Sessions - Récits

Quand les pièces du puzzle s’emboîtent…

Session de Folie

-- ESPACE PARTENAIRE(S) --
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de Rick van de Graaf

Comme pour tous les pères qui pêchent, je dois jongler avec le peu de temps que je peux consacrer à la pêche.

Malgré les contraintes, je parviens à me libérer de ma famille pendant au moins une semaine chaque année.

Ce fut le cas il y a deux ans quand, avec mon père, je suis allé dans les Pyrénées pour y vivre une aventure incroyable.

Comme beaucoup de pêcheurs parmi nous, je dois aussi une bonne partie mes compétences à mon père.

C’est amusant d’aller pêcher avec mon père pendant une semaine, la dernière fois, c’était il y a déjà bien trop longtemps.

Après être tombé d’accord sur les dates, les préparatifs ont commencé et nous avons cherché la bonne destination.

Mon père n’étant pas en super forme physique, il nous fallait une destination offrant une pêche relativement confortable.

La pêche à la carpe n’étant plus réellement envisageable pour mon père, de nos jours, il aime chasser les perches et brochets avec du matériel léger.

Après de nombreuses recherches sur Internet, nous avons décidé de partir pendant 8 jours dans les Pyrénées.

Nous avons choisi de réserver dans la deuxième semaine de mai, sur un camping, une tente entièrement meublée avec toutes les commodités.

Cette tente était située directement sur les berges d’un réservoir de 200 hectares.

Sur les anciennes photos du lac vidangé, on voyait bien l’ancien lit de la rivière.

Un beau terrain de jeu…

L’avantage sur ce camping est qu’il est possible d’y louer pour une somme assez modeste une barque motorisée.

Le fait de ne pas avoir à emmener un bivvy ni un bateau me permettait d’avoir plus de place dans la voiture pour des appâts.

Nous avions choisi un camping sur la partie peu profonde du lac. Peu profond est assez relatif dans ce contexte, car il y avait quand même encore jusqu’à 6 mètres d’eau.

Nous espérions avoir du beau temps avec des carpes qui se rassemblaient dans ce secteur pour la fraye.

J’avais déjà trouvé quelques informations précieuses sur le lac en faisant quelques recherches sur Internet.

J’y avais trouvé quelques photos du lac lors d’une vidange dans le passé. Sur ces photos on pouvait entre autres voir par où passait l’ancien lit de la rivière.

Après les préparations habituelles et une petite nuit de sommeil nous sommes enfin prêts. Vers 5h je retrouve mon père sur le parking et l’aventure peut commencer.

Sur le chemin d’aller nous avons le temps de spéculer sur ce qui pourrait bien arriver dans les 8 jours à venir.

Accompagné de la musique de Mark Knopfler nous arrivons 11h plus tard devant l’entrée du camping.

Après une visite du lieu organisée par le propriétaire du camping nos vacances de pêche peuvent enfin commencer.

Il est déjà 19h, il est temps de décharger nos affaires et de manger un bout. Pendant le repas, nous profitons de la vue et, au premier abord, je ne vois pas d’autres carpistes sur le camping.

Cela semble très prometteur. La tactique à adopter pour les prochains jours consiste à amorcer plusieurs postes en même temps.

Mon plan était de préparer les postes à l’avance avec plusieurs jours d’amorçage afin de mettre en confiance les carpes tout en les incitants à revenir se nourrir régulièrement.

Préparatif

Dès le premier soir je pars sur l’eau pour déjà amorcer la zone du camping avec des bouillettes et des noix tigrées.

Le propriétaire m’indique que deux semaines plus tôt quelques carpistes français avaient déjà bien amorcé la zone.

Je décide alors de ne pas avoir la main trop lourde. Lors de ma première séance d’amorçage je suis surpris de voir des nuages de bulles monter en surface, à l’endroit même où passe l’ancien lit de la rivière devant le camping.

Je jette délibérément quelques poignées de bouillettes sur cette zone et remarque que le bullage s’arrête immédiatement. Il est clair que le poisson se trouve dans ma zone.

Après une nuit froide et agitée, je me rends au bord de l’eau pour observer les carpes. Comme il y a beaucoup de vent et qu’il pleut, il est difficile de voir s’il y a de l’activité.

Toutefois je croise un carpiste français qui, après lui avoir expliqué que j’amorçais sur cette zone, décide de tenter ses chances ailleurs sur le lac. Nous échangeons nos numéros de téléphone pour se donner des nouvelles.

Comme planifié, je ne pêche pas la carpe durant les premiers jours et le deuxième jour je décide de partir pêcher la perche en bateau avec mon père.

C’est aussi l’occasion pour cartographier le lac avec l’échosondeur.

Mon Dieu que ce lac est profond !

Pendant que nous pêchions la perche, nous atteignons une zone à mi-chemin sur le lac où je vois quelques biwys sur la berge.

Je ne suis donc vraiment pas le seul carpiste sur ce lac. En fin d’après-midi, nous sommes de retour au camping et nous allons faire quelques courses dans un village pittoresque de la région.

Entre-temps le ciel s’est éclairci et la météo annonce du soleil pour les jours à venir. La température va bien monter aussi.

J’ai hâte de tremper mes lignes mais je décide d’amorcer encore une fois. Après avoir mangé, je passe un agréable moment avec mon père en dégustant un Bacardi au soleil couchant.

Première tentative et premier poisson.

Je lance une ligne sur la zone où elles sautent et très vite, je suis récompensé avec une miroir et une commune.

Il est temps de démarrer les hostilités

Le troisième jour, nous repartons pêcher la perche en bateau. Nous décidons de rentrer au camping en fin d’après-midi pour tendre les lignes à carpe sur les postes amorcés.

Toutefois, sur le chemin du retour, notre moteur tombe en panne et je dois ramer pour rentrer au camping.

Heureusement, le vent souffle dans le bon sens et nous rentrons au camping pour l’heure du dîner. Malgré les ampoules sur mes mains, je m’efforce de tendre mes lignes.

Le soleil disparaît de l’horizon et je dois me dépêcher. Je choisis de pêcher avec trois cannes à différentes profondeurs.

Je décide de placer une ligne à gauche et deux lignes à droite du ponton. Une fois tout en place je mange rapidement une assiette de pâtes avant de déguster un petit verre bien mérité avec mon père.

Soudain, je vois une chasse de perches dans un coin du camping. Je prends rapidement ma canne à mouche. Alors que je suis complètement en trance, concentré sur les perches, j’ai l’impression d’entendre un Delkim hurler au loin.

J’ai un doute. Après tout, je viens juste de mettre les lignes. Mais je vois mon père me faire signe avec les mains. Je laisse tomber ma canne à mouche et cours vers le ponton.

Je ferre et ça sent bon.

Puisque je suis encore en short je m’avance tout de suite dans l’eau car il y a quelques souches en bordure et je ne veux pas prendre le moindre risque. « Est-ce que j’avais enlevé l’IPhone de ma poche ? »

Et bien non ! Je le jette dans l’herbe derrière moi et me concentre sur le combat. Après un bon quart d’heure le poisson commence à buller puis monte pour la première fois.

C’est un bon poisson, c’est bien ce qui me semblait, et quelques instants plus tard il rentre dans le filet. C’est génial que ma patience soit récompensée, le poste pré-amorcé produit dès ma première tentative.

Après cette capture, il ne se passe plus rien le reste de la soirée, mais je suis tout de même satisfait.

Je décide de mettre mon IPhone dans le riz en espérant qu’il remarchera demain, sinon c’est la deuxième fois de l’année que j’en flingue un.

Je décide de remettre une bonne couche d’amorce dans le noir. En face du camping se trouve une belle zone de frai où se trouvent toutes sortes de panneaux que je ne peux pas ou ne veux pas lire.

Cela fait trois jours que j’amorce sur cette zone et mon père me déposera le matin avec le bateau.

Le troisième poisson sur le poste en face est une vieille miroir de taille respectable…

Parfois, il faut savoir laisser les carpes tranquilles…

Ça se passe à droite !

Sur le poste du camping les touches s’enchaînent !

On consacre une journée aux truites de la région…

Le lendemain, mon Iphone s’allume et semble marcher correctement. Ce sera une belle journée bien chaude et à 9h mon père me dépose sur le poste où je vais tenter de me cacher le mieux possible.

J’ai emporté le strict minimum en matériel et les lignes sont placées rapidement.

J’avais aussi la possibilité de pêcher cette zone directement depuis le camping, mais cela impliquait de tendre les lignes à plusieurs centaines de mètres.

Je préfère largement pêcher ce poste à courte distance avec mes lignes bien plaquées sur le fond.

Je vois pas mal de poissons sauter à droite de ma zone amorcée. Je ne comprends pas.

Pourquoi elles ne sont pas sur mon amorce ?

Est-ce que j’ai bien amorcé au bon endroit hier dans le noir ? Je n’aurai peut-être pas dû boire ce dernier verre de Bacardi !

Je ramène ma ligne de droite pour la lancer dans la zone où les carpes sautent. À peine 5 minutes plus tard cette canne produit un départ.

Je prends une jolie miroir et un quart d’heure plus tard une jolie commune. Si ça continue comme ça les sacs vont être vite remplis !

Je décide de placer ma deuxième canne sur la zone productive aussi car tous les départs se produisent à droite.

J’amorce de façon large deux kilos de billes à l’aide de ma fronde.

Une demi-heure plus tard je vois une énorme miroir sauter près de mes lignes. Mon cœur bat à cent à l’heure et je me concentre sur mes hangers.

Curieusement il ne se passe rien et soudain j’ai envie de faire pipi. Juste au moment où ça coule, j’ai un départ très lent !

C’est très inconfortable, mais je dois ferrer quand même, tant pis. La canne se plie et la carpe prend lentement du fil en se dirigeant vers les profondeurs.

Je tente de rester calme et peu à peu je réussis à ramener le poisson vers moi. Une miroir toute grise monte en surface, un très bon poisson.

Il me faut plusieurs tentatives pour le diriger dans l’épuisette, mais enfin cette vieille guerrière qui dépasse aisément le mètre est à moi !

Je le mets au sac et j’appelle mon père pour qu’il vienne faire les photos. Entre temps, je plie mes affaires.

Alors que je mettais mon dernier poisson au sac un pêcheur de carnassiers m’a vu et a tout de suite passé un coup de fil.

Les jours suivants, je repêcherai mon poste sur le camping. Après tout, j’ai déjà attrapé un bon poisson ici et j’ai l’idée que, dans la zone située devant le camping, les poissons rentrent aussi très bien sur l’amorce maintenant.

L’avant dernier jour, c’est la folie !

LE poisson de la session : une énorme commune !

Une fin de séjour de folie !

Ma suspicion est confirmée le lendemain, à partir du moment où je lance mes cannes vers 7h du matin, j’attrape des carpes les unes après les autres.

Plusieurs fois j’ai deux touches en même temps et j’ai besoin de l’aide de mon père pour m’en sortir.

Malgré le fait que les carpes sont très actives maintenant, je décide de ne pas les pêcher le lendemain.

Au lieu de ça, je pars la journée pêcher les truites avec mon père. Cela me permet aussi de laisser un peu de repos à mon poste après l’avoir réamorcé correctement.

L’avant dernière journée de mes vacances est de nouveau consacrée aux carpes.

Je suis très confiant, car il fait beau avec un bon vent de face. Je croyais avoir tout vu et puis arrive une chose dont je n’ai même pas osé rêver : en seulement deux heures de temps, je prends cinq carpes dont trois dépassent largement les 20kg !

Vers midi, je n’en peux plus et je décide d’enlever mes cannes. Après une pause pour le repas de midi, je les relance.

Une demi-heure plus tard, j’ai un départ d’enfer et en courbant la canne sur le poisson, il me donne l’impression de ne même pas réaliser que je lui tire dessus !

Au bout d’un moment mon père qui me regarde combattre le poisson a également l’impression qu’il pouvait bien s’agir de LA carpe de la semaine !

Il se met donc à filmer le reste du combat. Je combats depuis le ponton qui est attaché avec des câbles.

Jusqu’à maintenant, cela n’avait pas posé de problèmes et j’espère que cette fois-ci cela se passe bien également.

Mais lors de l’un des derniers rushes, je sens ma tête de ligne gratter sur le câble. Je plonge vite ma canne dans l’eau pour la passer sous le câble, ce qui m’évite de perdre le poisson, ouf…

Peu de temps après je peux glisser mon triangle sous une commune magistrale.

Durant la toute dernière journée, je prends encore quelques beaux poissons et je termine ma session avec une autre commune qui dépasse largement le mètre elle aussi.

Dernier poisson de la session : encore une commune qui dépasse le mètre !

Sur le chemin du retour, je parle à mon père de la session. Outre le fait que la pêche a été inoubliable, il a également été très agréable de passer de nouveau les vacances avec mon père.

Merci papa pour ta bonne humeur, merci pour les photos, les films et tous ces moments précieux que nous avons pu déguster ensemble !

Merci papa pour ces superbes moments partagés !

-- ESPACE PARTENAIRE(S) --
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