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Pêche en canal de Nelson Pelon
On peut dire que dans l’Est de la France, niveau canaux, nous sommes assez gâtés, que ce soit de grand ou petit gabarit. En plus de ça, il y a du potentiel niveau carpe et de sacrées surprises.
L’avantage est qu’il y a énormément de bief où jamais un montage n’a été posé. Tout reste à découvrir et pour ma part, je suis accro à cette passion, car j’aime l’aventure.
L’adrénaline pendant chaque combat, puis ne jamais savoir sur quel genre de poisson on va tomber, c’est ça la magie de ces lieux publics.
Cela fait maintenant 3 ans que j’ai pris beaucoup de temps pour en apprendre sur la pêche des petits canaux de ma région, et après chaque pêche, je suis encore plus motivé !
Comment choisir un poste
Tout d’abord, il faut trouver un bief intéressant pour la pêche de la carpe, car ils ne le sont pas tous.
En tout cas pour ma part, j’évite les biefs qui sont vidés très régulièrement, généralement la population y est faible et la moyenne aussi.
Je me tourne plus vers des biefs avec très peu d’accès, qui sont peu ou même pas du tout pêchés à la carpe.
Une fois le bief trouvé, il est parfois difficile de se projeter sur un poste, surtout sur ce type d’eau aux longues lignes droite monotones, là où quasiment rien ne change sur parfois de longs kilomètres.
C’est pour cela qu’un repérage est primordial. Sur n’importe quel type de pêche (canaux, lacs, rivières, fleuves…) le repérage est un point fort pour aborder convenablement sa pêche.
Pour dégrossir le repérage, je passe à la loupe le bief que j’ai en tête de pêcher via Google map grâce à la vue satellite.
Déjà d’une part, pour voir les accès et d’une autre part pour voir les éléments qui peuvent casser la monotonie (pile de pont, port, élargissement, arrivé d’eau…) de ces lignes droites aux berges bétonnées ou ferraillées.
Cela permet de dégrossir les secteurs les plus intéressants. Une fois ce repérage effectué, je me rends sur place, c’est l’occasion d’y faire une balade avec mon chien tout en analysant de plus près le bief.
Équipé de mes polarisantes, j’arpente les chemins de halage et je prends le temps d’observer chaque secteur qui m’attire.
La majorité des pêcheurs s’obstinent à pêcher les élargissements ou les ports, en pensant que les poissons y stagnent la journée pour être tranquille avec la navigation, mais cela n’est pas vrai.
Certes, il y aura sûrement un ou deux poissons qui traîneront sur ces zones, mais pour ma part la zone stratégique est souvent la zone centrale du bief.
Du printemps jusqu’au début de l’automne, les carpes naviguent énormément sur les canaux, elles sont en bancs et donc se mettre au « centre » du bief est stratégique, car il vous est quasiment sûr d’avoir des touches lorsqu’un banc passe.
Le temps que vous passerez à pêcher ce même bief vous sera très bénéfique pour la suite, car les carpes de canal sont souvent réglées comme des horloges, donc vous pourrez facilement analyser les heures de passage pour chaque poste.
Tout cela pour vous dire que c’est en passant beaucoup de temps au bord de l’eau que l’on en apprend davantage.
ALT ou pas ?
Effectuer un amorçage à long terme dépend du bief que vous allez pêcher.
Adapter votre amorçage en fonction du cheptel, de la présence des silures et de votre temps de pêche.
L’avantage est que maintenant sur la plupart des canaux de petits gabarits, les péniches naviguent quasiment plus, ce qui évite de se faire déplacer ses amorçages.
Pour ma part, les années précédentes, je m’étais focalisé sur un poste bien précis et j’ai effectué un ALT dessus en grosse quantité, car il y a une grosse population de silures avec des gros gabarits et un poids moyen élevé en carpe avec de très gros poissons et cela m’a pas mal réussi, mais je pense qu’il n’est pas nécessaire de faire ça partout.
Sur un poste au centre du bief, il est inutile d’effectuer un ALT, que le poste soit amorcé ou pas les carpes passeront.
Comme dit précédemment, les carpes de canal naviguent énormément en fonction des saisons et effectuer un amorçage à long terme ne les maintiendra pas sur le poste, cela les fera peut-être y passer plus régulièrement, c’est tout.
En revanche, vous pouvez amorcer une bonne quantité à votre arrivée sur le poste, de façon que lorsqu’un un banc passera, il reste un maximum de temps, afin d’essayer de faire un maximum de poissons.
Vous pouvez tout de même amorcer quelques jours, voire quelques semaines en avance, histoire de fidéliser les carpes à vos appâts.
Mais, je pense qu’avant d’effectuer un quelconque gros amorçage sur le canal, il faut passer du temps à le pêcher de façon à le comprendre et ne pas gaspiller son argent.
Pour ce qui est de la contenance des amorçages, pour mon cas, j’utilise essentiellement du blé et de la bouillette.
Je pense que le blé permet de facilement familiariser les carpes à votre amorçage. Il ne faut pas oublier qu’il fût une époque où les céréales (donc le blé) était la matière principale transportée par les péniches, ce qui fait que les carpes des canaux connaissaient parfaitement cette graine. La bouillette permet de sélectionner les poissons.
N’oubliez pas qu’il est possible de rajouter de la nourriture dans l’eau, mais il n’est pas possible d’en enlever, ainsi vous ferez des économies et sûrement plus de poissons !
Placement des cannes efficace
L’avantage sur la pêche des petits canaux est qu’il est facile et rapide d’y placer ces cannes, donc pour ceux qui ont des emplois du temps chargés, il est possible d’arriver assez tard le soir car même de nuit, on peut placer ses cannes et amorcer efficacement.
Pour optimiser sa pêche et adopter la meilleure des stratégies, posez vos cannes sur toute la largeur du canal et espacez-les sur la longueur.
C’est-à-dire ?
En fait, pour la plupart de ces canaux, ils sont constitués simplement d’une première marche à grossièrement 80cm de fond sur une longueur d’un mètre, souvent au substrat dur, car cela est soumis à la turbulence liée à la navigation sur une bonne partie de l’année, ce qui empêche l’accumulation de débris végétaux.
Ensuite, il y a le lit du canal allant de 2 à 5 mètres de profondeur parfois, mais là le substrat y est différent, il est composé de vase parfois très épaisse. Puis une seconde marche souvent équivalente à la première.
Donc pour mettre le maximum de chances de son côté de toucher du poisson lorsqu’il passera aux abords de votre poste, mettez une canne dans chacune de ses variations tout en les espaçant sur la longueur pour pouvoir augmenter les touches lorsqu’un banc traversera votre poste.
Il y a des facteurs importants à prendre en compte aussi, il faut se dire que les carpes de ce type d’eau n’attendent pas après vos appâts pour se nourrir.
Il y a énormément de nourriture naturelle (gros anodonte, corbicules, vers de vase…).
Elles se nourrissent sur des spots généralement bien précis, donc optez au maximum pour les spots où la nourriture naturelle y est abondante (pile de pont, bloc en béton, poche de vases…)
Action de pêche !
Pour ce type de pêche, évitez la grosse logistique et optez plutôt sur une pêche mobile, car les biefs font souvent plusieurs kilomètres de long et si les poissons sont cantonnés sur un secteur mieux vaut déménager.
Donc, embarquer avec vous le minimum. Si vous avez un accès à votre véhicule sur le poste ou aux abords et que vous avez la possibilité d’y loger un bedchair alors ne vous embêtez pas à installer un campement.
Pour ma part, une fois mes cannes placées et dans l’attente d’un run, j’aime faire de légers rappels d’amorçage, surtout si je vois de l’activité de blanc, car les canaux recèlent de très grosses brèmes et carassins capables de manger des gros appâts en grosse quantité.
Pour cela, j’utilise des bouillettes de gros diamètres nappées et coupées en deux préalablement, pour éviter que celles-ci roulent dans les pentes.
Côté montage, ne vous cassez pas la tête, utilisez des montages simples et solides.
Pour ma part, je suis un très gros consommateur de pop-up et encore plus sur le canal. Pour cela, j’utilise 2 montages, tout d’abord un combi-rig avec une tresse costaud tel que la Silver Braid en 65lbs suivi du fluorocarbone en 48/100 monté sur un hameçon Speci-hook allant de la taille 4 au 1 tout dépend du diamètre de la pop-up que j’utiliserai en finition qui peut varier généralement entre 16, 20 ou 24mm.
J’utilise généralement ce montage lorsque je pêche dans le lit en pleine vase, où j’y accroche un sac soluble ou un stick.
Pour ce qui est du deuxième, rien de plus simple qu’un D-rig en fluorocarbone 48/100 monté encore une fois sur un Speci-hook taille 1.
En finition un bonhomme de neige 22/20mm avec également un sac soluble ou un stick. Pour ce qui est de la contenance de mes solubles, j’utilise généralement un mélange de graines avec en majorité du blé ou alors plusieurs tailles de micro-pellets préalablement trempés dans l’huile marine.
En corps de ligne, j’utilise du nylon en 35/100, cependant, je vous conseille d’utiliser une arrachée de gros diamètre type shockleader 70/100 enfin quelque chose de très résistant à l’abrasion, à vous de bien analyser votre poste et de savoir si les risques de frottement sur les obstacles (plots béton, piques métalliques, branches…) sont importants.
Mais comme on dit : qui peut le plus peut le moins !
Concernant la plombée, j’utilise exclusivement des clips plomb montés sur un leadcore de 1m.
Pour mes cannes placées dans la vase, un plomb cube de 100g maximum fait l’affaire et évite l’enfouissement du montage, mais surtout bien accompagné son lancer afin de retenir son plomb au maximum.
Et pour mes cannes placées sur les marches ou dans les pentes, là où le substrat y est dur, j’utilise un plomb grip de 140g afin qu’il se maintienne le plus possible.
Les mots de la fin
N’oubliez pas que les canaux sont des ouvrages qui peuvent avoir plus de 300 ans, alors je vous laisse imaginer l’évolution des cheptels.
J’espère vous avoir motivé à aller y poser vos cannes pour découvrir le petit canal qui passe à côté de chez vous et d’y prendre plaisir.
Surtout, faites-vous discret si vous voulez rester dans la tranquillité et sachez que la pêche est une grande partie de chance, mais ne laissez rien au hasard.
Chaque moment passé au bord de l’eau est bénéfique pour l’apprentissage, même les plus grands en apprennent tous les jours et cette pêche ne cessera d’évoluer.
Alors passez du temps au bord de l’eau et profitez de ce que la nature vous offre et rendez-lui comme vous le pouvez.