L’Angleterre, le Royaume Uni, la Grande Bretagne ou le UK, en fait le pays (ou l’île) où tout avait commencé. Je parle de la pêche de la carpe noble bien sûr.
Je ne sais pas quand tout cela a vraiment commencé, probablement grâce à un homme qui s’appelait Donald Leney qui il y a près d’un siècle a importé depuis les Pays Bas des carpes de souche royale polonaise à potentiel de croissance très intéressant.
Puis grâce à des hommes comme Richard Walker, Jack Hilton et Chris Yates (pour n’en nommer que quelques-uns) la pêche de la carpe moderne est devenue ce que nous connaissons aujourd’hui. Ces hommes étaient de véritables pionniers, mais les choses se sont vraiment accélérées à partir des années 80.
Depuis mon adolescence je me suis instruit en lisant des magazines anglais tels que Carp Fisher et The Carp Catcher, en en devenant membre du Carp Society et du Carp Anglers Association. Ce que j’ai appris à cette époque, je ne l’ai jamais oublié. Des hommes tels que Sir Pete Springate, Rob Maylin, Ritchie Mc Donald et Dave Lane étaient mes héros.
Leurs histoires sur les pêches à Redmire Pool, Savay, Longfield, Horton Church Lake, Wraysbury Yateley Car Park et plus tard North Lake, ainsi que les captures légendaires de Bazil, Jack, Heather the Leather, Mary, Mary’s Mate, Cluster, The Black Mirror, etc, étaient une grande inspiration pour moi.
Ces carpes me faisaient rêver, non pas par leurs poids mais par leur caractère et apparence. Malgré une pressions de pêche 24h/24h 7 jours sur 7 ces poissons étaient que mis au sec très rarement. Des doublés de gros poissons à Yeoveney et Wraysbury ont transformé un pêcheur comme Pete Springate en légendes.
Il est toujours l’un de mes pêcheurs de carpes préférés. Des livres comme Tiger Bay, Fox Pool, Basil’s Bush, Ritchie on Carp, Redmire Pool et A History of Yateley vol 1 et 2, et bien d’autres, j’ai dû les lire au moins 5 fois.
Encore aujourd’hui on trouve des poissons légendaires en Angleterre, comme par exemple The Burghfield Common. Quel poisson, et quel plan d’eau difficile ! En Angleterre on trouve toujours de nombreux plans d’eau exceptionnels avec des poissons hallucinants mais extrêmement difficiles à cause d’une pression de pêche incroyable.
Pour y avoir du succès de façon régulière il faut vraiment bosser très dur et en permanence innover dans son approche. La pêche de la carpe en Angleterre a toujours été magique à mes yeux, et partir faire une session dans ce pays est une expérience unique.
Bien sûr, il faut l’avoir goûté et avoir une passion pour la culture carpe pour pouvoir l’apprécier à sa juste valeur.
Pas facile d’expliquer sur un bout de papier ce que je ressens quand on parle de la pêche dans ce pays, mais j’ai toujours rêvé de tremper mes fils là-bas, et à plusieurs occasions ce rêve s’est concrétisé.
La première fois c’était à Kingsmead-1, sur le complexe Horton Church Lake, plus précisément sur le Boat Pool et sur le Horton Church Lake même où j’étais bredouille, mais c’était entre Noël et le jour de l’an, il y a pas mal d’années en arrière, « many moons ago » comme disent les Anglais.
J’ai pris ma première carpe anglaise à Kingsmead-1, une miroir de 20 lbs, et je crois que je n’ai jamais été aussi comblé dans ma pêche !
Ces eaux étaient autrefois gérées par le CMR et plus tard par Cemex Fishing, mais ce dernier a vendu tous les eaux, y compris Wraysbury, Horton Church Lake, Longfield ( Fox Pool) et Yateley à des acheteurs privés et des clubs. RK Leisure a acheté Wraysbury 1 et 2, Horton, Kingsmead-1 et plus encore.
C’est bon de le savoir car cela pourra me servir à l’avenir. La pêche en Angleterre est très spéciale pour moi, et je m’y suis rendu à plusieurs occasions. Il y a quelques années j’ai eu le bonheur de capturer une commune de 28 lbs à Twyners Fishery Complex (étang 2), une eau où on peut prendre une carte à la journée.
Cette commune est encore mon record personnel d’Angleterre.
En 2014 j’avais une autre opportunité de pêcher en Angleterre. Mon coéquipier Erik Hakvoort et moi étions invités pour pêcher le nouveau Lasywell Estate Lake avant son ouverture officielle.
Il s’agit d’un très ancien étang de plus de 200 ans géré par Cleverley Fisheries. En trois jours et 2 nuits de pêche nous avions réussi à prendre 3 belles carpes chacun. Le plan d’eau est superbe. On peut y pêcher en achetant une carte pour la journée ou, en se prenant à l’avance, il y a moyen de réserver tout le lac pour plusieurs jours et nuits.
Sur le chemin de retour nous pensions déjà à un prochain voyage de pêche en Angleterre, pour pêcher un autre plan d’eau de Ben Loftig (le boss de Cleverly Fisheries), The Quarrry. Il s’agit d’un plan d’eau bien plus grand que Ladywell, et plus difficile, mais vraiment magique car une partie de la population de carpes y est constituée de poissons qui ont plus de 40 ans !
En fait, je ne recherche pas vraiment les carpes XXL. Pour moi la taille des carpes a peu d’importance, je cherche surtout un maximum de plaisir quand je pêche.
Et le plaisir que j’éprouve en pêchant les plans d’eau en Angleterre est énorme, quel que soit le résultat. Notre session suivante sur The Quarry s’est traduit par une bredouille, mais c’était une expérience de plus, et dans ma tête je planifiais déjà une autre session. Le problème c’était que Erik a eu d’autres projet et que moi je n’avais pas de voiture.
C’est seulement en avril 2017 que j’ai pu me rendre de nouveau en Angleterre, cette fois-ci avec Peter, pour repêcher Ladywell. En arrivant sur place j’ai constaté que pas mal de choses avaient changé depuis ma dernière visite.
Maintenant il y avait un lodge et les postes avaient été joliment aménagés et nommés. C’est typiquement anglais. Après le petit déjeuner nous avons choisi notre poste, Peter derrière l’île et moi dans le « nightmare pit » (poste à cauchemars).
C’était encore une session bien agréable avec plusieurs beaux poissons. Peter était doublement content de prendre ses premières carpes anglaises.
Comme toujours nous étions bien accueillis par Owen, le gardien local devenu un très bon ami. Même avant de partir nous y avions déjà programmé et réservé une deuxième session de 5 nuits.
À Ladywell et The Quarry nous utilisions de montages assez simples, les mêmes que nous utilisons chez nous aux Pays Bas.
Des montages Chod réalisés avec du TripWire et des montages blow-back réalisés avec du Ultra Skin. Les hameçons étaient des Continentat Mugga de chez Gardner, une taille 6 pour le blow-back et une taille 5 pour le chod.
Concernant les appâts le plus important est d’avoir confiance dans ce que vous utilisez. Dans notre cas il s’agit d’Active-8 et de Cell de chez Mainline.
La deuxième session de 2017 était encore à Ladywell, une dernière fois, car il y a plein d’autres plans d’eau qui nous attirent aussi.
Peter a été récompensé par pas moins de 7 carpes et moi seulement de 2 poissons, le dernier jour après avoir changé de poste. Les prochaines fois nous irons pêcher The Quarry (où j’ai une revanche à prendre), Cleverly Mere et, surtout, Wraysbury 1. Ce dernier plan d’eau est premier sur ma liste, une eau légendaire qui m’empêche de dormir !
Bien évidemment on ne part pas pêcher la carpe en Angleterre avec dans la tête un objectif précis à atteindre. Capturer des carpes est un bonus.
En prendre une de belle taille est super mais ce n’est pas une obligation. Objectivement parlant une carpe de plus de 15 kg y est déjà une sacrée bête et le mieux que vous pouvez espérer est une « forty », donc une carpe qui dépasse les 18,3 kg.., mais c’est très, très rare.
Non, pour ceux qui aiment les bœufs l’Angleterre n’est pas vraiment le pays, mais pour ceux qui aime l’histoire et la pêche de style typiquement anglais, visiter ce pays pour y tremper un fil vaut vraiment le coup.