de Alex Dubernard (AleX’trem)
Cette histoire est vraie… Elle peut heurter la sensibilité des… biiiiiipppppppp !!!! Attendez, ça déroule !
Il est à rappeler que cette aventure n’est absolument pas à reproduire chez vous, mais bel et bien sur les bords des berges enneigées…
La présence d’une « abominable créature des neiges », nommée Yeti peut à tout moment surgir de nulle part ! Et même des abysses !
Rentrez au cœur de cette nuit blanche, au rythme de mes pulsations en « direct live » comme si vous y étiez.
Capturer un fish sous la neige, tel est mon objectif !
La liberté n’a pas de prix, et se sentir libre et vivre sa passion intensément, c’est vraiment la plus belle chose que seul le temps peut nous donner.
Eh oui, ce facteur « temps » qui, à mon sens, est la meilleure chose qu’il soit pour atteindre ces rêves les plus ultimes.
Il y a le temps qui défile, mais aussi le temps qui se profile sous notre fenêtre…
Je suis devant ma baie vitrée, je contemple les flocons tombés un par un sur ma terrasse, je sais que quelque chose doit se passer ce soir, là, tout de suite.
Car oui, prendre une carpe sous la neige est un ultime challenge qui me tient à cœur, mais pour le réaliser, encore faut-il se bouger sachant que le facteur chance, comme je le dis souvent, il faut le provoquer !
Je suis dans la cuisine, je me retourne, regarde mon épouse, il faut que j’y aille, je n’ai évidemment rien de préparé.
Il est 18h30, je suis sur la route, j’arrive au lac vers 20h30, bref, un plan galère en perspective… Une opération en toute discrétion pour défier ce lac me tend les bras !
Un hold-up à la Tibétaine
Qui ne rêve pas de braver le froid et d’atteindre l’ultime défi de sa vie de pêcheur, en tout cas si ça arrive là, ce soir, c’est un véritable « hold-up » !
De quoi a-t-on vraiment besoin ?
Le matériel nécessaire pour la réussite de ce hold-up : de la motivation, de la détermination, de l’organisation et bien sûr un petit coup de pouce de dame Nature ! Me voici parti à la conquête de l’Everest !
Soirée blanche
Cette nuit sera courte et intense, et ce que je ne savais pas encore en partant, c’est que ça allait être riche en émotion !
Je suis installé en pleine nuit en mode « à l’arrache » mais paradoxalement très organisé tout de même sachant exactement où le GPS allait me promener sous cette nuit fraîche.
Le biwy planté dans 5 centimètres de neige, les pieds du bed sont ancrés dans la neige, c’est le moment ou jamais ! Le palpitant est à son maximum, ma ventilation s’accélère, je suis prêt dans mon igloo à bondir sur les cannes, le froid s’installe vraiment, mon chauffage fume, les flocons accélèrent leur rythme, la nuit devient blanche…
24 h pour gravir l’Everest !
Et si une Tibétaine croisait mon chemin cette nuit-là ?
Je suis réveillé subitement par un bip, puis un deuxième, le swinger se plaque contre le détecteur !
C’est chaud ça, je me lève, je prends la canne, je pars combattre ce Yeti.
Je sens que là, c’est lourd, direct je distingue sa robe de soirée, un jaune pétant qui ne me laisse pas indifférent, ses larges épaules sont plutôt séduisantes, la fin de la nuit s’annonce très somptueuse…
Déjà 15 minutes de bonheur, une combattante au bout qui ne se laisse pas faire, le combat est rude !
Je la vois monter à plusieurs reprises, mais finalement, après quelques derniers rushs, je la filoche ! C’est un trophée ! Un bloc de dessous les abysses, une Tibétaine s’est invitée, une reine des neiges qui s’est transformée en véritable Yeti ! Je suis sous le charme.
Le bloc de glace
J’ai tout placé propre la veille, aussi bien dans 2m que dans 6m.
Il est environ 6h du matin, un bip, deux bips, puis ça déroule très brièvement, je sors de mon igloo, une ambiance si particulière, décor noir et blanc.
C’est vraiment étrange comme sensation, la neige fraîche qui craque sous mes pieds. Je file dans le boat, je me rapproche de plus en plus de mon rêve ultime. Est-ce qu’il va devenir enfin réalité ?
Je suis face à ce destin, j’ai la caméra branchée sur le front, la lumière éclairée au taquet force 3.
Je distingue dans les abysses sa robe jaunâtre, elle s’est mis une tenue spéciale pour cette soirée au thème « black & white », son timbre de peau est magnifique.
Je la distingue à multiple reprise, ses épaules larges laissent présager un bloc solide. Yesss ! Je viens de capturer ce Yeti, je suis au sommet de mon Everest !
Au sommet de l’Himalaya, Only white !
Je n’ai pas de mots et pourtant, j’en ai des maux à la tête cette matinée-là au réveil…
Pas vraiment dormi car trop sur le qui-vive, trop de pensées pour cette conquête ultime !
Au lever du jour, ce matin-là, fidèle à mon pti’caf qui m’accompagne dans cet instant, à droite de mon bateau, le Yeti n’attend qu’une chose, rejoindre sa tribu…
Ce paysage si particulier ce matin, ma fin de nuitée fut exquise, je suis sans voix dans mon p’tit chez moi, tel un esquimau dans son igloo à ressasser ce moment gravé à jamais dans ma mémoire.
Je n’ai pas de mot pour esquisser ce moment unique, si magique, si précieux, la reine des neiges laisse place au retour du Yeti dans mon âme de passionné.
L’arène des neiges
Comment définir un lieu de pêche ?
Faire le bon choix de destination pourrait sembler basique et pourtant !
Cela relève d’un bon sens absolu dans notre pratique. D’ailleurs, sur le papier, ça semble simple, mais quel facteur faut-il utiliser pour définir cette destination, qui plus est, pour 24h ?
En fait, on sait très bien que partir à l’arrache pour une nuit éclaire n’a qu’un seul vrai objectif, c’est un départ, un poisson.
Je parle pour une généralité, bien entendu cela dépendra du cheptel, du lac, mais pour cette époque, il ne faut pas se mentir, capturer un fish sera déjà exceptionnel vu le scénario.
Une fois que l’on a dit ceci, quelle stratégie vraiment mettre en place ?
Direction une gravière de 40 hectares à peu près, pénétrons dans cette arène ou nagent des spécimens qui font froid dans le dos !
J’ai opté pour un lieu qui ne m’est pas inconnu, voiture à côté pour simplifier les choses, bateau rapidement mis à l’eau.
Quelques points GPS me permettront de gagner ce temps précieux pour optimiser cette nuitée. Mon plan est de ne placer que 3 cannes dont 1 en extrême bordure pour un gain de temps précieux.
Pour ce petit 24 heures, je n’emporterai que quelques bouillettes fraîches Scopex en 24mm, avec du maïs doux et du chènevis bien cuit. Je déverserai une poignée de cette mixture autour de mes lignes.
En guise de montage du costaud, hameçon taille 1 et bas de ligne en tresse de 45lbs dans l’unique but d’éviter la casse, car le lac est envahi de roches et d’herbiers.
Pour finir
Pour cette session rapide et comme on a pu le voir, le facteur chance se provoque dans notre passion, que ce soit en hiver ou même tout au long de la saison.
Il faut braver les préjugés, braver tous les freins que l’on peut se mettre et « just fish, just go ! ». Motivation est sûrement le maître-mot dans cette story AleX’trem !
Ce n’est pas le simple fait de capturer un poisson qui nous laisse rêveurs, c’est plutôt le scénario au préalable, l’investissement que l’on y met, tout le travail et la méthode mise en place pour parvenir à son objectif.
La veille, j’étais en claquette chaussette devant mon Pc, le lendemain, je suis devant ce Yeti qui, à mes yeux, représente une de mes plus belles captures.
Certes, non pas par son poids qui est loin d’être hors normes, mais par l’histoire qui entoure cette prise.
C’était réellement mon ultime défi de prendre une carpe dans ces conditions, quel plaisir de l’écrire et de partager cet instant figé à jamais.
Pour lutter efficacement contre le froid en pêche extrême et rapide, j’ai découvert une astuce fiable testée et approuvée par mes différentes expériences en période froide.
La couverture de survie qu’on connaît tous très bien, ça vous dit ?
Placer là-dessous le duvet coté argenté collé au duvet et coté jaune collé au bedchair, plus besoin de tapis de sol.
Et le tour est joué ! La solution pour une pêche rapide (ou même en session) en milieu froid, testé et approuvé by AleX’trem.
– CARPE SOUS LA NEIGE :
– CARPE SOUS LA GLACE :