Pour mon premier article, j’ai décidé de vous raconter une session incroyable réalisée en juillet 2020, entre deux confinements… Un moment intense que je ne suis pas près d’oublier !
Comme chaque année, je prépare au moins une sortie en amoureux avec ma douce. Le confinement, le travail, la fatigue accumulée pendant ces périodes difficiles pour tout le monde, nous a fait vite prendre la décision de partir un week-end ensemble.
Nous décidons de caler 3 jours du 3 au 5 juillet sur un lac de barrage que je pêche depuis environ 2 ans, à quelques kilomètres de chez nous.
La semaine se passe sous les préparatifs et nous partons le vendredi en fin d’après-midi. Voiture chargée, remorque avec le zod attelée, et c’est parti pour 1h15 environ de route.
Arrivée sur les lieux
Il est environ 17h30h quand nous arrivons à la mise à l’eau. Je savais déjà où je voulais nous poser. Il nous fallait un poste assez spacieux pour pouvoir mettre notre biwy et que nous ayons un minimum de place pour bien vivre (soyons galant pour nos belles).
Je vise le secteur de nuit, et à ma plus grande satisfaction, le poste que j’imaginais occuper était libre, impeccable !
Voiture déchargée, le premier bateau à l’eau, le second gonflé par les soins de ma belle, puis chargement.
Aux environs de19h nous embarquons et traversons le lac sur environ 600m pour atteindre notre lieu de résidence.
La traversée commence difficilement avec l’épaisseur d’algues qu’il y a au bord, alors à vos marques, prêt, ramez ! Une fois la barrière de végétaux passée, le moteur en marche et hop, on est en route.
Arrivé sur notre poste, on se répartit les tâches. Madame met en place tout ce qui est bivouac et moi je m’occupe de mes cannes.
Pour la partie pêche, je décide de mettre deux cannes en pleine eau à environ 100-120m (distance de pêche max à 100m sur ce lac, bien que les gardes ne m’aient jamais cherché les noises) avec un amorçage constitué de mélange de graines et quelques poignées de billes.
Ma canne de droite sera elle mise juste derrière la barrière d’algues avec une pelletée de graines et quelques billes autour.
Quant à celle de gauche, elle sera mise dans une couche d’eau de 3m sur une des parties les moins molles (sondage à l’échosondeur puis avec une canne et un plomb pour un meilleur ressenti).
Tout est prêt, nous nous installons devant une bonne bière, un petit repas puis une bonne nuit de sommeil sans le moindre réveil brutal.
Premières 24h
Le réveil se fait doucement devant un beau lever de soleil. Je fais chauffer mon café pendant que madame rêve encore de moi (ou pas) puis les heures défilent toujours trop vite !
Dans l’après-midi, je reçois un sms de mon fidèle ami mais aussi binôme de pêche, mon copain du pseudonyme « Patrick » (ce serait long de vous expliquer pourquoi Patrick) ce qui bien sûr me rend enthousiaste.
Sur les alentours de 16h, j’aperçois un petit gugusse sur un zod arrivant du barrage, le tout à la rame. Chouette, mon copain arrive !
Après quelque temps de discussion de tout et rien, de rigolade, de bonheur tout simplement, le temps pour lui a sonné de rentrer.
Tout s’enchaîne
Alors que mon ami était sur le point de rentrer chez lui, un détecteur s’emballe. Je cours à ma canne, la saisi, ma femme enfile ses waders, et hop on saute dans le zod.
Mon ami quant à lui, en profite pour nous suivre et jouer le paparazzi. Arrivée au-dessus du poisson, le combat commence, et quel combat !
Je me souviens encore de dire « Ce n’est pas gros ». Le poisson se laissait remonter presque comme une brème pour se laisser emprisonner dans le filet. Mais les yeux dessus, le sourire aux lèvres, je suis fière d’annoncer que finalement, c’est beau, très beau…
On rejoint la berge, nous pesons le poisson au poids plus que respectable. Il est temps de la séance photo sous les fous rires et le bonheur.
Merci à toi mon ami d’avoir joué les photographes, et avoir partagé ce moment intense. La belle (pas ma femme hein !) rejoint les profondeurs, après son bisou bien sûr !
La nuit tombe doucement, je replace mes 3 cannes qui n’ont pas déroulé jusque-là exactement aux mêmes endroits, avec un petit rappel d’amorçage (les blancs et les silures étant en nombre ici).
Après avoir savouré ces super moments entre amis, contempler le coucher de soleil, il est temps de se reposer, on ne sait jamais !
Du lourd…
A 00h30, alors que nous dormions sous les chants des oiseaux, une douce saccade de bips me réveille. Tout fou, je saute du duvet et rebelote, même opération que l’après-midi. Waders, zod et sur le tatami pour le combat !
Mais là, au-dessus du poisson, celui-ci me met la misère avec des rushs violents, elle nous trimbale même pendant un moment.
Je dis à ma femme de remettre un coup de moteur, pour revenir vers notre zone, mais la belle des profondeurs n’est pas de cet avis !
Ma foi, pas grave, j’ai de la place, pas d’encombres, pas de voisins, alors je la laisse se fatiguer sans la brider.
Après plusieurs remontées en surface et des coups de tête d’une violence extrême, voici le poisson au fond du filet. Je la regarde, et là, je regarde ma femme et lui crie : « MASTODONTE !!! ».
Tout fou dans le bateau, on rejoint le poste sous une lune qui éclaire comme en plein jour, magnifique ! Verdict, les bras tremblent, les biceps sont contractés à mort, misère que c’est lourd ! Je confirme, c’est BIEN PLUS GROS !!!
Sous l’effet de l’adrénaline, je suis pris entre fierté et la question « je rêve ou pas ??? ». Non, je ne rêvais pas ! Séance photo sous une lune splendide, il est temps de laisser la liberté à ce gros poisson, maintenant une soupe et au lit.
Dernières 24 heures
Il est maintenant 5h45 quant à nouveaux, on se fait réveiller par un détecteur. La nuit est courte !
Laura met un peu plus de temps à émerger, moi les yeux collent encore. Toujours la même rengaine, on s’en va combattre dans le boat.
Encore un combat comme on les aime. Je prends du fil, elle m’en reprend, je la remonte, elle redescend.
Mince, pas de chiquet, je vais te mètre dans le filet ! Une fois au fond de celui-ci, je regarde le poisson, rejoins la berge, pèse, prends les photos et fais son petit bisou à cette belle boule.
Je nous fais un café chaud, on se recouche, enfin, on va essayer ! Il doit être dans les 6h30 à peine 1h après un départ, Bien au chaud dans les beds, je ne dormais pas véritablement, mais mon binôme, elle, était au pays des merveilles.
Le réveil est dur pour elle, je ne lui en veux pas, moi aussi les yeux piquent. J’allais partir seul, quand j’entends ma bien-aimée ce lever, je lui propose de se recoucher, mais non elle m’accompagne.
Un combat moins intense que les deux derniers, mais une très belle miroir inoubliable ce fait encore emprisonner, Pas inoubliable par son poids (bien que respectable) mais par son manque de nageoires ventrales.
J’ai déjà entendu des histoires de poissons qui se font couper les nageoires ou des morceaux de queue pour les reconnaître, pathétique !!!
Cette fois-ci le reste de la journée sera calme, mis à part les allées et venues des skis nautiques et des moments de jeux avec mon chien.
Le soir arrive, on rentre demain en début d’après-midi, mais, bien conscient que ma session est réussie, avec un objectif atteint.
Je m’étais fixé un poisson par jour (pour un lac de 300ha, c’est déjà presque gourmand). Je demande tout de même un dernier poisson.
A 22h le soleil s’est couché, le ciel s’assombrit et laisse apparaître les premières étoiles et la lune qui s’élève de plus en plus.
Un détecteur sonne, ouf, on ne dormait pas encore ! Un second combat intense s’engage, je sens rapidement que c’est un poisson massif et puissant.
Le duel dure un moment, mais j’ai raison d’elle, je la mets ko tout de même. Une fois sur la berge pour la pesée et les photos, ce n’est pas une queue, mais une palme que je découvre sur ce poisson !
Je comprends mieux le ressenti de puissance qu’elle me donnait. Le bisou, et au revoir la belle, à la prochaine !
Le lundi matin, je suis aux anges, je ne demande plus rien, et je crois même que je m’en fous, car ma mission est accomplie. On remballe, on charge les zods et retours à la capitale.
Sur le retour, je me remémore tous ces moments, tous ces superbes poissons, mais aussi, je me rends compte de la chance que j’aie pu avoir, car ne soyons pas dupe, on met en place une stratégie, bonne ou non, on fait au mieux, mais seules les carpes on le pouvoir de mordre ou non, de poser devant l’objectif ou non, une grande part de chance règne dans notre si jolie passion…
Je vous dis « merde » pour vos futures sorties, profitez, vivez, pêchez…
A bientôt !