varient de 1m à 1m50 et le fond est entièrement couvert d’herbes denses de 80 cm de haut. Il n’y a pas un mètre carré de propre là-dedans !

Il s’agit d’un type d’herbe proche de la variété Ceratophyllum Demersum il me semble, une herbe très envahissante. Heureusement à cette époque elle arrive en fin de cycle de vie et est déjà assez fragile.

Cela ne posera pas de problème pour ramener les carpes lors des combats. Mais où poser les montages ?

Dans ces herbes ça ne pêche pas. Même si on les arrache pour faire un trou, ce trou se remplit de nouveau d’herbes en moins d’une heure !

Pourtant c’est bien sur cette zone qu’on voit le plus de carpes depuis quelques jours. Ce sont encore les massifs de Potamots qui vont sauver notre pêche.

Il y en a pas mal à partir de 60m de la berge, à gauche et à droite, et jusqu’au milieu du lac. Nous sondons autour de plusieurs de ces massifs.

Ces Potamots poussent sur des fonds un peu plus durs et un peu plus profonds que les autres herbes.

Et comme sur notre premier poste, autour de chaque massif on trouve une étroite bande de fond propre.

Nous allons donc coller tous nos montages contre les Potamots. Sur ce poste il y a bien plus de massifs de Potamots que nous avons de lignes, il y en a donc pour plusieurs jours si on veut tous les pêcher. Tant mieux !

Jungle aquatique, adaptation et « pin-point fishing »
Une très belle miroir qui, elle, a mordu en fin d’après-midi…

Pin-Point Fishing

La pose des montages avec le bateau amorceur est très délicate. La bande de fond propre autour des massifs ne dépasse pas 1 mètre en largueur. Pour être sûr d’être pêchant il faut que le montage se pose le mieux possible au milieu de cette bande propre.

Pour cela il faut positionner le bateau amorceur non pas devant les Potamots mais juste à côté.

On surveille bien l’écran de l’échosondeur avant de larguer. En cas de doute on ramène le bateau sur 2 ou 3 mètres puis on recommence.

On se rapproche de l’herbier très lentement et au moment où c’est vraiment propre sur l’écran (et donc sous le bateau) on largue. Si tout se passe bien on sent le « toc » quand le plomb heurte le fond dur.

Si je ne sens pas le « toc » je ramène la ligne et je recommence. Je prends mon temps pour assurer que chaque ligne pêche bien, et parfois ça se joue sur seulement quelques décimètres !

Mon corps de ligne (une tresse Dyneema prolongée par une tête de ligne de 10-12m en Nylon de gros diamètre) est parfaitement caché dans les herbes de 80 cm de haut qui occupent toute la surface du fond entre ma canne et le montage. Le fil descend dedans, le camouflage est parfait.

Jungle aquatique, adaptation et « pin-point fishing »
Sur une grande partie du lac les fonds sont couverts de ce type d’herbes. Impossible de bien présenter là-dedans.

Pourquoi ne pas poser les lignes en barque, me demandez-vous ?

Eh bien, d’abord, parce que le bateau est interdit sur ce plan d’eau.

Et même si la barque aurait été autorisée ici, je préfère quand même me servir du bateau amorceur car quand on pêche les eaux peu profondes c’est nettement plus discret, et j’ai constaté sur pas mal d’eaux que cela fait une réelle différence en nombre de touches, et notamment en rapidité des touches.

Retour à notre session. Sur ce nouveau poste, afin de ne pas nous tirer une balle dans nos pieds, nous décidons de continuer à amorcer très légèrement tous les massifs de Potamots mais de pêcher dans un premiers temps que les massifs en périphérie de la zone centrale, en commençant par ceux qui sont les plus éloignés de cette zone.

Il faut surtout éviter de créer un stress sur la zone centrale qui est la principale zone de tenu maintenant. Si les carpes de cette zone entrent un peu en activité elles visiteront les massifs de Potamots en périphérie de toute façon.

Ne soyons donc pas trop gourmands. Le but c’est de continuer à prendre quelques carpes chaque jour pendant plusieurs jours encore.

Jungle aquatique, adaptation et « pin-point fishing »
Superbe commune pour le boulanger…

Cette approche marche à merveille. Chaque jour (et nuit) nous sommes récompensés par une série de superbes poissons avec dans le lot encore quelques poids lourds.

Chaque massif de Potamots nous produit 1 ou 2 poissons avant de devenir stérile, et chaque jours nous pêchons de nouveaux massifs à chaque fois situés un peu plus près de la zone centrale que nous ne pêchons pas mais que nous continuons à alimenter en billes, pas beaucoup mais juste ce qu’il faut pour mettre l’eau à la bouche des poissons.

Le mercredi soir nous plaçons enfin quelques lignes sur cette zone centrale, cette zone de tenu, que du coup nous « cassons ».

Cela nous apporte une dernière série de beaux fish avec le jeudi matin encore un superbe doublé de 20+. Puis c’est fini. Il n’y a plus de carpe qui se manifeste, il n’y a plus de touches.

Nous avons bien construit notre pêche et ensuite nous l’avons bien déconstruite aussi, ce qui nous a permis de tirer le maximum de la situation. Il est temps pour nous de rentrer et de laisser le lac au repos.

Jungle aquatique, adaptation et « pin-point fishing »
Réveillé à 5h du matin par cette grosse miroir…
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Nous pêchons ensemble et nous partageons les touches. Chacun son tour pour ferrer une touche, pas de jaloux et un résultat équilibré.
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Heureusement les herbes arrivent en fin de cycle de vie et de ce fait sont déjà fragiles. Elles se décrochent ou se coupent facilement et ne nous posent pas trop de problème pendant les combats. Nous pouvons donc ramener les poissons depuis la berge.

Ce que je retiens de cette session ?

C’est qu’il ne faut jamais baisser les bras, même si au départ la situation semble être compliquée.

Qu’il faut toujours se demander ce qui se passe au fond de l’eau, qu’il faut chercher, analyser puis adapter sa pêche chaque jour en fonction de l’évolution de l’activité et du comportement des carpes.

Que la météo ne fait pas tout ! Qu’on n’a pas forcément besoin de benner pour faire une bonne pêche en automne. Qu’avec relativement peu de billes stratégiquement bien placées on peut cibler une grande partie d’une population aussi.

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Le poids moyen de nos prises était assez impressionnant…
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Dernier poisson de notre session…

Curieusement le poids moyen de nos prises était disproportionné par rapport à la population réelle de la gravière constituée de pas mal de petits sujets aussi.

Bien sûr, le mois d’octobre est sûrement le meilleur mois pour faire tomber les gros poissons, mais je pense que le faible degré d’activité jouait en notre faveur aussi.

Puis, le fait de ne pas concentrer nos billes sur une zone limitée mais de les parsemer de façon très large (la moitié du lac !), avec seulement quelques billes par spot, par-ci et par-là, a certainement aussi contribué à notre résultat en termes de gros poissons.

Certains des gros poissons éjectaient de la pulpe de bouillettes dans le cradle, parfois marron foncé, parfois orange, et parfois un peu entre les deux.

Ceci indique clairement que ces poissons visitaient pas mal de spots pour à chaque fois y trouver quelques billes. Une vraie preuve de conditionnement !

Cela indique également que certains poissons, quand on leur offre le choix, peuvent préférer un type de bouillette à un autre. Autrement dit, avec deux types de bouillettes on cible plus efficacement une très grande partie d’une population de carpes !

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Bons pour une séance de rasage !

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