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Et les mystérieuses carpes aux écailles d’or…

Wild Carp Fishing 

de Alexandre Dubernard alias Alex’trem

A l’ère où la pêche de la carpe est en plein essor, où l’affluence au bord des berges bat son plein, il est de plus en plus difficile de pêcher des endroits mystérieux, totalement coupés du monde. Trouver un coin isolé et gorgé de beaux poissons relève d’un véritable challenge.

Et justement, un de mes vrais défis actuels est de trouver des nouvelles destinations où nagent de nouveaux bijoux. Trouver des trésors sortis de nulle part, chercher des lieux qui me sont inconnus en quête de cette adrénaline qu’ils procurent… Partez avec moi à la découverte d’aventures nouvelles.

Plongez dans les abysses pour découvrir toutes ces pépites qui se cachent sous toutes ces eaux qui nous entourent, toutes si mystérieuses les unes que les autres…

L’île au trésor

Enfermé sur mon île depuis 48 heures maintenant, je ne sors que pour les grandes occasions. Je suis un peu timide avec ces dames… En effet, il faut vivre très discrètement sur ce lieu si sauvage. Seul au monde, isolé de tout, je brave cette météo si capricieuse, les carpes le sont aussi pour le moment. La pêche est compliquée mais bon, je garde espoir, nous sommes le troisième jour et toujours rien au compteur.

Ah si, un départ loupé bref, rien de bien intéressant jusque-là. Je contemple cette merveille de lac de plusieurs dizaines d’hectares pendant que les grenouilles croassent. Soudain l’orage arrive. Je sais que sur ce lac et tout particulièrement avant la pluie, c’est un moment propice pour prendre un bloc. Ni une ni deux, j’anticipe un peu, je décide de placer à nouveaux mes 4 cannes. Je sors discrètement de mon île avec mon Zod de 160 et commence par placer les lignes les plus au loin.

Puis je décide de mettre une canne dans 1 mètre d’eau au ras de l’île battue par les vents. Je me doute que dans tous les cas, elles longent cette bordure. Je suis posé sur mon level, il est 22h, j’apprécie ce moment si intense. Le vent commence à se calmer, on sent que la pluie s’invite dans cette soirée en tête-à-tête avec le lac. J’ai déjà remporté plus d’une victoire contre lui, mais il m’a souvent mis K.O. aussi ! Alors encore une nuit pour en découdre…

Il est l’heure d’aller se coucher, je sens que quelque chose peut se passer. Je suis de nature optimiste. Il est deux heures du matin, mon RX s’extasie sur les basses des teuffeurs qui ont squatté non loin de mon île. Je me lève tant bien que mal, bercé dans mes rêves par la techno parade. Je suis déjà dans le « moove » au rythme des watts de la fiesta d’à côté. Je pars dans mon Zod combattre la teufeuse… Arrivé à l’aplomb, je sens déjà que c’est lourd, très lourd, le scion est cintré.

Je bride comme je peux, ça fait boum, « boum boum boum » ! Au loin aussi ça fait de plus en plus « boum boum boum ». Du reste, il y a même un feu d’artifice amateur, à croire que ce poisson va se fêter ce soir ! Il me fait valser dans tous les coins du lac, un coup à droite, un coup à gauche, il m’invite au fond pour me faire découvrir son tout nouveau style : les abysses, oui oui une danse dont je me passerai bien. Il y a un arbre immergé ici ! Waouh !!

Là, il faut que je stoppe tout ça ! Je décide de la contrer sec, elle remonte à la surface, je vois que c’est beau, même très beau. Je distingue à la surface de l’eau deux couleurs bien distinctes, un vrai stroboscope pour mes yeux encore endormis. Elle est splendide, lourde et bicolore en plus.

À mon tour de l’inviter dans mon triangle VIP ! Je crie un « yes » de joie, autant dire que c’est un dancing dans le boat, sur le rythme effréné des basses si proches dans cette forêt épaisse ; ça m’a mis le feu tout ça ! C’est la fête au village ! Je la ramène au bord et la pèse.

Ça fleurette avec les 25kg, une pépite. Un spectacle vivant cette carpe ! Quel bonheur d’avoir cette sensation du devoir accompli ! Une vraie mission cette session tant pour débuter celle-ci que pour la terminer. C’est vraiment une sensation unique avec tout cet investissement qu’il faut mettre en place ! Je suis le plus heureux du monde et je finis sur une bonne note « de musique » (rire) cette session !

Une véritable trouvaille dans un jardin aquatique

Et les mystérieuses carpes aux écailles d’or…
Une pépite sortie des abysses…

Un lingot d’or dans 40ha d’eau, une nuit magique ! Nouveau lac et nouveau trophée, quand on dit qu’il n’y a pas que la taille qui compte ! Je m’en souviens comme si c’était hier, je m’installe sur ce secteur où il y avait plein d’herbe, c’était une pêche très compliquée du fait que je ne pouvais quasiment pas naviguer.

L’herbe était très dense et seulement 4 spots clairs se trouvaient autour de moi. Mes 4 cannes sont posées dont une dans les herbiers carrément, avec un pop-up. J’angoissais à l’idée qu’elle se coince dans les herbiers si denses, je me demandais comment je ferai pour l’extirper de cette forêt d’herbiers ! Je pars prospecter, mais le lac est un vrai terrain de foot. Je ne joue pas à domicile là ! Cet adversaire m’a tout l’air redoutable, je sais que cette partie n’est pas gagnée d’avance, mais c’est le jeu !

Et les mystérieuses carpes aux écailles d’or…
Prêt à faire feu !

Je finis de placer la quatrième canne au bord et déjà un bip, puis deux, puis bipppppppppp, j’y go ! Je pars combattre ce poisson et paf décroché ! Je suis fou, à peine rentré au bord que paf, ça repart, mais là, ce n’est pas la même ! C’est une pépite de fou, je suis comblé de bonheur !

Quel lingot, quel trophée, quel « beauty » ce poisson ! Je suis aux anges, soudain, ma troisième canne run et je file rapidos car cette canne est vraiment à ras des gros tas d’herbiers et des branches. A peine arrivé à l’aplomb, je sens que c’est lourd. Je tire un peu et je décroche ! Minceeeeee ! Dégoûté là !

Pêcher dans les herbiers, comment faire ?

Une de mes combines que j’utilise la plupart du temps est le montage à l’élastique. Ce montage est constitué d’un élastique sur le clip plomb et d’un bas de ligne hyper rigide, style gros fluorocarbone dans le but de ne pas emmêler. Je conseille de mettre une gaine conique de 3cm sur l’émerillon justement pour éviter tout emmêlement. J’utilise ce type de montage particulièrement pour les pêches rapides où l’on doit plier pour aller bosser le lendemain, c’est la meilleure alternative en ce qui concerne le gain de temps !

Repéré à vue…

Et les mystérieuses carpes aux écailles d’or…
Ici, cette belle s’est fait berner par un montage snowman poser dans 80cm d’eau relativement claire !
6 : Au milieu de nulle

C’est dans un cadre idyllique que j’entreprends ce 48 heures de pêche qui pour moi restera mémorable tant sur le plan de la difficulté du défi que le décor qui m’entoure. Pour cette destination, je décide de repérer la journée dans cette eau cristalline. Je choisis d’identifier les traces de fouilles à vue dans les endroits à faibles profondeurs. De toute évidence elles sont passées ! Dans ce puzzle grandeur nature, il faut réunir toutes les pièces afin d’arriver à ses fins…

Je suis sur mon boat contemplant ces pièces de puzzle géantes, la taille des groins est impressionnante, je sais que ce qui est passé c’est du lourd, ça déménage ! Il faut qu’elles repassent ce soir. Je décide de parsemer quelques billes autour des fouilles et de placer avec minutie mon snowman au milieu des fouilles…

Le résultat ne se fait pas attendre, dès la nuit tombée, un big fish engloutit l’amorçage de mon spot et bim ! C’est du lourd, une commune massive avec un groin impressionnant. Je suis comblé, grâce au repérage ça a payé !

Le type de substrat

Et les mystérieuses carpes aux écailles d’or…
Quelques précieux indices sur le fond…

Abordons ce qui est peut-être le facteur essentiel et déterminant de notre passion, le type de substrat. Et oui, depuis toutes ces années où j’essaie de percer les secrets de cette passion dévorante, il est difficile d’assembler toutes les pièces du puzzle. Dame carpe et ses mystères…

Fond dur, fond mou, herbier, grande profondeur, faible profondeur etc. De quel substrat parle-t-on ? Lequel est le plus rentable ? Certaines zones sont oubliées et pourtant. Si j’aborde ce sujet, c’est pour la simple et bonne raison que depuis toutes ses années à barouder, je me suis rendu compte qu’il n’y a pas de règles types, mais bel et bien une évolution dans notre pratique. En effet la carpe s’adapte en fonction de la pression de pêche et sûrement du climat aussi.

Effectivement le réchauffement de la planète joue incontestablement sur le comportement des poissons et sur leur manière de s’alimenter. L’humain change bien ses habitudes ! Et si la carpe faisait de même ? Autant de questions que je me pose. On parle de plus en plus de capture dans les herbiers par exemple. 

Pour ma part je crois que la pratique de la pêche et notamment les techniques de pêche (montage, écho, chod, etc.) y sont pour beaucoup. Comme on le voit sur la photo, il y a des zones d’alimentation dans les herbiers et il ne faut pas se fier aux apparences, ce sont de vrais spots riches en nourriture, de véritables garde-manger à ne surtout pas négliger !

Et les mystérieuses carpes aux écailles d’or…
a présentation snowman reste une valeur sûre !

Une arme indestructible : le montage snowman

Pourquoi le montage snowman marche-t-il toujours ? Pourquoi est-il si redoutable ? Voilà bien un montage qui ne me quitte plus malgré le fait que j’aie beaucoup pêché en « dense » ces derniers temps. C’est très souvent qu’une canne au minimum sur 4 pêche en snowman équipée d’une pop-up blanche, rose ou violette pour ma part. En effet, je crois que la couleur attire l’œil et la curiosité de la carpe.

Ce montage est efficace car il est aspiré potentiellement en premier du fait de sa légèreté. Pourquoi je choisis d’équiper mon snowman en grosse bille ? Mon stratagème est simple, je souhaite masquer au maximum l’hameçon et éviter les nuisibles.

Pour cela j’utilise en bas de ligne une bonne tresse rigide ou gros fluorocarbone, un simple D-rig avec anneaux puis j’esche avec un fluorocarbone assez fin la billes de 30mm dense avec la pop-up de 24mm. Puis pour être sûre que cela tienne, je crame le surplus de fluorocarbone et avec le doigt je viens aplatir le bout restant sur la pop-up et bingo le tour est joué.

Et les mystérieuses carpes aux écailles d’or…
Prendre une carpe quel que soit le poids pour une première dans ce lieu relève d’un véritable défi car assembler les pièces d’un puzzle sans aucune info en l’espace de 10 jours c’est du challenge ça ! Ici, cette petite commune a été capturée grâce à un repérage adéquat et un préamorçage. Elle fait partie de mes plus belles anecdotes de carpiste depuis toutes ces années. Comme quoi peu importe la taille du poisson, n’est-ce pas finalement la taille du défi que l’on se lance la plus belle réussite dans ce puzzle géant ?!

La magie des grands espaces 

Pour cette session me voici parti sur les grands espaces de plusieurs centaines d’hectares. Je suis tout excité à l’idée de tremper les lignes là-bas… Me voici en route et à peine arrivé, je décide de sonder au Deeper, mon nouveau joujou qui ne me quitte plus trop à vrai dire.

Pour dégrossir ce géant et entrevoir ma pêche d’une dizaine de jours, j’identifie via Google Earth en amont les zones que je vais choisir, notamment des zones moyennement profondes ainsi qu’un secteur pouvant être alimenté par une arrivée d’eau, style petite rivière. Une fois repéré et effectué ce long job, je cible 3 différents secteurs à pêcher. Secteur 1, je l’amorce avec 10kg de billes de 24mm blanches et jaunes, l’objectif étant d’identifier si les appâts disparaissent dans quelques jours.

Pour cela, j’irai faire un tour dans quelques jours en boat et j’aviserai. Pour le secteur 2, c’est une pointe qui attire mon attention. Une zone plus de passage, donc pareil, je décide de jeter des appâts mais sur une zone bien plus large et seulement 5kg de billes car je sais que très rapidement je vais y pêcher ! La première nuit se passe, rien le calme parfait. Qu’est-ce que j’aime ce calme, cette tranquillité. Je recherche à travers cette aventure à me ressourcer.

J’ai un travail de commercial très prenant donc au-delà du résultat, c’est un vrai moment ultime et magique de se retrouver avec soi-même sur un lieu idyllique. Le deuxième jour se passe, je décide de naviguer et d’observer un max de spots (en thermique ça aide). Je me rends rapidement compte qu’elles sont passées une des dernières nuits sur ce secteur, nettoyage du spot en flag ! Ni une ni deux je file là-bas équipé light, je me prépare pour cette troisième nuit qui je l’espère sera propice à une première capture. Je suis assis sur mon level, le silence m’accompagne dans cette soirée en tête-à-tête avec dame nature.

Et les mystérieuses carpes aux écailles d’or…

Quel bonheur cette solitude, ce calme qui, je l’espère ne sera pas trop long car j’attends mon premier poisson sur cette vaste étendue. Les yeux rivés sur le baromètre je surveille de près ce qu’il peut se passer les prochaines heures. La météo commence à tourner, le vent souffle depuis quelques jours dans le même sens et ça c’est un vrai atout. Ça joue en ma faveur, encore faut-il que ce géant décide de m’offrir un de ces bijoux.

Le lendemain matin au lever du jour, à ma grande surprise, un de mes détecteurs ne cesse de grincer, je me rue sur la canne et ferre la belle. Je ne fais pas le malin je sais que c’est peut-être la seule chance que j’aurai…

Je combats ce fish surpuissant, à la hauteur de la difficulté du lieu. Je serre un peu le frein, ça monte, je sors l’épuisette et hop là in the net ! Trop content d’avoir réussi à percer le mystère de ce coin de pêche si inédit pour moi !

Quel bonheur d’arpenter de si belles destinations aussi sauvages qu’inconnus pour moi, au goût de baroude hors norme et aux sensations « wild », avec à la clef des pépites, des captures inédites et peu communes qui ont chacune une vraie valeur à mes yeux ! Un réel retour en arrière, je suis comme un enfant qui redécouvre sa passion. Je suis retombé dans mon enfance, dans mes premières émotions quand j’ai commencé à pécher la carpe, c’est juste magique, c’est unique, la passion, les émotions, la tranquillité, la solitude, tant de mots qui résonnent en moi et que je vous fais partager dans cet article. Alors vivez chaque moment au bord de l’eau en pensant uniquement au plaisir et au partage…

Dense ou allégé ?

A vrai dire je n’ai aucun avis tranché sur cette question, je ne sais pas trop quoi choisir quand je suis au bord de l’eau. En effet, j’ai tellement passé de temps à coupler ces deux techniques en mêmes temps, sur un même temps de pêche que mes conclusions sont mitigées.

Je crois que si la carpe se met à table, les deux techniques sont efficaces.

Ce que je pourrai à la rigueur conseiller serait de privilégier les montages allégés les périodes à faible alimentation. Le montage allégé est tout de même ce que la carpe peut aspirer en premier ne l’oublions pas. Un vrai compromis lorsque l’on pêche à 4 cannes est d’essayer les deux techniques, de faire un retour dès les premières touches et de faire son choix.

Sur les traces des gros poissons 

Prendre un gros poisson n’est jamais trop simple. Plus les années passent et plus je pêche à vue. Je réalise énormément de repérages en journée puis je place discrètement les cannes la nuit sur des pêches furtives. Les résultats sont très concluants, ici, une super commune qui n’a pas succombé à ce snowman posée sur une de ses traces !

Et les mystérieuses carpes aux écailles d’or…

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