Beaucoup de carpistes ne pratiquent pas à la période hivernale. Cela ne veut pas pour autant dire qu’il ne faut plus s’occuper de notre passion.
Il y en a des choses à faire : Repérage, sondage de nouvelles zones et préparation des appâts pour la saison à venir font partie de ces tâches essentielles à mener pour bien préparer la nouvelle année !
C’est le moment de se constituer des stocks de bouillettes pour toute la saison.
Avec un matériel de base, de bonnes recettes que l’on vous offre régulièrement dans Carpe Starter et de l’huile de coude, réaliser de bons appâts pour moins de 4€ le kilo devient un jeu d’enfant.
De quoi envisager de bonnes séances d’amorçage à la belle saison…
Un matériel allégé
Nul besoin d’avoir des machines, pétrins et autres outils de professionnel pour constituer une bonne quantité d’appâts dans son garage.
Avec trois tables à bouillettes de 15, 20 et 24mm vous pourrez pallier toutes les situations, de la rivière au plan d’eau, été comme hiver.
Un pistolet pneumatique pouvant contenir au moins 4 kilos de pâte est indispensable pour obtenir un bon rendement. Ce pistolet est raccordé à un compresseur de 50 litres que l’on trouve facilement pour une centaine d’euros.
Une poubelle de 100 litres associée à un mélangeur électrique (outil pour mélanger peinture, mortier, etc., que l’on trouve dans les magasins d’outillage pour moins de 100€) permet de façonner la pâte par série de 10/15 kilos. C’est un peu sportif, mais ça le fait bien.
Si vous avez un gros mélangeur professionnel, c’est encore mieux et moins contraignant, mais l’investissement n’est pas du tout le même !
Une grosse gamelle, un réchaud tripatte pour obtenir un feu puissant, une bouteille de gaz propane pour travailler l’hiver en toute sérénité et vous voilà paré pour démarrer une carrière de rouleur…
Des matières premières sélectionnées !
Le choix des matières premières est capital pour obtenir des appâts de qualité. Les farines de maïs, de soja, les graines broyées, les levures et autres farines végétales s’achètent de préférence dans un moulin pour une garantie de fraîcheur et de qualité.
Les farines carnées, comme les fishmeals, les extraits de viande et de foie sont très vulnérables au stockage et sont fragiles.
Faites confiance à des professionnels qui ont un gros débit, assurance d’une bonne fraîcheur. Les œufs se trouvent en supermarché à bon prix.
Ils ne sont pas forcément de première qualité, mais malheureusement les œufs de grande qualité coûtent très cher et augmentent fortement le coût de revient de la bouillette.
Si vous habitez dans une région ou les producteurs sont nombreux, vous pouvez toujours leur négocier les œufs déclassés.
Ils sont justes de forme bizarre, parfois légèrement fêlés, mais de bonne qualité et surtout très frais. De plus, ils sont vendus à un prix défiant toute concurrence. Quelques dizaine d’euros le carton de mille !
Choisir le bon mode de conservation
J’en ai déjà parlé dans l’article précédent, mais comme ce sujet inquiète beaucoup les pêcheurs, j’en remets une couche ! Et je vous conseille à nouveau de tout miser sur le naturel en éliminant les conservateurs chimiques qui rendent les appâts moins efficaces et mettent en danger les poissons et l’environnement…
Une fois roulées, il faut penser à stocker dans de bonnes conditions les bouillettes. Voici les deux solutions les plus simples et efficaces :
La congélation
C’est de loin la plus performante, il suffit juste d’avoir un congélateur dédié aux bouillettes pour éviter que votre futur bœuf bourguignon ou vos prochaines frites aient un arrière-goût de calamar ou de Monster Crab…
Vous éviterez ainsi quelques soucis familiaux… Un congélateur de 300 litres permet de stocker environ 100 kilos de bouillettes.
Personnellement, je les congèle par sac zip de 2kg pour une grande souplesse d’utilisation. Il n’y a qu’à sortir la quantité voulue la veille de la partie de pêche et vous êtes en possession d’appâts frais et aux caractéristiques parfaitement conservées comme au premier jour.
Autre avantage non négligeable, vous pouvez recongeler vos bouillettes autant de fois que vous le souhaitez, elles ne s’alterneront pas pour autant.
Si vous en avez trop pris et que vous revenez avec un bon stock, retour donc à la case congélation.
Le sel
Plus contraignant, le sel est très efficace pour éviter aux appâts de moisir. Après séchage des bouillettes, il faut les stocker dans des seaux en prenant soin de placer une couche de bouillette suivie d’une couche de sel et ainsi de suite.
Il faut presque autant de sel que de bouillettes. Les seaux deviennent très vite très lourds !
Après une semaine environ de ce trempage, je tamise les bouillettes légèrement pour éliminer le plus gros du sel. Il en reste toujours un peu qui entoure chaque bouillette.
Je stocke mes appâts dans des sacs hermétiques par deux kilos sans adjonction de sel et ils tiennent très bien ainsi plus de 6 mois entreposés dans un endroit sec et sombre comme un garage.
Cela évite la contrainte de devoir éliminer le sel à chaque fois que l’on a besoin d’appâts et évite de se casser le dos en portant des seaux plus lourds que de raison !
Recette de base
Voici une recette de base que vous pourrez faire évoluer selon vos envies et qui vous permettra de réaliser d’excellentes bouillettes pour moins de 4€ le kilo.
Pour 10 œufs environ
-250g farine de maïs
-200g farine de soja grillée
-250g semoule de blé extra fine
-100g farine de lait pour veau
-100g farine de poisson
-100g graines concassées (birdfood)
DAVID TARTAGLIONE