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Le spécialiste britannique Mark Pitchers nous explique sa tactique pour pêcher avec l’un des appâts les plus attractifs de tous les temps : le maïs doux !
En approchant de nouveau un changement de saison, en espérant que l’hiver laisse place au printemps de bonne heure, il n’est pas toujours facile de bien gérer son amorçage.
Les carpes vont se réveiller et deviennent plus mobiles, et par conséquent elles recherchent davantage à se nourrir. Mais dans un premier temps les phases d’activité alimentaire sont aléatoires et encore assez sporadiques.
Une esche isolée pourrait bien fonctionner un jour alors que le lendemain ce serait plutôt une esche sur une surface bien amorcée qui permettra de bien dérouler. Mais généralement les poissons ne sont pas encore dans une routine journalière de recherche de nourriture, ce qui, pour nous, implique en permanence le risque de sous ou sur-amorcer un poste.
Nous avons besoin d’un appât qui de par ses propriétés spécifiques nous facilite la tâche en nous offrant une marge d’erreur plus confortable, et il en existe un qui est parfait dans ce cas : le maïs doux ! En fait, en tant qu’appât le maïs doux est tout simplement fantastique !
Le maïs doux:
Il s’agit incontestablement de l’appât le plus instantané et le plus attractif sur Terre, partout les carpes en raffolent ! Pourtant, ces petits grains dorés et savoureux sont largement sous-exploités par les carpistes, probablement du fait qu’ils considèrent le maïs doux comme un appât trop ancien, trop classique pour être utilisé dans une pêche moderne.
Bien sûr je me sers aussi largement des appâts modernes dans ma pêche, des bouillettes sous toutes les formes qui une fois les eaux bien réchauffées sont très efficaces et offrent de nombreux avantages. Mais lors de la période de transition délicate « hiver-printemps » le maïs doux est l’appât qui me donne tout simplement le plus de confiance.
Le « sweetcorn » c’est de la bombe !
Il y a selon moi plusieurs raisons pour expliquer pourquoi le maïs doux comporte moins de risques en termes de sous ou sur-amorçage. Tout d’abord parce qu’il contient beaucoup de liquides.
Ces liquides sont très aromatiques, se dispersent rapidement dans l’eau donnant un signal stimulant très fort par rapport à la quantité de nourriture réelle, ce qui est un avantage en cas de sous-amorçage.
Cette partie importante en eau rend le maïs doux aussi très digeste et facile à manger, même si les poissons n’ont pas très faim, ce qui représente un avantage en cas de sur-amorçage. Ces facteurs additionnés au fait qu’il s’agit d’un appât de petite taille font que d’autres espèces de poissons (gardons, tanches, brèmes, etc) s’y intéressent également.
C’est encore un avantage en cas de sur-amorçage.
Je sais que le fait que le maïs doux n’est pas sélectif est souvent jugé comme un grand inconvénient car nous sommes là pour cibler des carpes, et non pour prendre d’autres poissons, mais à la fin de l’hiver il s’agit de quelque chose qui peut se révéler être un grand avantage.
En effet, l’activité des blancs sur notre coup rend les carpes curieuses, et les attire davantage. Croyez-moi, un poste avec de l’activité est toujours mieux qu’un poste mort !
L’autre grand plus du maïs doux est sa couleur jaune éclatante ! La stimulation visuelle peut mieux que dans n’importe quelle autre époque de l’année vraiment faire la différence maintenant, au tout début du printemps. Les carpes sont mobiles, patrouillent pas mal sans spécifiquement chercher de la nourriture.
Dans ces conditions précises les appâts de couleur éclatante attirent quand même leur attention.
Montages et esches:
Bien que je puisse parfois changer d’esche (j’y reviens dans un instant), je n’utilise qu’un seul type de montage sur un spot amorcé au maïs doux. Celui-ci est en fait très simple mais mécaniquement irréprochable. La plupart du temps j’utilise une agrafe-plomb avec un cône en caoutchouc.
Selon que je pêche un poste bien dégagé ou au contraire encombré, j’enfonce le cône plus ou moins loin sur l’agrafe. Je me sers d’un plomb d’au moins 110 g pour bien piquer les carpes. S’arrêtant sur un amorçage de graines en spot elles ne sont pas très mobiles, la résistance procurée par l’inertie du plomb joue donc un rôle très important ici.
Pour mon bas de ligne il me faut quelque chose qui est à la fois souple, et possède suffisamment de mémoire pour décaler l’esche du plomb et ne pas s’emmêler trop facilement. Environ 18 cm de Fox Edges Camotex Soft en 15 lb est parfait ! L’hameçon est un SSBP Arma Point taille 4.
Cela vous semble peut-être grand comme hameçon pour de si petites esches ? En fait, cette taille est parfaite pour équilibrer la présentation de mon esche qui est composée de deux graines de maïs artificielles Enterprise Tackle, une flottante et une coulante, pour que l’ensemble se présente debout.
Avec un hameçon de plus petite taille l’esche aura trop tendance à décoller du fond, avec des risques accrus de piquer un poisson à l’extérieure de sa bouche.
Si d’autres poissons (des blancs) sont présents sur le poste j’opte pour une esche plus volumineuse réduisant les chances de les piquer. Ce sera bien du maïs doux, mais cette fois-ci plusieurs graines emprisonnées dans un filet Arma Mesh pour former une esche d’un diamètre pouvant aller jusqu’à 20 mm.
Ce filet non soluble constitue par ailleurs une solution parfaite pour fixer des esches molles sur un cheveu. Un bon conseil si vous remplissez ce filet avec du maïs doux : rajoutez aussi quelques petits morceaux de mousse jaune Rig Aligna pour obtenir une présentation mieux équilibrée avec une esche allégée !
Tactiques:
Le maïs doux est un appât qui intéresse les carpes sur n’importe quel plan d’eau. Dans le cas d’une eau à faible densité de carpes, ou dans le cas où je ne vois aucune activité nulle part, ma première préoccupation est de trouver un bon spot ou une zone productive.
Dans un premier temps, je poserai mes lignes à différents endroits et je les bougerai régulièrement, jusqu’au moment où un spot produit. Ensuite je me concentre sur le spot en question, n’hésitant pas à serrer plusieurs lignes sur une surface restreinte. Même sur un plan d’eau bien peuplé cette tactique est payante : d’abord chercher la zone productive puis serrer plusieurs lignes sur cette même zone, je les serre même à l’extrême.
Ceci permet d’obtenir le meilleur rendement quand un banc de carpes arrive sur le spot en question. Pour garder les poissons sur la zone le plus longtemps possible il faudra la réamorcer régulièrement et de façon précise. Le maïs doux étant petit et léger, le Spomb est le meilleur outil pour amorcer un spot de façon précise.
Je m’en sers même à courte distance car avec une fronde le maïs doux tombe toujours de façon trop étalée.
Généralement, une fois que j’ai décidé de me concentrer sur un spot précis, j’amorce d’abord 1 kilo de maïs doux, puis je fais un rappel avec deux Spombs après chaque touche. Si dans la demi-heure qui suit il n’y a pas d’autres touches je remets quand même deux Spombs, et je continue à alimenter mon poste de cette façon.
Parfois, quand les carpes sont mobiles et longent les bordures, j’opte pour une approche plus mobile (pêche à roder) en changeant de spot régulièrement. Dans une eau claire et peu profonde il est possible de bien voir le maïs posé sur le fond en bordure. Il est donc facile de voir si les spots pré-amorcés sont visités par les carpes au cours d’une journée.
La solution est simple : mélanger les grains de maïs avec un peu de Stick Mix Liquid de chez Mainline (ou tout autre booster liquide « PVA friendly »). On peut même envisager rajouter une pincée d’amorce de fond pour créer un micro-spot super attractif autour de l’esche !
