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Démarche vintage – Retour vers le futur !

de Michaël Poloniato

Démarche vintage Retour vers le futur ! de Michaël PoloniatoLe réveil sonne, il est 5h00 du matin, je sens que la journée va être magique une fois de plus sur le petit étang forestier.

Il est temps de se lever, je passe à la cuisine et fait chauffer mon café, je m’habille et pose mon béret fétiche sur la tête.

Quelques minutes plus tard, je prépare mon thermos, l’heure tourne, il est temps pour moi de remonter le temps et passer une journée au bord de l’eau en mode vintage !

Je saisis ma canne en bambou refendue encore au repos dans son petit étui en tissu rouge et qui ne demande qu’à en sortir.

Je récupère mon sac qui est en fait le tapis de réception et mon épuisette. L’avantage de pêcher léger et que le matériel est toujours prêt à en découdre.

Dernière vérification, c’est bon, j’ai tout ce qu’il me faut. Je prends mes clés, ferme la porte et constate que le temps est plutôt doux, parfait pour espérer prendre une carpe.

Car oui, dans ce genre de configuration, je ne pêche en principe que pour un poisson.

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Le jour se lève…

Je charge la voiture de mon matériel léger, démarre et prends la direction de la forêt, avec encore en tête les carpes que j’ai déjà prises dans ce petit plan d’eau encombré de moins d’un hectare.

C’est ce genre d’endroit que j’affectionne, plan d’eau, mares, rigole, douves de château, etc.

On ne sait jamais s’il y aura du poisson, et en général, il y en a, et pas que des petits !

Il me faudra environ 25 minutes pour arriver au bord de l’étang, tout est calme, même si à 6h30 tout est encore dans la pénombre, ne l’oublions pas, nous sommes en novembre.

Je me hâte au plus près de l’eau malgré la faible luminosité et je commence à observer ou plutôt à écouter. Après quelques dizaines de minutes, rien.

Mise à part que je commence à distinguer plus nettement la surface de l’eau, les branches et les roseaux au fur et à mesure que le jour se lève.

Vu l’apparente inactivité, je jette mon dévolu sur la roselière qui reste à n’en point douter une valeur sûre.

Dans tous les milieux similaires, j’ai remarqué que ce genre de spot reste a privilégier. Les carpes y trouvant à la fois le gîte et le couvert.

Je pose le matériel, plante mes deux piques comme le faisaient les anciens à l’époque, sans détecteur.

Je sors le scion de la canne et la partie intermédiaire. Je présente la virole et vérifie l’alignement des anneaux.

Une fois ceci fait, j’emboîte le pas avec le troisième élément pour terminer. La canne mesure 9 pieds, une taille parfaite si l’on souhaite bouger un peu à la recherche de poissons actif.

Ma stratégie lors de mes pêches en stalking reste relativement classique, je repère plusieurs spots prometteurs que j’amorce.

Pour l’amorçage, une poignée de billes coupées en deux accompagnées d’un peu de pellets et maïs suffit.

Ensuite, je pêche alternativement les postes environ une heure chacun.

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Le choix des armes

Pour en revenir à la canne, je ne peux m’empêcher de me dire qu’il n’y a pas mieux pour ce genre de pratique.

D’ailleurs, comment ne pas apprécier à sa juste valeur cette canne au blank hexagonal parfaitement collé et aux reflets mordorés.

Sans oublier les anneaux en Agathe rouge translucide, les ligatures parfaites faites à la main et, bien sûr, la poignée en liège qui au fil du temps se patine magnifiquement.

Finalement à mon sens, plus ces cannes sont utilisées, plus elle se bonifie tel un grand vin.

Je monte entre les deux bagues de la poignée un petit moulinet Mitchell 300A, d’un noir profond avec sa bobine remplie de fil rouge en 30 centièmes le combo est juste parfait.

Combattre de si jolis poissons avec un moulinet sans roulements à billes est tout simplement un défi à relever au moins une fois dans sa vie.

En ce qui concerne le diamètre de fil j’utilise soit du 25 centièmes si l’encombrement des lieux me le permet, soit du 30 centièmes si je pêche à proximité d’obstacle.

Je passe le fil dans les anneaux et prépare le montage qui sera très simple avec un plomb de 10 grammes seulement.

Cette plombée peut sembler dérisoire, mais elle a pour but deux choses.

La première, la discrétion, les poissons étant sûrement déjà dans le coin, il serait contre-productif de faire trop de bruit en expédiant un gros plomb.

La deuxième est que l’étang est pourvu de beaucoup de micro débris végétaux sur le fond, donc trop lourd le plomb pourrait s’y enfoncer profondément.

J’équipe le montage d’un bas de ligne d’environ 25 centimètres et y esche une petite bouillette de 14mm parfum crevette fermentée et le tout sans amorçage.

Les bouillettes ne sont pas très ‘’old school’’ mais dans ces eaux, elles permettent d’éviter la capture d’un trop grand nombre de carrassins.

Mais lorsque je le peux et que la saison le permet, j’utilise volontiers maïs, fève, croquette pour chien, vers, asticots et pomme de terre.

D’ailleurs, les petits appâts ont, dans ce genre de petits milieux, ma préférence du fait de la petite taille de la nourriture naturelle disponible.

J’expédie le montage à environ 1 mètre devant les roseaux, ce qui me laisse une marge de manœuvre pour brider une éventuelle prise.

J’attends que le plomb touche le fond et noie la bannière. Une fois fait, je pose la canne sur ses piques et je tends le fil très modérément.

Je le détends ensuite très légèrement, je desserre le frein du Mitchell et m’assois à même le sol à un mètre de la canne prêt à bondir au moindre départ.

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Le fil bouge…

Une heure après le début de la pêche, toujours rien, pas de quoi m’alarmer pour le moment, j’ai parfaitement confiance en mon petit appât et en cette stratégie minimaliste.

Quelques minutes plus tard, buvant mon café, j’observe le fil qui commence à faire une petite chorégraphie sur l’eau.

À cet instant, je remarque quelques tressautements du scion et quelques tirés. Environ 10 minutes plus tard, j’observe une très belle tirée partant sur la gauche en direction de la végétation.

La canne vacille et se bande sur ses piques ! Je la saisis, pose ma main gauche sur la bobine et instinctivement, je recule d’environ cinq bons mètres.

La carpe ne réussira qu’à effleurer les roseaux sans parvenir à s’y faufiler.

La canne présente une jolie parabole sous les assauts d’un poisson qui me semble relativement nerveux et joli.

L’étang étant peu profond, j’arrive à voir le poisson lors de ses premiers rushs. C’est une miroir avec de très belles couleurs cuivrée et jaune.

Petit à petit, je récupère du fil, la carpe se dirigeant tantôt à gauche, tantôt à droite. Je plonge la tête de l’épuisette dans l’eau et tente d’amener le poisson dans une première tentative.

Le poisson me fait à ce moment un rush digne de ce nom. La canne d’une livre et demie plie presque jusqu’à la poignée. Le petit tambour fixe chante, l’instant est parfait…

Après quelques minutes supplémentaires de combat, j’arrive enfin à faire entrer dans le triangle cette belle miroir.

Ce qui me saute d’abord aux yeux, c’est cette tête démesurée par rapport à cette petite 14mm qui danse au coin de ses lèvres.

Je mouille le tapis de réception et y dépose ce magnifique poisson, je vide la moitié du seau d’eau sur la captive.

Je décroche l’hameçon numéro 8, prépare le matériel pour la traditionnelle photo. Je pose devant l’objectif du téléphone et après avoir réalisé quelques clichés je décide qu’il est temps de libérer la prisonnière.

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Cette dernier ne demande pas son reste et me gratifie d’une magnifique gerbe d’eau avant de disparaître dans l’étang.

Je regarde l’heure et me rends compte qu’il est déjà trop tard pour espérer tenter un autre poste en bordure d’un arbre immergé.

Je remballe donc rapidement le matériel et disparaît sur le chemin qui mène au parking avec des souvenir plein la tête qui me permettront de tenir jusqu’à la prochaine sortie.

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