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Trop souvent, j’en ai fait l’expérience, surtout à la fin de l’hiver et au printemps, rien ne semble se produire sur le fond.
Des heures, des jours ou même des semaines passent sans action et la plupart des pêcheurs de carpes attendent patiemment des temps meilleurs.
Les carpes passent une grande partie de leur temps non pas sur le fond, mais à différentes hauteurs dans la colonne d’eau.
D’autant plus que l’intensité lumineuse augmente à la fin de l’hiver. Les poissons tentent d’en profiter rapidement en montant beaucoup plus haut dans l’eau et recherchent ainsi la chaleur.
Là où de nombreux pêcheurs pensent que les carpes montent en surface seulement quand il fait vraiment chaud, la pratique montre le contraire.
Ces premiers rayons de soleil précoces peuvent suffire à attirer le poisson vers un autre étage. Loin du fond et loin de vos présentations d’appâts habituelles.
Chasser le doute !
Pour ceux qui n’ont jamais pêché au zig, il faudra un certain courage pour présenter ses esches entre deux eaux ou juste sous la surface.
Encore aujourd’hui, assez peu de carpistes pêchent au zig, et il y a de bonnes chances pour que vous soyez le premier sur votre plan d’eau à pratiquer de cette façon.
Cela peut semer des doutes et poser des problèmes au niveau de votre confiance.
Est-ce que je fais les choses de façon correcte ?
Est-ce que le zig marche ici ?
Pourtant avec les esches posées sur le fond, vous êtes bien plus patient et vous restez confiant même après de nombreuses heures et parfois des jours sans touches.
Mais une fois monté en zig ce n’est plus la même histoire, au bout d’une ou deux heures le doute s’installe et on fait marche arrière.
Alors oui, il faut un certain courage pour laisser les cannes pêcher au zig pendant plusieurs jours, et cela, même quand le soleil se couche…
Le meilleur conseil que je puisse donner aux pêcheurs de zig novices est de s’orienter dans un premier temps sur les eaux les mieux peuplées de la région.
Surtout si celles-ci ont également une belle profondeur. Plus vous avez de touches, plus vous accumulez des informations et plus vite vous apprenez.
Ce que vous apprenez en une journée sur une eau avec beaucoup de carpes, peut être inestimable si par la suite vous abordez des eaux faiblement peuplées et bien plus difficiles.
Profondeurs
Il n’y a que deux cas de figure où on sait avec certitude à quelle profondeur les carpes évoluent.
Le premier est lorsque vous les voyez réellement nager juste sous la surface.
Le deuxième est quand les carpistes déroulent bien en pêchant sur le fond, ce qui confirme qu’à ce moment-là, c’est bien sûr le fond que les poissons s’alimentent.
Les montages zigs ne sont rien de plus qu’une arme supplémentaire et parfois très efficace que vous ajoutez à votre arsenal lorsque les circonstances l’exigent.
Que faire si vous ne voyez pas les carpes en surface et que rien ne se passe sur le fond ?
Et surtout si vous voyez quand même des carpes sauter, mais que personne n’en touche ? À ce moment-là, il est définitivement temps de commencer à chercher avec des zigs dans les différentes couches d’eau.
Pour cette recherche de la bonne profondeur, je suis un grand fan des zigs réglables sur plomb coulissant, grâce à un flotteur spécial.
Un tel système vous permet de présenter votre zig facilement à différentes profondeurs.
Avec ce système, je suis également pour mettre toutes les cannes en même temps en zig.
De cette façon, vous pouvez rapidement essayer différentes profondeurs et découvrir où se trouvent les poissons.
Une bonne règle de base au printemps est d’explorer le tiers supérieur de la colonne d’eau.
Supposons qu’une eau a une profondeur de 4,5 mètres. Dans ce cas, je commencerais à chercher dans le premier 1,5 mètres sous la surface. Un zig à 50 centimètres sous la surface, un autre à 1 mètre puis un troisième à 1,5 mètres par exemple.
Ne vous méprenez pas sur la quantité de carpes qui continuent à nager dans les couches supérieures de l’eau dans l’obscurité. Vous ne serez pas le premier à attraper des carpes au zig la nuit.
Quelle esche ?
Quand on débute au zig, une question nous trotte dans la tête : quelle esche vais-je utiliser ?
Si vous regardez l’Angleterre, vous verrez que beaucoup de pêcheurs au zig se servent de morceaux ou bâtonnets de mousse.
Ces morceaux de mousse ne sont même pas aromatisés, et en tant qu’utilisateur avide de bouillettes, vous devez naturellement vous y habituer.
Mais cela marche !
Et la mousse présente également de bons avantages.
Par exemple, quelques morceaux de mousse ne prennent pratiquement pas de place dans votre boîte à pêche, ils flottent à merveille et vous pouvez les réutiliser.
Si nous regardons les couleurs de la mousse, il semble que presque tous les utilisateurs expérimentés de zig soient de grands fans du noir.
Et ce n’est même pas si étrange. Sous l’eau, le noir se détache énormément et cela reste une couleur naturelle.
Vu par-dessous, une esche noire fournira également un bon contraste avec un ciel clair.
Pourtant, il existe d’autres couleurs qui peuvent aussi bien fonctionner. Le jaune, par exemple, est une couleur qui se démarque mieux lorsqu’elle est vue par le dessus et si le fond est sombre.
Donc, si les poissons nagent au-dessus de votre zig, ils le remarqueront plus rapidement.
N’oubliez pas que le jaune est proche du vert dans le spectre de couleurs. De nombreuses eaux ont une teinte verte en raison de la prolifération d’algues. A une certaine distance, votre esche jaune est beaucoup moins perceptible que ce que l’on peut imaginer.
Le rouge en revanche, est une couleur qui se démarque beaucoup plus dans ce cas. Il peut donc être utile de jouer sur les couleurs pour voir ce qui fonctionne le mieux.
Zig bosté ?
Vous pouvez bien sûr choisir de parfumer votre esche en mousse ou même utiliser des petites pop-ups qui diffusent également divers attractants.
De cette façon, vous pouvez stimuler d’autres sens que la vue chez les carpes.
Surtout plus tôt dans l’année, il semble que cela puisse souvent être un moyen très efficace de stimuler les carpes et cela peut même être lié à la température de l’eau.
Les sens d’une carpe fonctionnent beaucoup moins bien dans l’eau froide.
En conséquence, une carpe voit aussi beaucoup moins, par exemple. Une esche très attractive à tous niveaux peut donc fonctionner à votre avantage alors que plus tard dans l’année, elle peut être considérée comme un danger potentiel.
J’applique moi-même comme règle que plus tôt dans l’année et/ou dans les eaux troubles, je pêche avec des esches plus attractives (à tous les niveaux) que lorsque l’eau est plus chaude et/ou plus claire.
Amorcer
Lorsqu’on pêche au zig, l’amorçage ne se fait bien sûr pas de la manière habituelle.
Et pour être honnête, c’est aussi quelque chose que je fais rarement avec les zigs. La plupart du temps, il suffit de présenter l’esche là où se trouvent les carpes pour déclencher une touche.
Les moyens d’amorçage sont également limités quand on pêche au zig. Vous aurez besoin d’une amorce qui coule lentement.
Dans le commerce, on trouve désormais des amorces spécialement développées pour la pêche au zig et qu’il suffit de mouiller et d’amorcer au Spomb.
Sur les eaux très peuplées en carpes, un amorçage de rappel au Spomb peut s’avérer être très efficace.
Stimuler les carpes avec un nuage attractif peut les rendre folles !
Toutefois, sur les eaux faiblement peuplées, l’amorçage peut être contre-productif et l’impact du Spomb peut faire fuir les poissons. Heureusement, le zig fonctionne aussi sans amorce.
Le montage
L’assemblage d’un montage zig réglable est en fait très simple.
Un plomb coulissant sera directement placé sur le corps de ligne avec des Zig-kits spéciaux.
Vous obtenez une sorte d’anneau coulissant flottant sur lequel vous pouvez attacher le plomb et le changer si nécessaire.
Cela garantit également que l’anneau par lequel la ligne passe reste bien décollée du fond et le fil ne pourra se coincer dans les débris ou dans le substrat du fond.
Après le plomb, on monte un flotteur spécial zig équipé d’un émerillon. Il existe différentes tailles de flotteurs.
Personnellement, j’opte le plus souvent pour un modèle « Large » qui est plus grand et a une meilleure flottabilité.
Il monte donc plus facilement ce qui est aussi un avantage avec des corps de ligne de plus gros diamètre quand on pêche à distance.
On le sent bien mieux aussi, ce qui facilite le réglage en hauteur, même dans le noir.
Avec un peu de pratique, vous pouvez bien sentir si votre flotteur est en surface ou non.
Sur l’émerillon supérieur du flotteur on monte le bas de ligne, qui la plupart du temps est constitué d’un Nylon clair assez fin pour des raisons de discrétion.
Mon premier choix est le Zigline spécialement développé en 11lb. Je mesure la longueur de mes bas de lignes sur mes cannes.
Avec l’hameçon positionné au début du porte moulinet, je réalise une boucle au niveau de mon anneau de départ. Je vous expliquerai le pourquoi un peu plus loin.
Comme hameçon, j’ai utilisé avec succès deux modèles ces dernières années. Le premier est l’hameçon Mixa à tige courte.
Ce modèle a une courbe extrêmement large et est peut-être l’un des hameçons zig les plus utilisés.
Il est important d’attacher l’hameçon avec un nœud sans nœud, puis de glisser un morceau de tube en silicone sur l’œillet de l’hameçon.
Vous verrez que cela ouvrira davantage l’angle de la ligne qui sort de l’œillet ce qui permet de mieux piquer les poissons.
L’autre hameçon que j’utilise beaucoup est le Kamakura Choddy.
Ce modèle super pointu a un œillet qui est incliné vers l’arrière et par conséquent, la ligne d’elle-même laissera l’hameçon plus droit pour optimiser son ouverture.
Il suffit simplement d’attacher cet hameçon avec un nœud sans nœud sans rajouter quoi que ce soit.
Par contre, je fixe le cheveu court un peu plus loin sur la tige en terminant mon nœud sans nœud à l’opposé de la pointe de l’hameçon.
Avec un hameçon Choddy taille 8 et un Zigline 11lb, cela revient à environ 12 spires pour réaliser le nœud.
Lancer
La dernière chose qu’il reste à faire avant de pouvoir ferrer votre première carpe au zig est de lancer le montage.
Astuce : collez votre hameçon avec un ruban soluble sur le flotteur et lorsque vous lancez, freinez le fil à la fin de la trajectoire. De cette façon, vous ne serez pratiquement jamais emmêlé.
Une fois lancer et le plomb posé sur le fond, laissez le flotteur remonter à la surface et placez la canne sur les supports.
En tournant maintenant la bobine, vous pouvez mettre le tout sous tension. Continuez maintenant jusqu’à ce que le flotteur soit tiré sous l’eau.
Maintenant, attrapez avec vos doigts la ligne au niveau de l’anneau de départ de votre canne, puis tournez avec l’autre main votre manivelle jusqu’à ce que vos doigts qui pincent la ligne se trouvent au niveau du porte moulinet, ce qui correspond à la longueur de votre bas de ligne.
Vous sentirez également clairement le flotteur tirer sur la ligne. Donc, à ce stade, vous savez que votre appât touche la surface.
C’est en fait votre point de départ après quoi, vous pouvez jouer avec les profondeurs. Et c’est là que le jeu commence vraiment. Bonne chance !
