Le Sommaire | Carp Lsd Article
Les cannes à carpe n’ont cessé d’évoluer ces dernières décennies. Aujourd’hui, l’offre est énorme, avec des tailles et des puissances très variées, à tous les prix, il y en a vraiment pour tous les goûts. Nos auteurs vous donnent leur point de vue et leur choix en la matière.
Contribution de David Tartaglione
J’ai acquis mes premières « vraies » cannes à carpe à la fin des années 80. Des trois brins de la marque Mitchell qui s’appelaient Carp X ou quelque chose comme ça. Des vraies triques avec une action semblable à un manche à balai. Quelque temps plus tard, j’ai acheté d’occasion des cannes Sportex qui mesuraient 11 pieds pour une puissance de 2,1/4lbs avec une action de type parabolique. A l’époque, l’offre était très maigre et nous trouvions sur le marché uniquement des cannes spécifiquement conçues par des Anglais qui pêchaient des carpes de taille modeste dans des petits lacs. Il aura fallu attendre quelques années pour que l’offre s’étoffe et que les firmes proposent des cannes plus puissantes et pensées pour la pêche sur le continent.
Une révolution signée RH
David TARTAGLIONE
Dans les années 90, l’arrivée de la série de canne Dream Maker conçue par Rod Hutchinson fut une vraie révolution. Enfin des cannes avec des nerfs puissants et progressifs qui permettaient de mater de grosses carpes en milieu hostile, tout en conservant un maximum de plaisir sur des poissons plus modestes.
J’ai eu une première version en 12 pieds 2,1/2lbs qui m’ont permis d’aborder des plans d’eau, gravières et petites rivières avec un maximum d’efficacité. Cependant, dans des eaux plus encombrées, en grands lacs, quand il faut tendre les lignes loin, et en grandes rivières comme la Saône où il faut parfois pêcher avec des plombs très lourds de plus de 150 grammes, elles trouvaient vite leur limite.
Pour mon intégration au sein de la Dream Team Rod Hutchinson en 2002, j’ai eu le plaisir de recevoir en cadeaux 4 magnifiques cannes Dream Maker d’une longueur de 12,6 pieds pour une puissance de 3,1/4lbs par Mister Alastair Bond, l’homme qui a conçu et produit la majorité des cannes pour Rod, mais également pour Leon Hoogendijk. Elles étaient le parfait compromis pour aborder tout type d’eau en assurant puissance et plaisir.
En fonction des conditions
J’ai eu l’occasion à plusieurs reprises de pêcher avec des cannes de 13 pieds. Si elles permettent de pêcher les lieux extrêmes avec efficacité, elles ne sont pas très plaisantes à employer et comme je n’apprécie pas de pêcher en lançant à longue distance, je les ai vite abandonnés.
Enfin, je dois quand même avouer que depuis quelque temps, il m’arrive de temps en temps d’utiliser des cannes de 13 pieds, d’une puissance de 4lbs pour pêcher au ras des obstacles en Saône notamment. Ces cannes sont des MAD SLS, elles sont hyper puissantes et me permettent de sortir des carpes dans des zones ou une canne plus basique ne le permettrait pas.
J’ai conçu, il y a une dizaine d’années, en collaboration avec la société française Banana Rod, des cannes que j’ai baptisé Adrénaline. Ce sont des cannes de 12 pieds d’une puissance de 3lbs. Elles sont hyper nerveuses avec une très grande réserve de puissance. Les anneaux sont en inox fin sans céramique et donc très léger. La poignée est en liège pour un confort optimal et un look vintage comme je les aime.
Je les adore et les utilise autant que possible, sauf en grand lac et en grande rivière pour éviter de trop les martyriser.
Depuis quelques années maintenant, j’ai également un jeu de cannes en 10 pieds, des M4 FC de la marque Starbaits. Elles sont très performantes, puissantes et très agréables à utiliser. Je les réserve uniquement pour des pêches en petites rivières l’hiver.
Comme je dois souvent pas mal marcher et passer des clôtures pour accéder à mes spots de pêche, leur taille est un réel atout. En action de pêche, elles sont très sympas à utiliser dès l’instant où l’on ne lance pas à plus de 50 mètres, ce qui est mon cas dans ce contexte. Je les aime pour leur ergonomie et leur capacité à se faufiler entre les branches pour effectuer des lancers, la plupart du temps de type « cuillère », à moins de 25 mètres.
Cependant, sur des poissons combatifs, comme toutes les cannes 10 pieds, leur faible longueur est un handicap pour contrer les poissons qui partent sur les côtés et il est alors bien difficile, voire impossible de les faire basculer. C’est pour cette raison que je les utilise uniquement l’hiver, quand les carpes sont moins puissantes et que les rivières ne sont pas encore encombrées de végétation.
Les cannes de 10 pieds sont de nos jours à la mode pour au moins deux raisons, elles ne coûtent pas cher et ne prennent pas de place dans le véhicule et lors du transport. Cependant, je suis prêt à parier que dans quelques années, la plupart des pêcheurs retrouveront la raison et s’orienteront vers des modèles de 11 ou 12 pieds qui restent bien plus polyvalents et agréables en action…
Aujourd’hui, il existe sur le marché un choix pléthorique de cannes à carpe. Pour moins de 100€, on trouve d’excellentes cannes qui assurent le job au bord de l’eau.
Difficile de faire son choix !
Nos auteurs vous donnent leur avis sur le sujet, restez connecté !
Contribution de Benjamin Balme
David a bien résumé l’évolution du matériel durant ces trente dernières années, avec aujourd’hui, une offre et une diversité de cannes à pêche qui est juste énorme sur le marché. Tout est à disposition du pêcheur : de la canne d’entrée de gamme à moins de 50€ à la plus perfectionnée et qualitative à plus de 1000€, le choix est varié. Chaque pot à son couvercle Benjamin Balme
Pas toujours facile de s’y retrouver quand on débute la pêche ou lorsque l’on souhaite changer son jeu de cannes !
Au fil du temps, la pêche de la carpe a aussi beaucoup évolué et offre une diversité d’approches : pratiques en étang, en grand lac, en rivière, en compétition, en pêche rapide, en street fishing, en mode stalking ou encore en bateau…
Bref, chaque pêcheur peut exercer sa passion comme il l’entend et doit alors faire le choix de son matériel en fonction de la façon de l’aborder.
Pour ma part, j’ai comme David vu défiler dans mon garage de nombreux modèles de cannes à pêche. Sans toutes les citer, j’ai eu l’occasion d’essayer plusieurs dizaines de cannes à pêche de qualité, de tailles et de puissances vraiment différentes.
Loin de me considérer comme un spécialiste ou un fin technicien du carbone, cela fait maintenant 10 ans que j’ai revu mes critères au niveau du choix de ma « partenaire à talon » de pêche.
Etant un amoureux des pêches rapides sur la rivière et des pêches en grands lacs où j’utilise le bateau pour déposer mes montages, je n’ai pas fouetté une canne à plus de 50 mètres depuis plus de 10 ans !
Partant de ce principe et aimant m’encombrer le moins possible, je privilégie aujourd’hui les cannes courtes (9 et 10 pieds).
Il existe encore une fois plusieurs dizaines de modèles sur le marché avec des tarifs qui différent énormément en fonction des matériaux utilisés.
Inutile de débourser des sommes folles !
Personnellement, j’ai depuis longtemps arrêté d’investir dans mes cannes à pêche, car les différentes marques présentes sur le marché proposent des cannes d’entrée de gamme dont le rapport qualité/prix est très bon.
C’est-à-dire, des cannes à pêche qui vous donne des sensations lors d’un combat et qui gardent suffisamment de puissance pour contrer les rushs violents des poissons d’eau courante.
N’étant pas forcément très soigneux avec mon matériel et pêchant toutes les semaines, j’opte pour du matériel fiable, mais restant dans un budget limité.
Je me souviens avoir cassé à l’époque des cannes à plus de 400€. Des souvenirs malheureux encore gravés dans ma mémoire de jeune pêcheur !
Aujourd’hui, je dispose de deux jeux de cannes de 10 pieds : un jeu de deux cannes en 10 pieds 3,5lbs pour mes sorties sur la rivière et un jeu de 10 pieds en 3lbs pour mes pêches en lac.
Ces cannes de la marque MAD que je représente sortent à des tarifs inférieurs à 100 €/canne.
Malgré leurs prix abordables, elles sont solides et plaisantes pour le pêcheur que je suis. Elles ont contré des poissons très combatifs de la rivière (un silure de 2,20 en plein courant l’automne dernier), sans sourciller.
J’ai aussi pu remettre au goût du jour ces dernières années, toujours dans l’optique de diminuer mon encombrement, les cannes télescopiques.
Ces cannes n’ont pas la même façon de travailler que des cannes en 2 brins, mais malgré une action plus souple, elles peuvent contrer des poissons imposants. J’ai pris avec ce type de cannes des poissons de plus de 20kg dans le Rhône. La canne était pliée jusqu’au talon, mais les poissons sont rentrés sans aucun souci dans l’épuisette ! Avec ce type de canne, les sensations sont décuplées.
En fonction de ses besoins
Aujourd’hui, mon choix se porte sur des cannes maniables, courtes avec une bonne réserve de puissance. Cependant, je n’exclus pas un jour, si je diversifie mes approches et mes lieux de pêche, de pouvoir en changer.
Un conseil aussi pour les plus jeunes : faite en sorte de pouvoir essayer vos futures cannes à pêche, car souvent, nous nous basons sur quelques chiffres de puissance, de longueur de canne, ou sur la qualité d’un porte moulinet. Chaque pêcheur a des exigences différentes donc rien de mieux que de se faire sa propre idée directement chez son détaillant !
Enfin, pour les pêcheurs ultras pointilleux, qui ne trouvent pas leur bonheur dans les centaines de références présentent en Europe, ils vous restent la possibilité de concevoir vos cannes et de les personnaliser à souhait comme avait pu le faire David, il y a quelques années maintenant.
Des sites spécialisés existent aujourd’hui et permettent de concevoir des modèles « uniques » qui seront satisfaire les pêcheurs les plus exigeants.
Contribution de Olivier Gandzadi
Les Cannes sont pour moi l’accessoire, l’outil le plus personnel de notre matériel. Il faut en avoir essayé plusieurs modèles de tailles et puissances différentes pour en connaître les différences et trouver chaussure à son pied ou dans ce cas-là, outils à sa main. Olivier Gandzadi
Je ne vais pas décrire toutes les cannes que j’ai essayées au fil des années, mais plutôt celle qui m’accompagne actuellement dans tous mes périples halieutiques.
Des cannes adaptées à mon style de pêche
J’ai un style de pêche assez particulier depuis que je réside aux USA. Je pêche les grands fleuves de l’Oregon aux method feeder, technique la plus efficace à mon goût dans les puissants courants du fleuve Columbia pour ne nommer que lui.
Pour pratiquer cette technique assez particulière, j’ai plusieurs modèles de cannes. Plusieurs, car je ne crois pas à une canne polyvalente qui me permettrait d’affronter toutes les situations diverses que je puisse rencontrer sur le fleuve.
Le plus important pour moi est l’action de la canne. Mon choix se porte sur une action semi-parabolique, c’est-à-dire, une canne relativement souple dont la puissance se trouve plus dans le talon que dans le scion. Cela me permet d’exercer une forte pression sur les poissons dans les courants sans craindre trop de décrochages qui sont souvent dus à une canne trop rigide.
Les cannes à action semi-parabolique ne saturent pas et continuent à plier jusqu’au talon en poursuivant une forte pression, souvent nécessaire pour détourner un bolide fonçant tête baissée dans le courant. Je trouve mon bonheur dans la série S de chez Free Spirit. Cette série de cannes à étés conçues et étudiées pour les pêches à courte et moyenne distance, je veux dire par là de 10 à 60m, ce qui me convient parfaitement.
Pour ce qui est de la puissance, mes cannes s’échelonnent de 2,75lb à 3,25lb selon la situation et l’époque de l’année. En effet, le débit varie énormément selon la saison.
Pour les longueurs, j’opte la plupart du temps pour des cannes comprises entre 3,30 et 3,60m. Je ne suis pas un adepte des cannes courtes, car en fleuve, je dois souvent pêcher les scions en l’air pour éviter au nylon de frotter contre la cassure ou passer au-dessus de différents obstacles tels que des rochers ou herbiers de bordures.
Voilà en quelques lignes la description de mes outils et leur fonction.
Par la suite, j’aurai l’occasion de décrire plus en profondeur ma technique de pêche, ce qui sera complémentaire à cet article pour mieux comprendre mon choix de cannes.
À bientôt au bord de l’eau.
Contribution de Benjamin Fergeault
Quel vaste sujet que celui du choix de ses propres cannes à carpes ! Choisir, c’est renoncer. Pour bien choisir, il est primordial d’aborder les qualités essentielles que doit contenir une bonne canne à carpe. Benjamin Fergeault
L’historique des cannes à carpe
Il est évident qu’en matière de canne à carpe, une profonde évolution a eu lieu depuis les années 80 à aujourd’hui. En effet, les techniques modernes de pêche de notre cyprin favori ont profondément bouleversé la conception des cannes dîtes à carpe.
A la fin du siècle dernier, l’offre était pour la moins restreinte. Les pionniers utilisaient pour commencer des cannes en bambou, puis en fibres de verre et enfin en fibres de carotte.
Petit à petit, outre-Manche, le développement et la conception de canne à carpe haut de gamme se sont accélérés.
Les Dream Maker ont vu le jour et ont conquis bon nombre de carpistes. C’est à partir de ce moment-là que les cannes à carpe ont commencé à avoir une réelle importance dans la tête des carpistes. La canne fut alors vue comme le prolongement du bras du carpiste. Il s’agissait en réalité de l’arme du carpiste.
Ayant débuté dans les années 90, j’optais, pour combattre mes premières carpes, pour une canne en fibre de verre, puis rapidement, je m’achetais un jeu de Balzer Magna S pro 2lbs ¾ action parabolique avant d’obtenir mes fameuses Sert Obsession, 12 pieds, action semi-parabolique, 3,5lbs signées Philippe Lagabbe.
Au début des années 2000, je m’achetais un jeu de cannes Free Spirit en 12 pieds 3.5lbs action semi-parabolique. Elles en ont vu de toutes les couleurs…
Je viens d’acquérir cette année en remplacement de mes vieilles Free Spirit, un jeu de Carp Spirit Magnum X3 12 pieds 3,5lbs action semi-fast et un jeu de Magnum X3 10 pieds 3lbs action semi-fast.
Une première variable importante : la longueur
Auparavant, le carpiste n’avait pas le choix de la longueur. Les modèles proposés étaient souvent aux alentours de 11 pieds.
Aujourd’hui, les concepteurs ont fait évoluer ce point essentiel. L’offre se situe environ entre 6 et 13 pieds.
Cela permet réellement de répondre à plusieurs situations. Pour atteindre de longues distances, j’opterais pour une 13 pieds à condition d’adapter mon montage. Pour pêcher des zones très encombrées et des berges sauvages, j’opterais pour une 10 pieds et enfin, pour avoir une canne passe-partout, j’opterais pour une 12 pieds.
Personnellement, je ne suis pas un lanceur. Je préfère largement déposer mes montages en bateau pour être sûr qu’il soit pêchant ! Il en va de ma tranquillité d’esprit au bord de l’eau. Cela fait donc plusieurs années que je possède des modèles 12 pieds 3,5lbs passe-partout.
Aujourd’hui, vu l’évolution de l’offre, il m’apparaît essentiel de posséder un jeu de 10 pieds en plus des 12 pour combler toutes les situations. En effet, pour le stalking, les berges encombrées ou la pêche en bateau, les versions 10 pieds sont incroyablement efficaces.
Une seconde variable : La puissance
Nous ne pouvons pas choisir une canne sans évoquer la puissance de ces dernières.
Comme vu précédemment, la canne est l’arme du carpiste. C’est l’élément qui va lui permettre d’atteindre les spots d’alimentation parfois avec force et engagement physique et parfois avec précision.
Étant un pêcheur de grands lacs et rivières sauvages, j’opte souvent pour une puissance de 3,5lbs. Cette puissance me permet de faire tourner et contrôler de belles carpes dans le courant.
Sur les modèles 10 pieds, une puissance de 3lbs est suffisante pour contrer les poissons les plus puissants. Effectivement, la longueur de la canne étant moindre, la puissance pourra être revue légèrement à la baisse.
L’action : Entre plaisir et performance
Le troisième point qui est essentiel dans le choix d’une canne à carpe est l’action. Là encore, il va falloir souvent choisir entre plaisir et performance ou bien trouver une canne qui est le juste compromis entre les deux.
Personnellement, je ne recherche pas à atteindre des distances de lancer énormes. J’ai privilégié souvent le plaisir avec des actions paraboliques ou semi-paraboliques tout en gardant une bonne réserve de puissance pour les poissons les plus sauvages.
Depuis mon entrée dans la team Carp Spirit Dynamite Baits France, j’ai découvert une nouvelle action : l’action semi-fast. C’est réellement le juste compromis entre performances au lancer, bonne réserve de puissance et plaisir au combat. Je suis réellement bluffé par cette nouvelle action que je ne connaissais pas et je vous invite à l’essayer.
La finition : La canne à carpe comme élément de mode
Le dernier point selon moi qui fera pencher la balance dans le choix d’une canne à carpe est la finition.
Nous sommes des pêcheurs de carpes et nous aimons le matériel bien fini, joliment créé et réalisé, c’est pourquoi ce dernier élément est essentiel.
Quel est le carpiste moderne qui n’a jamais réalisé de jolis clichés de sa batterie de cannes parfaitement alignées ? Je n’en connais aucun…
Alors oui, une finition anti-rayures, de beaux anneaux « sea guide », un porte moulinet Fuji, ou un pommeau gravé au laser sont des plus indéniables dans le choix des cannes à carpes.
Et n’oublions pas le but de notre passion est avant tout de se faire plaisir.
A bon entendeur…