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de Raphaël Trouillet
L’hiver est souvent considéré comme la période de l’année la plus difficile à aborder surtout en eaux closes.
Pourtant, si la pêche est correctement menée, il devient alors tout à fait possible de sortir son épingle du jeu pour finalement nous rapporter de bien jolies captures !
Contrairement à certaines idées reçues, l’hiver ne constitue en rien une saison morte où la carpe rentre dans une totale inactivité.
Au contraire, même si elle réduit considérablement son alimentation, cette dernière continue tout de même de s’alimenter afin de lutter contre la rudesse que lui imposent les faibles températures causées par le froid.
La pêche en hiver constitue un véritable défi. La joie d’entendre le son strident d’un de nos détecteurs et de capturer une carpe dans ce décor majestueux reste sans égal, et ce, qu’elle soit petite ou grosse.
A cette période de l’année, le poids de nos captures n’a pas grande importance, car rien que le fait de prendre une carpe dans ces conditions extrêmes constitue déjà une véritable récompense !
Mais pour obtenir un maximum de résultats, on se trouve dans l’obligation de préparer minutieusement notre sortie au bord de l’eau.
Faisons un petit tour d’horizon sur les directives à prendre pour mener à bien une session hivernale en étang.
Choisis un terrain de jeu idéal
Au cours de la saison froide, il est clair que les touches ne sont pas légion, c’est pourquoi je vous recommande vivement de ne pas tenter l’aventure sur des plans d’eau inconnus où l’absence d’activité aquatique ne vous facilitera pas la tâche, ce qui aura alors vite fait de vous décourager.
En effet, l’expérience et surtout la connaissance du lieu seront des atouts indispensables pour bien réussir en hiver.
Pour cela, le mieux est de pratiquer sur une étendue d’eau pas trop grande, bien peuplée en carpes afin de se donner plus de chances de cerner quelques secteurs productifs.
Lors des grands froids, les carpes cherchent souvent les profondeurs afin d’y trouver une certaine stabilité thermique, mais peuvent également se trouver sur des zones peu profondes durant les journées ensoleillées. Pour un maximum de réussite, il est alors primordial de pêcher des spots abrités des vents froids du nord et d’est.
Il faut donc chercher les zones bénéficiant d’un maximum d’ensoleillement aussi bien pour la pêche que pour votre confort.
Les endroits abrités, les arbres immergés, les divers obstacles, les ponts, les petites baies, etc., sont de très bons spots hivernaux que l’on se doit de prospecter en tout premier lieu.
Le choix d’un lieu connu abritant des zones intéressantes et de bonnes conditions climatiques est souvent un facteur essentiel pour réussir une session hivernale.
Utilise des esches efficaces
Pour réaliser vos campagnes d’amorçage hivernales en étang, profitez de la baisse de régime des nuisibles pour utiliser des appâts de petites tailles adaptés pour les eaux froides qui soient très attractifs composés de fibres, d’additifs et d’appétants stimulant ainsi le système digestif de la carpe.
Cela incite alors le poisson à se nourrir davantage avant que le point de saturation ne soit atteint.
N’hésitez pas à utiliser le chènevis et le maïs doux qui sont également très efficaces lorsque les eaux sont froides.
Pour ce qui est de l’esche à fixer sur le cheveu, vous pouvez utiliser des appâts équilibrés ou flottants qui facilitent l’aspiration pour des poissons très tatillons à cette époque de l’année.
Pour cela, les petites flottantes, les dumbells ainsi que les imitations de maïs de couleurs vives sont vraiment très efficaces car ces derniers éveillent la curiosité des carpes qui les aspirent souvent par réflexe ; ce qui en font également des armes redoutables pour le « single hookbait » !
Ces appâts sont vraiment parfaits pour pêcher au plein cœur de l’hiver, mais je vous conseille également de miser sur les asticots qui sont de véritables aimants à carpes durant la saison froide, car ces derniers mettent un petit peu de vie au fond de l’eau, ce qui fait que les carpes ne peuvent pas y résister bien longtemps.
Amorce avec parcimonie
En eaux closes, les carpes se déplacent très peu pour s’alimenter préférant alors économiser leur énergie.
C’est pourquoi il est tout indiqué d’utiliser des amorçages en très faibles quantités à condition bien entendue d’utiliser des artifices digestes qui soient attractifs dans le but de pouvoir nous aider à capturer les poissons nageant non loin de nos pièges.
Durant cette période de l’année, la pêche au spot est idéale pour prospecter les plans d’eau, d’autant plus que les poissons blancs perturbent beaucoup moins nos parties de pêche que durant la saison chaude.
Ainsi, le simple fait d’utiliser des appâts attractifs accompagnés d’un micro-amorçage aura beaucoup plus de chances de prendre du poisson plutôt qu’un amorçage plus lourd qui aura alors pour conséquence de vite gaver le poisson et par la même occasion de vous laisser attendre de longues heures assis derrière vos cannes sous un froid souvent insoutenable transformant votre pêche en un véritable calvaire !
Abusez des matières solubles
Pour réaliser un micro-amorçage, rien de tel que l’utilisation des diverses matières solubles.
En effet, ces matériaux permettent d’effectuer un amorçage réduit avec une précision chirurgicale qui n’aura d’autres issues que d’attirer les poissons même les plus engourdis par le froid.
Personnellement, je suis un grand fan des filets, sacs, fil ou encore ruban soluble pour accompagner mon appât au fond de l’eau.
Je confectionne toujours mes amorçages solubles à l’avance, car le froid ne facilite pas toujours leur réalisation au bord de l’eau.
J’utilise alors des sticks ou des sacs dans lesquels j’introduis des bouillettes émiettées, des micros pellets à dissolution rapide, un mélange de farines diverses attractives ou encore des asticots.
Il m’arrive également d’utiliser des stringers de fil ou ruban solubles sur lesquels j’enfile 4 ou 5 moitiés de billes afin d’amplifier leurs diffusions en eau froide.
La pêche à la « Method » est également une bonne alternative pour tenter d’attirer les carpes en hiver par les effluves libérés par les matières solubles présentes dans le mélange de farine.
De ce fait, je suis certain de ne pas donner trop à manger aux poissons et ainsi de me donner toutes les chances pour que ces derniers aspirent mon appât piégé.
N’hésite pas à donner un petit coup de boost à tes artifices !
L’hiver, lorsque je pratique sur des plans d’eau, je privilégie souvent l’utilisation du boostage de manière à transformer mes esches en de véritables petites bombes attractives.
Les méthodes de boostage sont assez vastes même si la méthode la plus utilisée est un dip plus ou moins visqueux dans lequel on laisse tremper nos appâts durant plusieurs heures, voire plusieurs jours avant la partie de pêche, afin que ces derniers se gorgent d’attractants de manière à libérer leurs effluves suffisamment longtemps lorsque le montage se trouve au fond de l’eau.
Il est également possible d’utiliser des boosts sous forme de poudre gélifiante que l’on peut utiliser telle quelle, mais également combinée avec un dip ou avec diverses particules (micros-pellets, micros-graines, etc.).
Son pouvoir hyper liant et très attractif permet les plus grandes des fantaisies dans le seul but d’améliorer le pouvoir appétant de nos esches. Personnellement, j’aime également enrober mes esches voire mon plomb à l’aide d’une pâte d’enrobage maison ou prête à l’emploi afin d’accentuer la diffusion de mes appâts dans les eaux froides.
Ces techniques permettent souvent de réveiller les papilles gustatives de ces Dames dans le seul but de les faire mordre.
Soigne tes montages
En eau froide, les carpes entrent dans une certaine léthargie, c’est pourquoi l’on se doit d’être le plus discret possible afin d’éviter d’alerter les seules carpes qui seraient en activité alimentaire.
Pour ma part, lorsque je pêche sur des plans d’eau en hiver, j’essaie de minimiser ma pêche afin de soigner la présentation de mes montages au maximum pour tenter d’obtenir une touche.
La puissance des combats en hiver est bien moindre qu’à la belle saison, ainsi j’affine mes montages en utilisant un fluorocarbone de faible diamètre qui se plaquera parfaitement sur le fond laissant ainsi les poissons nager librement sur ma zone de pêche sans qu’ils ne viennent se prendre dans les fils causant alors une fuite inévitable de ces derniers.
Ensuite, je prête une attention toute particulière à mon système de plombée. En effet, j’utilise essentiellement des montages coulissants avec des plombs de faibles grammages (afin d’optimiser la discrétion lors des lancers) qui sont pour moi bien plus sensibles et qui permettent alors de détecter les touches les plus discrètes causées par les poissons les plus engourdis.
Enfin, je n’hésite pas à réaliser des bas de ligne avec des hameçons de petites tailles de 8 ou 10cm du fait que j’utilise essentiellement des petits appâts.
Pour accentuer la détection des touches, je prends soin de pêcher systématiquement les lignes détendues en utilisant des hangers très légers tout en mettant la sensibilité de mes détecteurs au maximum.
De cette manière, je me donne toutes les chances pour détecter les plus petites touches.
Un confort à toute épreuve !
L’attente est souvent longue en hiver avec des journées parfois très rudes, vous devez alors rendre votre pêche la plus agréable possible et vous occuper de votre confort.
Pour résister au froid et à l’humidité, il est important d’acquérir des habits de très bonne qualité adaptés au grand froid.
Il est primordial de bien protéger vos pieds ainsi que vos mains avec le matériel adéquat. Afin d’éviter la perte de chaleur, portez un bonnet et une écharpe.
Munissez votre biwy d’une surtoile qui permettra de garder la chaleur évitant ainsi la formation de condensation.
Pour combattre le froid, n’hésitez pas à boire des boissons chaudes, à manger des aliments à fortes teneurs énergétiques ainsi que d’utiliser un bon réchaud qui fera également office de chauffage dans votre campement.
