
Eric Moreira, de l’équipe Carp LSD, nous livre avec humour et philosophie une réflexion unique sur le duel millénaire entre le pêcheur et sa « proie ».
Dans ce billet captivant, il explore la ténacité du carpiste face à l’intelligence instinctive de la carpe, ces « ninja aquatiques » capables de déjouer les pièges les plus élaborés. Mais au fond, qui sort réellement vainqueur ?
Suis-je vraiment plus intelligent qu’une carpe ?
de Eric Moreira
Depuis que j’ai commencé à traîner mes bottes sur les berges, une question m’obsède régulièrement : qui est réellement le plus malin entre la carpe et moi ?
D’un côté, il y a cette diva à la robe écailleuse qui nage dans l’eau avec une nonchalance presque arrogante.
De l’autre, moi, pêcheur, philosophe, écrivain à mes heures perdues, équipé jusqu’aux dents de patience et d’appâts colorés en tout genre.
Et si vous pensez que la réponse semble évidente, c’est que vous n’avez probablement jamais attendu plusieurs semaines sous la pluie pour repartir avec un gros… rien.
Je dois l’avouer, la carpe m’impressionne. Ce n’est pas qu’un simple poisson, c’est un stratège.
Sous ses airs de créature passive, la carpe possède une mémoire redoutable. Elle est capable de se souvenir des pièges tendus par ses précédents admirateurs (dont je fais partie, bien entendu) et les évite avec un flair qui ferait pâlir un détective.
Une fois, j’ai passé des heures à préparer un mélange d’appâts qui sentait bon le paradis (ou le fromage très mûr *butyric, selon les avis).
Je me suis posté là, confiant, et vous savez quoi ? Elle est venue, elle a goûté à distance et elle est repartie sans même avoir porté à sa bouche se met d’exception.
Une humiliation totale, quoi !
Et puis, il y a sa capacité à survivre. Elle prospère dans des étangs boueux, des lacs gelés, voire des mares dans lesquelles même les moustiques hésitent à pondre.
C’est simple, si une apocalypse devait arriver, il ne resterait que des cafards et des carpes. Et probablement moi, toujours à essayer de les attraper.
De l’autre côté de cet étang, il y a moi, le carpiste.
Je me considère un peu comme un chevalier des temps modernes, affrontant une créature légendaire, armé de gadgets improbables.
Ma canne est mon épée, mon détecteur de touches mon écuyer, et mon tapis de réception… eh bien, mon tapis.
Mais soyons honnêtes : si la carpe est un ninja aquatique, moi, je suis un Don Quichotte des étangs.
Je parle d’ailleurs un langage que même mes proches ne comprennent pas : « Je vais poser un D-rig avec un wafter octylum, juste à côté du spod mix. » Traduction : « Je vais essayer de ne pas tout gâcher. »
Et pourtant, malgré tous mes efforts, la carpe reste souvent hors de portée. Pendant qu’elle évolue tranquillement sous mes pieds, moi, je fixe mon détecteur comme si j’attendais un message divin.
Quand le bip tant espéré fini par arrivé (parfois à cause d’un vent trop fort), mon cœur s’emballe. Mais la plupart du temps, je repars les mains vides, en murmurant :
« L’important, c’est d’être dans la nature. » Ce qui, entre nous, est une façon élégante de dire : « Je suis capot. »
Alors, qui gagne ?
Si l’intelligence se mesure à la survie, la carpe l’emporte haut la nageoire. Elle mange gratuitement, esquive mes pièges et semble même prendre un malin plaisir à me tourner autour.
Mais si on parle de ténacité, je suis imbattable. Il faut une sacrée dose de courage (ou de folie, peut-être ?) pour rester des heures à attendre un poisson qui ne viendra peut-être jamais.
Néanmoins, je suis là, encore et toujours, avec mes rêves de trophées et mes sandwiches au saucisson et ma bière.
Au fond, la carpe et moi, on joue à un jeu (sans fin).
Elle nage avec une grâce indifférente dans son royaume aquatique, et moi, je continue de croire que je finirai un jour par la comprendre.
C’est un vrai duel d’intellectuels, mais aussi une belle leçon d’humilité : parfois, il faut aussi savoir accepter que le poisson soit plus malin que nous.
Alors, qui est le plus intelligent ?
Probablement la carpe. Mais au moins, moi, j’ai une canne, un tapis et un tas d’histoires à raconter. Et c’est toujours celui qui raconte l’histoire qui a le dernier mot, non ?
Et vous, êtes-vous plutôt carpe ou carpiste ?
Partagez ce texte pour relancer le débat, ou pour taquiner un pêcheur de votre entourage.
Qui sait, peut-être qu’un jour, une carpe viendra commenter : « Toujours pas attrapée. »🤣
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