Le Sommaire | Carp Lsd Article
Planifier une grande session au printemps, en été ou en automne, une séance d’une semaine complète ou plus, nous sommes nombreux à le faire. De quoi faut-il tenir compte pour mettre toutes les chances de notre côté ? Quels sont les facteurs clés permettant de réussir ?
Cet article tente de répondre à ces questions.
Tout d’abord il faut comprendre que dans la pêche rien n’est écrit d’avance, tout est possible mais il n’y a jamais de garantie absolue. Un échec est toujours possible, même si tout a été préparé et fait avec soin. De la même façon il arrive aussi qu’une session apparemment mal engagée finit en beauté.
C’est le côté imprévisible de la pêche. Ceci dit, en tenant compte de certains facteurs clés nos chances de réussir augmentent.
Le printemps, une saison délicate.
Programmer une grande session dans la période avril-mai implique plusieurs risques. Dans le cas où l’hiver se prolonge et le printemps se fait attendre, début avril peut être encore trop tôt pour espérer faire une grosse pêche. Ce risque est notamment grand dans le nord de la France.
Les carpes risquent d’être peu actives et il n’est pas encore possible de construire sa pêche avec un gros amorçage. Même la localisation des poissons peut être difficile s’il fait encore bien froid, mais si on sait où sont les carpes on peut espérer d’en capturer quelques-unes avec des approches subtiles, par exemple avec une petite pop-up (de couleur flashy en eau claire) sur un Ronnie Rig avec très peu d’amorce autour.
Comme amorce ma préférence va vers une poignée de bouillette « grindées » en petites miettes, éventuellement complétée par une poignée de micro-pellets. Dans ce cas précis on ne cherche pas à construire sa pêche mais au lieu de cela chaque ligne pêche pour une touche.
Par ailleurs cette approche fera ses preuves tout au long du printemps à chaque fois que la pêche est compliquée avec des carpes qui se nourrissent peu.
Programmer une grande session fin avril ou au mois de mai est risqué aussi. S’il fait déjà assez chaud les carpes risquent de passer en mode frai et la pêche sera très compliquée car l’émission des phéromones bloque l’appétit et la grande majorité des carpes va complètement ignorer nos appâts.
Les 10 ou 15 jours avant le frai constituent souvent le meilleur moment du printemps. Les carpes semblent avoir besoin de renforcer leur condition physique avant d’attaquer le frai qui constitue une phase assez éprouvante pour les poissons.
Sur une eau où les carpes sont assez nombreuses on peut alors espérer faire une grosse pêche en construisant avec une quantité conséquente d’amorce, que ce soit à la bouillette pure ou avec un mélange graines-bouillettes (si sur le lieu en question les blancs ne posent pas trop de problème).
Concernant le vent, on suit toujours la même règle : quand il est chaud il faut l’avoir de face, quand il est froid il vaut mieux l’avoir dans le dos ou pêcher les zones assez profondes. La zone de confort (là où les carpes se regroupent) se trouve à l’endroit où l’eau chauffe le mieux, ou, dans le cas d’un vent froid, là où la température sera la plus stable. Autre tendance qu’on observe quand il y a peu de vent ou avec des vents très variable : les berges exposés au sud attirent souvent bien plus de carpes.
L’idéal au printemps est que la température de l’eau monte de façon progressive. Une température qui monte trop vite (avec un soleil de plomb) ou une chute de température brutale sont souvent néfastes.
Dans le premier cas les carpes les carpes montent et patrouillent dans les couches d’eau supérieures, dans le deuxième cas elles se calent au fond et ferment leur bouche.
Bref, le printemps est une saison délicate à négocier, avec beaucoup d’incertitude. On ne peut pas savoir à l’avance comment se déroulent les choses ou quand est-ce que les carpes vont frayer. Cela change d’une année à l’autre. Il faut surtout avoir la chance de tomber en face d’une bonne activité, ou sinon tenter de sortir son épingle du jeu avec des approches subtiles avec peu d’appâts en cherchant en permanence les carpes un peu partout.
L’été, loin d’être idéal…
À moins de disposer d’autant de congés qu’on veut ou de ne pas pouvoir faire autrement, je préfère largement miser sur le printemps et l’automne pour faire une grande session. Plusieurs facteurs rendent la pêche plus compliquée en été.
Tout d’abord c’est la saison où la nourriture naturelle est la plus abondante. Ensuite, lors des grandes chaleurs et quand il y a peu de vent, les carpes passent beaucoup de temps entre deux eaux ou près de la surface.
Puis une eau plus chaude ne peut simplement pas absorber autant d’oxygène qu’une eau plus froide, et un taux d’oxygène bas se traduit par un manque d’activité alimentaire chez les poissons.
Contrairement au printemps et à l’automne, en été il y a souvent des phases où l’activité est principalement voire exclusivement nocturne. Il existe une exception sur cette règle : une dépression avec beaucoup de vent qui dure plusieurs jours, à condition qu’elle ne s’accompagne pas d’une chute brutale de la température.
Malheureusement ces conditions sont assez peu fréquentes en été, mais quand cela arrive il y a parfois moyen de faire une session jackpot. Dans ce cas spécifique l’amorçage est important, mais plutôt que de benner, mieux vaut faire de nombreux rappels.
Le reste du temps, quand les conditions sont difficiles, il vaut mieux jouer sur l’attractivité de l’amorce que sur la quantité. Les pop-ups flashy combinées avec des micro-amorçages panachés permettent dans bien des cas de sauver sa pêche.
Plus généralement, les carpes cherchent leur confort sur les zones les mieux oxygénées. Il faut en tenir compte lors du choix de votre poste. Les carpes vont suivre le vent dès qu’il y en a mais s’il tourne dans tous les sens les choses se compliquent.
L’automne, la saison des bonnes ou grosses récoltes !
De mi-septembre à fin octobre est incontestablement la meilleure période de l’année pour programmer une grande session. Dans le nord de la France on a souvent déjà de très bonnes conditions dès début septembre et dans le sud de la France la pêche peut être excellente jusqu’à fin novembre.
Tout dépend des années, de l’évolution spécifique de la météo et notamment celle des températures en général. L’automne constitue la période où les carpes sont les plus actives sur le plan alimentaire, c’est inscrit dans le schéma de leur horloge biologique.
Les poissons ont besoin des réserves pour bien passer l’hiver, et les femelles ont, dès l’automne, besoin davantage de protéines pour pouvoir produire des œufs qu’elles pondront le printemps suivant.
Le fait que les carpes mangent bien davantage rend la pêche bien plus facile. C’est le moment où, dans les eaux bien peuplées, il est réellement possible de bien construire sa pêche avec des amorçages conséquents. N’hésitez pas à mettre une bonne couche matin et soir, de préférence de façon bien éparpillée sur une zone assez grande, et de faire des rappels après chaque capture.
En travaillant sur une grande zone chaque capture dérangera moins les autres poissons qui cherchent nos appâts. À certains moments les carpes traversent des phases de véritable frénésie alimentaire, ce qui leur fait perdre toute leur méfiance. C’est notamment le cas lors des grandes dépressions avec beaucoup de vent.
À beaucoup d’endroit on constate que le poids moyen des captures augmente à partir d’octobre. Les gros poissons semblent être plus actifs encore que les petits, et à la fin de l’automne (juste avant l’hiver), quand la température de l’eau a déjà baissée de façon conséquente, le nombre de touches chute mais les chances de tomber sur les plus gros sujet augmentent encore, jusqu’à ce que le grand froid s’installe pour de bon et que toute les carpes passent en phase « économie », un phénomène qui sera toutefois bien moins accentué dans le sud de notre pays.
Voilà à quoi il faut s’y attendre en programmant les grandes sessions. Quelle que soit la saison, le facteur décisif sera toujours la météo, celle d’avant et celle pendant la session, mais c’est un facteur que nous ne maîtrisons pas. Il faut avoir un peu de chance avec ça, sauf si vous pouvez vous rendre disponible quand bon vous semble, mais malheureusement nous ne sommes pas nombreux à avoir ce luxe… Leon Hoogendijk