Fin 2019, la pêche était compromise pour moi. En décembre, j’ai fait un voyage en Chine, visité plusieurs magasins et fait quelques conférences, mais je n’ai pratiquement pas pêché pendant tout le mois. La dernière fois que j’avais effectivement pêché, c’était sur le grand lac du parc début décembre à Vienne où j’étais présent pour le salon Carp Austria.
Je suis resté bredouille. Il faisait terriblement froid, mais au bout de deux heures, nous avons pu trouver des carpes en utilisant des lampes frontales. C’étaient des poissons d’une quarantaine de livres. Toutefois nous n’avons pas tenu longtemps car le froid glacial était insupportable.
Nous pêchions avec des « single hookbaits ». Peut-être avec un peu d’amorce on aurait pu stimuler les poissons, mais c’était un échec et le froid nous a vaincu. La nuit suivante, j’ai pêché en Allemagne et attrapé sept esturgeons ! Mais pas une seule carpe…
Famille oblige
Ensuite, j’avais pas mal de boulot à finir avant le nouvel an. Avant d’avoir des enfants, j’allais à la pêche à la période de Noël, mais ce n’est plus possible. J’ai tout de même pu pêcher un peu le brochet avec mon père, mais pas les carpes. Le temps de voir tout le monde, l’année était déjà terminée.
Ce n’était que pour le nouvel an que j’ai enfin pu repêcher la carpe, un moment que j’attendais avec impatience. J’avais réservé un chalet au bord d’un lac pour ma petite famille depuis le mois de septembre. Nous allions être seuls sur le lac, ce qui me permettait de le pêcher où et comme je voulais.
Réveillon au bord de l’eau
L’année dernière, nous avons visité Weston Park. L’année précédente, c’était Churn Pool, et c’est devenu un peu une tradition pour nous depuis l’arrivée des filles. C’est un sentiment beaucoup plus agréable de se réveiller le jour du Nouvel An en pleine forme plutôt que d’être malade à cause des abus.
Pendant des années, j’ai fêté le nouvel an en grand style, mais je suis content que tout cela soit derrière moi ! Alors maintenant je me débrouille pour trouver un endroit où emmener la famille, avec un logement convenable car il fait froid, et avec un peu de pêche. Pour cette année, j’ai réussi à trouver, avec l’aide de Rob Williams, un endroit appelé Stenhill Fishery dans le Devon.
Ce fut un début plutôt étrange. Quand je suis arrivé là-bas, j’ai rencontré Brian, le propriétaire actuel. Je dis cela parce que l’une des premières choses que Brian a faites quand je suis arrivé était d’enlever le panneau du portail à l’entrée de la propriété. Brian y dirigeait la pêche depuis 36 ans.
Le lac a été géré en tant que syndicat pendant de nombreuses années, puis, pour les 17 dernières années, il a été géré comme un lieu de vacances de réservation exclusif. Mais récemment le lac a été mis en vente et la veille de mon arrivé Brian avait signé l’accord avec un acheteur.
C’était un peu bizarre. J’avais consulté le site Internet et regardé les captures et les mises à jour, et nous étions les derniers à pouvoir pêcher le lac avant qu’il ne change de mains. C’était un peu la fin d’une ère.
Nous étions donc les derniers invités et Brian nous a fait visiter les lieux. Je dois dire que même au cœur de l’hiver, ce charmant petit endroit m’a coupé le souffle. Je regrette seulement de ne pas l’avoir découvert plus tôt, et donc il s’agissait de notre première et dernière visite !
Poissons de souche
Le lodge était charmant avec toutes les commodités et une grande télévision à écran plasma dans chaque chambre. C’était vraiment bien fini, un bon hébergement 5 étoiles, juste à côté du lac. L’étang lui-même était vraiment très ancien, situé dans une belle vallée rurale.
Je ne sais pas pourquoi il a été creusé, mais il était là depuis très longtemps et Brian avait passé sa vie à s’en occuper. La population originale de carpes était composée de 61 vieux poissons, tous micro-pucés. Au fil des ans, il avait également introduit une centaine de petits poissons qu’il avait lui-même apportés.
Les poissons les plus âgés seraient de souche Leney, et avec des installations de reproduction sur place, Brian a pu assurer leur progéniture. À vrai dire, quand les gens parlent des carpes de la souche Leney, je suis toujours sceptique.
Mais bien que je sois loin d’être un expert en carpes, je dois dire que je pense que celles de Brian le sont vraiment car elles sont certainement uniques et très spéciales.
Inspection du terrain de jeu
J’étais donc en admiration devant cet endroit et j’étais prêt à craquer. Le premier après-midi était magnifique. Ayant eu beaucoup de pluie ces derniers jours, ce temps lumineux nous faisait le plus grand bien. Même si le sol était marécageux, le soleil brillait.
Après avoir déchargé la camionnette, j’ai réalisé plusieurs lancers avec un plomb à la recherche de zones exploitables. Normalement, je me mets en action de pêche rapidement avec quelques montages chod afin d’avoir une touche rapidement, mais comme j’étais ici pour quelques jours, j’ai choisi de m’appliquer un peu plus. L’étang semblait assez uniforme en profondeur, principalement autour de 3 pieds (90cm) avec quelques taches plus profondes d’environ 5 pieds (1,50m).
Cependant, les fonds étaient très vaseux, et cela malgré le fait que dans le passé Brian a régulièrement tenté de retirer pas mal de vase à plusieurs endroits.
J’ai essayé de trouver des zones un peu plus dures, nettoyées par l’activité des carpes, car c’est tellement mieux pour la présentation des montages. J’ai alors consacré tout mon premier après-midi à trouver des spots convenables, légèrement plus durs et légèrement plus profonds. Il y avait une île avec des buissons qui surplombaient l’eau, et bien que ce n’était pas simple j’ai insisté un moment pour jeter mon plomb dessous pour vérifier le fond. Étant donné que j’étais là pendant 2 jours, ça valait le coup.
Sous les branches
En formulant un plan sur la meilleure façon d’approcher chaque spot, j’ai préparé un bon mélange de Citruz. Brian m’avait dit que les carpes ici préfèrent un appât fruité et il avait raison, car j’ai essayé aussi la Scopex Squid sur une canne, mais cela n’a rien donné.
Ma pêche s’est donc faite avec une amorce Citruz composé de flocons, de petites pellets, de pain trempé, de quelques bouillettes entières et de beaucoup de sirop. Mon approche consistait à faire d’abord le tour pour amorcer quelques spots avec ce mélange.
Ce n’est que le soir que j’ai sorti les cannes et il n’a pas fallu longtemps pour que j’aie la première touche, moins d’une demi-heure en fait, sur un petit Ronnie Rig avec un petit hameçon Claw placé sous les buissons de l’île que j’avais positionné sous les branches à l’aide d’une pelle d’amorçage.
En famille
Durant la nuit j’ai eu d’autres touches et j’ai pris deux jolies miroirs, puis je me suis levé de bonne heure pour réamorcer mes spots. Alors que les lignes avaient été replacées avec des esches fraîches, Chloé et moi nous sommes amusés en pêchant un peu les perches dans la journée, et on en a pris des belles.
Pendant ce temps, il y avait régulièrement des touches sur les cannes à carpes et nous avons partagé les combats avec toute la famille. Parmi les carpes il y avait pas mal de miroirs avec de superbes robes d’écailles.
La dernière et la première
En fin d’après-midi j’ai de nouveau réamorcé tous mes spots et reconditionné mes montages. Le soir nous avons eu un bon repas avant d’allumer les feux d’artifices pour célébrer le nouvel an. Nous ne sommes pas restés debout particulièrement tard. Mon dernier poisson de 2019 est arrivé à 22h30, et le premier de 2020 à 4 heures du matin.
Ayant attrapé une douzaine de carpes au total, j’ai repassé en revue ce qui s’était passé. J’étais vraiment content des résultats.
J’avais d’entrée compris où se trouvaient les spots visités par les carpes et mon montage était efficace. La pêche en soi était assez simple. Je plaçais mes montages soit à l’aide d’une pelle d’amorçage, soit directement à l’aide de ma canne Sawn-off de 6 pieds.
Varier les approches
Pour varier un peu les plaisirs, j’ai à un moment aussi pêché un peu l’après-midi au flotteur. Au lieu d’attendre qu’un des détecteurs ne sonne, j’ai pu m’asseoir et me concentrer sur l’antenne du flotteur, et c’est comme ça que j’ai finalement réussi à prendre la plus grosse carpe de la session, une commune d’un peu plus de 10kg. C’était un vieux poisson avec une nageoire anale partiellement blanchie.
Et voilà 2019 était terminé et le nouvel an avait commencé. J’ai fini ces quelques jours à l’étang par attraper 17 carpes et des tas de belles perches. Les filles ont aussi attrapé plein de poissons et ce fut un véritable travail d’équipe.
C’était vraiment la meilleure façon de terminer une année et de commencer la suivante. Alors, que l’année 2020 soit un bon cru ! Je n’ai pas beaucoup de projets concrets planifiés, mais je m’efforcerai de documenter tous les bons moments à venir pour le site CARP LSD !