Par ce petit texte je souhaite vous présenter une bonne stratégie pour être efficace au maximum lors de pêches rapides en fleuve, mais aussi en lac de barrage. Cette approche est particulièrement productive, surtout quand on souhaite passer une journée au bord de l’eau sans avoir la possibilité de pratiquer un amorçage préalable.
Ma façon d’aborder les carpes est basée sur deux piliers. Le premier concerne l’amorçage sous forme d’une pelote ultra attractive, une vraie bombe atomique qui par sa solubilité progressive et ses ingrédients très efficaces fait un effet monstrueux sur les carpes. Je me permets même d’affirmer que l’effet en terme d’attraction d’une seule de mes bombes de la taille d’une grosse orange est équivalent ou supérieur à plusieurs kilos d’appâts classiques (bouillettes, pellets, graines…).
Le deuxième pilier de ma stratégie concerne son usage. La pelote est fixée directement sur le plomb du type gripper de chaque ligne. Les cannes sont ensuite placées avec un important espacement. On peut considérer que chaque pelote fait bien son effet d’attraction sur les carpes sur plusieurs dizaines de mètres en aval (en fleuve), et dans certains cas peut-être même cinquante ou cent mètres. C’est pourquoi un espacement des cannes de plusieurs dizaines de mètres permet de cibler tous les carpes qui se tiennent sur cent, deux cent, voire trois cent mètres de bordure.
Touches en rafales
Un autre avantage très important est la discrétion de chaque canne qui pêche dans son coin, discrétion sur la berge et discrétion dans l’eau en raison d’une seule bannière. Quand un départ se produit sur une canne les autres cannes ne sont pas affectées par la perturbation du spot dû au combat. On peut alors obtenir des départs en rafale et se trouver à courir d’une canne à l’autre, chose qui vient encore de m’arriver lors de ma dernière pêche au grand Rhône.
Préparation
Pour préparer ma pelote j’utilise un mixe carné à bouillettes bien collant, auquel j’ajoute un peu d’amorce spécial rivière. En additif liquide je ne fais aucune économie en utilisant des extrait de vers de vases ou/et extrait de moules à lèvre vert à hauteur de 10 à 30 % par rapport à la quantité d’eau qui me sert à confectionner la pelote ! Sous sa forme crue (sans cuisson) ses additifs ont alors un effet phénoménal sur les poissons, à un tel point que l’appât qui est utilisé sur le cheveu du montage devient anecdotique. Les carpes sont surexcitées par la pelote et aspirent tous les morceaux qui trainent à proximité.
La dureté et la solubilité de la pelote déterminent sa tenue dans l’eau, et celle-ci peut beaucoup varier selon la présence de poissons blancs. Si on souhaite prolonger la tenue, il suffit d’ajouter des œufs. Si on souhaite au contraire augmenter la solubilité (souvent utile en hiver et en eau calme) on augmente le pourcentage de l’amorce. Et pour avoir une pelote évolutive, il suffit de préparer deux pâtes dans deux sceaux différents, une avec une base très collante avec œufs ajoutés à placer en premier sur le plomb entourée d’une deuxième couche à caractère plus rapide.
En grand lac l’usage de la pelote est également très efficace. Une grosse pelote sur le plomb déposé en bateau au large est largement supérieure à un petit stick soluble dont les ingrédients seront mangés en moins de 10 minutes par les blancs…