Le Sommaire | Carp Lsd Article
La saison des T-shirts est terminé, la pluie et le vent arrivent, les arbres perdent leur feuilles et les températures baissent, de plus en plus.
C’est la saison où les gros poissons vont tomber, plus on avance dans la saison et plus les températures baissent, plus les chances augmentent de capturer de vrais gros spécimens, jusqu’à assez tard dans l’année.
Beaucoup de carpistes commettent l’erreur d’arrêter leur saison de pêche trop tôt, dès les premiers grands froids de fin octobre ou de novembre. Julian Jurkewitz nous donne 10 conseils pour bien aborder cette période de l’année.
1 : Le choix du poste
S’il y a quelques semaines les haut fonds et faibles profondeurs étaient encore prometteurs, à partir de mi ou fin septembre les carpes ont tendance à fréquenter des zones plus profondes.
Quand les températures baissent la surface de l’eau se refroidit en premier, alors que dans les profondeurs les températures restent encore relativement stables.
Je concentre le plus souvent mes efforts sur des zones où la profondeur est comprise entre 5 et 10m. Sur les lacs de barrages je n’hésite pas à explorer des profondeurs jusqu’à plus de 15m.
Mais dans certains cas les carpes viennent quand même s’alimenter dans des zones peu profondes.
En fait elles cherchent surtout le confort, et parfois la sécurité. Les deux facteurs clés de l’automne sont le vent et la température. Une basse pression avec des vents entre sud et ouest sur un poste face au vent garantit souvent le succès.
2 : Tactique d’amorçage
Sur les eaux de ma région j’aime bien amorcer mes postes régulièrement afin que les carpes s’y habituent à la présence de mes appâts.
Sur les lacs, si les fonds me plaisent, je me concentre sur les berges exposées aux vents de sud-ouest, qui constituent souvent les vents dominants en automne.
En fleuve la direction du vent n’a pas beaucoup d’importance car les masses d’eau s’y déplacent en fonction du courant et non en fonction du vent.
Mais dans les deux cas je n’amorce qu’une seule zone. Je commence ma campagne d’amorçage début septembre avec un mélange de graines et de bouillettes. J’amorce mes postes tous les deux jours.
La quantité d’amorce pour chaque séance dépend de l’endroit et de la population de carpes.
Généralement ça varie entre 2 et 10 kg que j’éparpille sur une assez grande surface, au moins l’équivalent d’un terrain de tennis mais dans certains cas grand comme un terrain de foot.
Il n’est pas sûr que ce soit la bonne méthode pour chaque eau, mais dans la plupart des eaux que je pêche ça fonctionne plutôt bien. J’amorce pendant environ deux semaines avant de tremper mes lignes pour la première fois.
Sur les eaux qui se trouvent à plus de 100 km de mon domicile le pré-amorçage des postes n’est pas une option.
Dans ce cas je pêche principalement des lacs et je choisis mes postes en fonction du vent. Il faut alors explorer plusieurs distances et profondeurs afin de découvrir ce qui fonctionne le mieux à ce moment précis.
Lors de cette phase de recherche j’amorce environ 500g par ligne. Dès que j’ai une bonne idée où les carpes s’alimentent j’augmente les quantités d’amorce.
3 : Montages basiques
Ne perdez pas votre temps avec des montages trop complexes. Utilisez des montages simples et basiques qui marchent souvent le mieux dans cette période de l’année.
La seule chose que je trouve vraiment important est l’espace entre la courbure de l’hameçon et l’esche.
Quand je pêche avec un bonhomme de neige composé d’une bouillette dense de 20mm et d’une pop-up de 16mm je laisse une distance d’au moins 2 cm entre l’hameçon et l’esche.
Avec cette présentation sur un bas de ligne de longueur moyenne mes carpes sont très bien piquées et j’en perds très peu.
Seul sur les fonds mous où couvert d’herbes j’opte pour un montage spécial qui est le Chod Rig que je réalise avec des composants Korda.
Ce montage assure la bonne présentation d’une pop-up au-dessus des herbes ou empêche que l’esche s’enfonce dans la vase.
4 : Les bons appâts
Lors des campagnes d’amorçage prolongées la qualité alimentaire des appâts a son importance. Les bouillettes à base de farines de poisson s’avèrent être particulièrement efficaces dans ce contexte.
35 à 40% de farine(s) de poisson complétées par de la farine de blé, de maïs, de soja et de l’albumine d’œuf, plus un peu de poudre de sang et de Robin Red constituent un excellent mixe pour les campagnes d’amorçage en automne.
Si vous utilisez des farines de poisson qui sentent déjà fort l’ajout d’un arôme synthétique n’est pas indispensable et je dirai même déconseillé.
Dans certains cas je complète mes bouillettes avec un mélange de graines composé de chènevis, de maïs et de noix tigrées.
5 : Les eaux claires
Avec les températures qui baissent l’eau va devenir de plus en plus claire. Ceci a comme conséquence que les carpes voient de mieux en mieux et se méfient davantage des montages et fils tendus.
De l’autre côté, les appâts aux couleurs éclatantes ou fluo gagnent en efficacité sur le plan de la stimulation visuelle.
Personnellement je crois que l’utilisation de plombs et de leaders camouflés apporte un plus en cette période.
L’utilisation de backleads offre aussi un grand avantage. Je les utilise presque systématiquement sur des postes dépourvus d’obstacles.
Les eaux claires nous permettent également de mieux observer les fonds à certains endroits, et ainsi de dénicher des spots précis (trou propres ou couloirs dans les herbiers, changement de type de fond, petits cratères, mini-cassures, etc.).
6 : Sessions éclair
En automne il n’est pas indispensable de pêcher pendant plusieurs jours de suite, ni même de faire des nuits.
Il est souvent possible de bien réussir sa pêche la journée, même sur seulement une demi-journée.
Les carpes sont souvent actives tôt le matin puis durant une bonne partie de l’après-midi. Plus on avance dans l’automne (et plus l’hiver approche), plus les après-midis deviennent bons.
7 : S’armer contre les éléments
L’automne annonce aussi l’arrivé de mauvais temps : pluies, tempêtes, froid… Des vêtement adaptés et imperméables deviennent alors un must.
Le confort est réellement indispensable en cette saison si on veut tenir pendant plusieurs jours et nuits, et rester bien concentré sur ça pêche.
Pensez à emmener des vêtements de rechange. Mieux vaut il en avoir trop que pas assez ! Si vos vêtements sont mouillés ou si vous avez froid, la pêche devient un vrai calvaire.
Les boissons et soupes chaudes aident aussi à mieux supporter le froid. Par temps vraiment froid je me sers également d’un chauffage de bivvy.
Je ne l’allume pas tout le temps mais seulement pour me réchauffer rapidement quand après avoir passé un moment dans le froid dehors je rentre dans mon bivvy.
8 : Cherchez la tranquillité
Durant l’automne les carpistes passent bien plus de temps au bord de l’eau que le reste de l’année.
Il y a du monde partout, ce qui veut dire que les postes les plus facilement accessibles sont aussi le plus pêchés.
Pour faire mieux que les autres vous avez intérêt à opter pour des postes où l’accès est un peu plus compliqué et qui échappent mieux à la pression de pêche.
N’hésitez pas à faire quelques allers-retours avec la brouette ou, mieux encore, de vous installer sur un poste tranquille seulement accessible en bateau.
L’idéal est de pêcher des postes qui sont rarement pêchés par d’autres carpistes, bien que ces postes ne soient pas partout faciles à trouver…
9 : Respectez les autres pêcheurs et évitez les conflits
Les carpistes forment une seule grande famille, non ?
Pas vraiment, malheureusement. À bien des endroits on constate une forme de rivalité entre carpistes, ou on observe des carpistes qui ne respectent pas les règles d’éthique internes au détriment de la pêche des autres carpistes, ou d’autres pêcheurs tout court.
C’est dommage mais il faudra composer avec, et cela ne sert à rien de mettre de l’huile sur le feu.
Si vous voyez quelqu’un benner comme un dingue sur une zone, cela ne sert à rien de vous coller à côté et de faire pareil.
Non seulement cela créera des tensions mais en plus ce n’est pas bon pour votre pêche. Mieux vaut aller voir la personne en question et en discuter calmement, pour voir s’il y a moyen de trouver un compromis.
Sinon, allez plutôt trouver votre bonheur ailleurs. Tenez aussi compte des pêcheurs de carnassiers qui pratiquent en bateau.
À certains endroits une poignée de carpistes dominent tout un lac en mettant des repères partout à très grande distance et dans tous les sens. Ce n’est pas raisonnable et source de conflits.
10 : La sécurité d’abord !
Faites attention où vous montez votre campement. S’il y a de vieux arbres en mauvais état autour il vaut mieux éviter l’endroit.
Un arbre qui tombe lors d’une tempête peut faire des dégâts ! S’il tombe sur la voiture on a un problème.
S’il tombe sur le bivvy pendant que vous êtes dedans ça pourrait être bien plus grave encore ! Faites aussi en sort de sécuriser votre bivvy avec des sardines et des cordes supplémentaires.
Chaque année des carpistes se font avoir avec ça. Leur bivvy est arraché du sol lors d’une tempête.
Ça n’arrive pas qu’aux autres !
Imaginez la galère si cela vous arrive en plein nuit lors d’une tempête de pluie ! Mieux vaut prévenir que guérir…
N’oubliez pas non plus votre gilet de sauvetage quand vous prenez le bateau. Il peut vous sauver la vie si vous tombez dans une eau froide !
Il y a deux ans deux carpistes dans un bateau pliable se sont noyés à Gondrexange car ils avaient omis de porter leur gilet de sauvetage.
Ces bateaux pliables sont très dangereux aussi. Mieux vaut-il utiliser des bateaux à double coq ou des bateaux pneumatiques.