Techniques & Stratégies

Le repérage

de Thierry Raimondo

Comme nous le savons tous, le repérage est un élément-clé dans la pêche de la carpe.

Trop souvent ignoré ou bâclé par certains, parfaitement effectués par d’autres, il est devenu indispensable pour optimiser sa pêche à condition qu’il soit pratiqué correctement et en profondeur.

Bien sûr, il faut prendre en considération le temps libre que l’on dispose pour parfaire cette activité.

La pêche de la carpe demande du temps et pas seulement en action de pêche, mais aussi en amont de celle-ci, la préparation du matériel, l’amorçage, et aussi le repérage.

Très certainement l’action qui demande le plus de temps.

Ce que j’appelle aujourd’hui un repérage, mon « repérage » pour trouver un nouveau lieu est un travail minutieux qui prend du temps.

Je vous explique en détail comment je procède. Il ne s’agit pas que de trouver un spot ou poser ses montages, il faut également savoir où et comment poser son campement, où stationner son véhicule.

Le repérage de Thierry Raimondo | Carp lsd le magazine 100% carpe
Une bonne paire de jumelles est un atout pour le repérage…

L’approche

Encore une fois, je ne parlerais que de fleuves, rivières, grands lacs et lacs de barrage, non loin de votre domicile, des lieux où vous pouvez vous rendre régulièrement.

Pour le repérage lors de sessions éloignées, l’approche est alors différente, j’y reviendrais dans cet article.

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Avant la joie d’une belle prise un bon repérage s’impose !

Dans un premier temps, je vais cibler un secteur que j’ai déjà remarqué lors de mes nombreuses balades au bord de l’eau, ou je m’aide d’une carte d’état-major IGN au 1/25000 (1 cm représente 250m sur le terrain).

Elles me permettent de repérer des lieux intéressants pour notre passion et également de noter dessus toutes les informations nécessaires.

Ces cartes sont très utiles car très précises et m’indiqueront tous les accès et chemins pour accéder aux berges sur les secteurs choisis.

Je m’aide éventuellement d’Internet via les applications Géoportail, Google Earth et Google Maps.

Toutefois, il est plus compliqué de marquer les informations, contrairement à une carte papier.

Je me rends ensuite sur le secteur déterminé que je vais quadriller à pied, de long en large.

J’écris et répertorie sur un carnet les notes importantes, sinon je finis par les mélanger, voire en oublier certaines.

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Je m’aide d’une carte d’état-major IGN qui me permet de repérer des lieux intéressants !

La priorité n’est pas de repérer visuellement des poissons, bien que si j’en aperçois, je vais m’attarder sur le spot.

La présence des carpes est un excellent présage, bien qu’il faille trouver où elles s’alimentent.

Là où on aperçoit les carpes n’est pas forcément l’endroit où elles vont s’alimenter.

Pour ma part, il est rare que j’aperçoive des carpes, surtout en fleuve et en pleine journée.

Il est compliqué de se consacrer uniquement sur la présence visuelle de nos cyprinidés, il est préférable de faire confiance à ses connaissances et son expérience pour localiser un poste qui produira des touches.

Et puis si j’avais attendu de voir des carpes pour pêcher, je n’aurais pas été souvent à la pêche … à méditer !!!

Où se nourrissent les carpes ?

Le plus facile est de trouver un poste « marqué » qui, visuellement m’intéressera sur la présence éventuelle de carpes, un endroit où elles passeront régulièrement.

Cela pourra être un îlot, des arbres dans l’eau, un banc de nénuphars, des herbiers ou une berge très abrupte.

En fleuve, il est difficile de trouver ce genre de « postes marqués » ou ça « pue » le poisson.

C’est souvent sous l’eau que cela se passe et seule l’utilisation de l’échosondeur se révélera indispensable.

Quoi qu’il en soit, dans un deuxième temps, tout le secteur se fera en bateau avec la technologie embarquée et bien sûres des accessoires qui peuvent apporter une aide précieuse comme une perche-sonde, un aquascope, ou encore plus basique un fil avec un plomb.

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L’aquascope, parfait pour visionner les fonds !

 

Si rien ne me convient de la berge, tout le repérage se fera en bateau sur tout le secteur, ce qui m’apportera une meilleure vision du « terrain ».

C’est mon repérage favori. Il me permet d’accéder à des endroits peu ou jamais pêchés, et de m’installer sur des postes inaccessibles à pied.

Finalement, c’est ce qui me plaît le plus, l’accès ne pouvant se faire à pied, aucun risque d’être dérangé.

C’est aussi de cette manière que j’ai pu découvrir certains spots intéressants.

Cette approche n’a pas que des avantages lorsque vous envisagez un amorçage ALT (amorçage à long terme), il faudra mettre une embarcation à l’eau à chaque fois, ce qui peut être contraignant.

Il est temps de passer l’échosondeur sur ce lieu choisi, sans oublier bien évidemment ma perche sonde de 4,50m qui me permet de bien identifier la nature des fonds.

J’utilise parfois un aquascope quand les conditions le permettent, il s’agit d’un accessoire qui peut se révéler d’une efficacité redoutable qui me permet de voir sous l’eau parfaitement bien.

Pour cela, il faut des conditions optimales pour l’utiliser comme une eau assez limpide et une luminosité parfaite.

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Ma perche sonde de 4,50m me permet de bien identifier la nature des fonds !

La réussite se trouve dans les détails…

Très souvent, en rivière ou en fleuve, la première réaction est de chercher la cassure.

Cela ne suffit pas toujours. En effet lors du repérage, il est important de chercher les détails dans cette cassure qui feront parfois la différence.

Quand je rencontre certains pêcheurs qui n’ont pas de résultats probants sur des spots que je connais, c’est souvent qu’ils ont posé leurs montages aux mauvais endroits, parfois à seulement un ou deux mètres du spot efficace.

Par exemple, dans certaines cassures, il existe un « méplat », une marche ou une bosse de quelques centimètres qui font toute la différence, car c’est là que les carpes se rendront en priorité.

De plus, il ne faut pas s’arrêter qu’à la première cassure, car il peut en exister une deuxième plus ou moins marquée.

Dans ce cas, il faudra exploiter les deux, entre les deux, les sommets de celles-ci. Il faut gratter (chercher) jusqu’à trouver le bon endroit qui va déclencher les touches.

Je n’hésite pas non plus à m’éloigner des cassures pour pêcher en pleine eau, parfois un fond différent ou un haut-fond de quelques centimètres peut vous offrir de belles surprises.

Tout cela pour dire qu’il est très important de connaître correctement les fonds.

Il n’est pas rare qu’au cours de ma session, je trouve de nouveaux attraits que je n’avais pas perçus comme un spot idéal, un fond différent, une petite souche, une tâche dure ou au contraire molle, enfin un détail important pour poser un montage.

Il est important de prendre son temps, de repasser plusieurs fois si nécessaire sur le secteur définit afin d’être certain d’avoir trouvé un endroit propice.

N’oubliez pas non plus que ce qui marche un jour ne fonctionne pas forcément le lendemain.

Le repérage de Thierry Raimondo | Carp lsd le magazine 100% carpeTout planifier

Une fois le spot repéré, mon repérage n’est pas terminé, et c’est même le plus difficile pour moi.

Il me reste encore à définir ou l’installation peut se faire, où je vais décharger mon véhicule, où je vais le stationner.

La remorque du bateau est-elle en sécurité ?

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Quand c’est possible, une embarcation armée d’un échosondeur est un réel atout !

La sécurité de votre véhicule et de votre campement est aujourd’hui est un aspect qu’il ne faut pas négliger, cela fait partie aussi du repérage, en tout cas de ma vision propre du repérage.

Tout cela pour ne pas perdre de temps le jour où la session va démarrer.

Je sais exactement comment cela va se dérouler du départ de la maison au poste de pêche en ne négligeant ni la mise à l’eau, ni le stationnement de mon véhicule.

Vu le temps que l’on passe à la mise en œuvre, j’optimise mon temps à faire ainsi.

Ce n’est pas quand le bateau est chargé qu’il faut commencer à se poser des questions matérielles ou pratiques.

Bien évidemment, il arrive que ce soit beaucoup plus compliqué sur certains lieux d’où un travail en amont de la session.

J’ai parfois abandonné certains postes, car ils étaient trop exposés à une insécurité. C’est malheureux, mais c’est ainsi, il y a d’autres lieux plus sécurisés.

C’est aussi cela le repérage, ne rien laisser au hasard. Tout cela fait partie intégrante de mon fonctionnement.

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En session

Revenons un peu sur les sessions lointaines où il est difficile d’effectuer un repérage en amont à cause de la distance.

La technique sera différente, soit je consacre une journée auparavant pour déterminer mon secteur et je peux appliquer un repérage minutieux, quitte à perdre une journée de pêche, soit je choisis un poste en fonction des éléments météorologiques, face ou à l’abri du vent par exemple, à l’ombre ou exposé au soleil, ou toutes autres raisons qui me font penser que des carpes sont présentes.

Je me fie à mon expérience et à mon instinct, et à partir de ce lieu, je vais effectuer le repérage, j’espère trouver le ou les spots.

En effet, loin de mon domicile, je ne peux me permettre de perdre plusieurs journées à faire du repérage surtout quand les jours de ma session sont comptés.

La pêche de la carpe n’est pas aussi si simple qu’on pourrait l’imaginer.

Parfois, je trouve des spots très prometteurs, mais l’installation est quasiment impossible, et parfois, je trouve un poste parfait pour y déposer un biwy, malheureusement les spots n’ont rien d’excitants.

Faire un repérage n’est pas une perte de temps, encore faut-il le faire minutieusement, l’observation et l’étude des fonds est essentielles.

Il m’arrive d’être confronté à plusieurs possibilités lors de repérages approfondis, c’est alors que je dois faire des choix, l’expérience et une bonne lecture de l’eau m’apportent son aide précieuse !

Je ne sais pas si cela rassurera beaucoup de gens, sachez qu’on peut se tromper dans nos choix, mais cela, on ne le sait qu’après-coup.

Cet article sur le repérage a pour but de vous ouvrir les yeux pour insister sur son importance quand celui-ci est fait sérieusement.

A la fois les résultats seront meilleurs et votre organisation optimale avec un gain de temps loin d’être négligeable.

La vie est une succession de choix, faire les bons pour sa pêche est essentielle !

Et si on se trompe, rien de grave, c’est dans l’échec que l’on progresse.

Me voilà maintenant prêt pour transporter le matériel sur le spot et vérifier si mon repérage a été bien réalisé !

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